21 Après cela, Jésus se manifesta de nouveau aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade. Il se manifesta ainsi.
k Ce récit fusionne deux épisodes primitivement distincts une pêche miraculeuse, cf. Lc 5.4-10, et un repas postpascal, cf. Lc 24.41-43, que le v. 10 s’efforce de lier. Aux vv. 1 et 14, le verbe « manifester », dit du Christ, est un terme technique, hérité des traditions juives, pour signifier la manifestation du Christ en tant que tel, 1.31 (opposer le verbe « être vu » pour les apparitions du Christ ressuscité 20.18). Ce pourrait être un indice que, dans les traditions johanniques, la pêche miraculeuse était à l’origine un événement concernant le début du ministère de Jésus, comme chez Lc.
4 Or, le matin déjà venu, Jésus se tint sur le rivage ; pourtant les disciples ne savaient pas que c’était Jésus.
l Surabondance qui rappelle Cana, 2.6, et la multiplication des pains, 6.11s.
9 Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise, avec du poisson dessus, et du pain.
m Comme Lc 5.10, donne une valeur symbolique au récit. Les poissons représentent les futurs disciples de Jésus. 153 est un chiffre triangulaire (genre de comput bien connu dans l’antiquité) dont la base est 17, soit 10 + 7 qui signifient la multitude et la totalité. Le filet qui ne se rompt pas symbolise l’Église dont Pierre sera le pasteur (vv. 15-17).
13 Jésus vient, il prend le pain et il le leur donne ; et de même le poisson.
15 Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. » Jésus lui dit : « Fais paître mes agneaux. »
n Il y voit un rappel de son triple reniement, 13.38 ; 18.17, 25-27.
o « Aimer » est exprimé dans le texte par deux verbes différents, qui correspondent respectivement à aimer, et à avoir de l’amitié ou chérir. Il n’est pas certain cependant que cette alternance soit autre chose ici qu’un effet de style, de même que l’alternance « agneaux » — « brebis » et « faire paître » — « être le pasteur de ».
p À la triple profession d’attachement de Pierre, Jésus répond par une triple investiture. Il confie à Pierre le soin de régir en son nom le troupeau, cf. Mt 16.18 ; Lc 22.31s. Il se peut que la triple répétition soit le signe d’un engagement, un contrat, en bonne et due forme, selon l’usage sémitique, cf. Gn 23.7-23.
18 En vérité, en vérité, je te le dis,
quand tu étais jeune,
tu mettais toi-même ta ceinture,
et tu allais où tu voulais ;
quand tu auras vieilli,
tu étendras les mains,
et un autre te ceindra
et te mènera où tu ne voudrais pas. »
19 Il signifiait, en parlant ainsi, le genre de mortq par lequel Pierre devait glorifier Dieu. Ayant dit cela, il lui dit : « Suis-moi. »r
q Le martyre.
r Formule par laquelle Jésus invite quelqu’un à devenir son disciple, 1.43 ; Mt 8.22 ; 9.9 ; 19.21. Comme en Lc 5.10-11, le récit de pêche miraculeuse se termine par un appel à suivre Jésus. Mais ici, Pierre est appelé à le suivre jusque dans la mort, v. 18 ; cf. 13.36.
20 Se retournant, Pierre aperçoit, marchant à leur suite, le disciple que Jésus aimait, celui-là même qui, durant le repas, s’était penché sur sa poitrine et avait dit : « Seigneur, qui est-ce qui te livre ? »
s C’est-à-dire jusqu’à la Parousie, cf. 1 Co 11.26 ; 16.22 ; Ap 1.7 ; 22.7, 12, 17, 20.
t Add. « que t’importe ? ».
24 C’est ce disciple qui témoigne de ces faits et qui les a écrits, et nous savonsu que son témoignage est véridique.
u C’est peut-être un groupe de disciples qui parle ici.
25 Il y a encore bien d’autres choses qu’a faites Jésus. Si on les mettait par écrit une à une, je pense que le monde lui-même ne suffirait pas à contenir les livres qu’on en écrirait.