22 Éli était très âgé, mais il entendait parler de tout ce que ses fils faisaient envers Israëlu et qu’ils couchaient avec les femmes qui se tenaient à l’entrée de la tente de la rencontre.
u Le second reproche accable un peu plus le sacerdoce de Silo en reprenant une expression d’Ex 38.8, mais il est absent du grec.
« Pourquoi faites-vous de pareilles choses, de mauvaises chosesv dont j’entends parler par tout le peuple ?
v La précision « de mauvaises choses » est propre à l’hébr. qui porte ainsi un jugement sur la conduite des fils d’Éli et se présente comme une glose.
w Comme ailleurs dans la Bible, Ex 4.21 ; Jos 11.20 ; Isa 6.9-10, etc., l’endurcissement du pécheur est rapporté à Yahvé comme à la cause première. Mais cette manière de parler ne prétend nullement nier la liberté humaine.
26 Quant au jeune Samuel, il progressait en taille et en beauté tant auprès de Yahvé qu’auprès des hommes.
27 Un homme de Dieu vint chez Éli et lui dit : « Ainsi parle Yahvé. Me suis-je vraiment révélé à la maison de ton père quand ils étaient en Égypte, appartenant à la maison de Pharaon ?
x Cet épisode est une insertion tardive, il fait double emploi avec 3.11-14. La mort d’Hophni et de Pinhas, 4.11, ne sera que le « présage », v. 34, des malheurs futurs annoncés au v. 33 massacre des prêtres de Nob, descendants d’Éli, 22.18-19, sauf Ébyatar, 22.22-23, qui sera destitué par Salomon, 1 R 2.27 ; au v. 35, substitution de la famille de Sadoq qui, à partir de Salomon, gardera la faveur du roi, « l’oint du Seigneur »; mais le v. 36 ne correspond pas à la situation décrite en 2 R 23.9 et la composition pourrait être antérieure au règne de Josias.
y Ce n’est pas un vêtement qu’on ceint, comme l’éphod du v. 18, c’est un objet qu’on « porte » ou qu’on « apporte », 14.3 ; 23.6 ; 30.7, et qui contient les sorts sacrés par lesquels on consulte Yahvé, 14.18s ; 23.9s ; 30.8, voir 14.41. Il apparaît à l’époque des Juges, Jg 17.5 ; 18.14s (l’éphod de Gédéon, Jg 8.26s, sera condamné comme un symbole idolâtrique) et il n’est plus mentionné dans les récits postérieurs à David (une allusion en Os 3.4).
z Terme dépourvu de préposition qui semble être une désignation poétique du sanctuaire de Jérusalem, cf. Ps 26.8 ; 68.6.
a La promesse de Dieu est ici mise en question par le péché des prêtres de Silo.
b Littéralement « ta vie te consumera ».
34 Tel sera pour toi le signe : ce qui arrivera à tes deux fils, Hophni et Pinhas ; le même jour, ils mourront tous deux.
7 Les gens de Qiryat-Yéarim vinrent et firent monter l’arche de Yahvé.
Ils la conduisirent dans la maison d’Abinadab, sur la hauteur, et ils consacrèrenti son fils Éléazar pour garder l’arche de Yahvé.
i Bien qu’il ne soit pas lévite, cf. Jg 17.5.
2 Depuis le jour où l’arche fut installée à Qiryat-Yéarim, bien des jours s’écoulèrent et cela fit vingt ans. Toute la maison d’Israël soupira après Yahvé.
j Ce chap. n’est pas la suite du précédent Samuel n’y paraissait pas et il joue ici le premier rôle. Le récit est généralement considéré come la préface à une version « antimonarchiste » de l’institution de la royauté, qu’on trouverait dans 8 ; 10.17-24 ; 12. C’est plutôt une tradition particulière du sanctuaire de Miçpa. Elle expliquait le nom d’Ében-ha-Ézèr par un secours apporté par Dieu en réponse à une liturgie de pénitence. Samuel fait figure d’intercesseur, comme Moïse, Ex 32.11 ; cf. Jr 15.1, et de juge, comme Moïse encore, Ex 18.13s. D’après les vv. 15-17, Samuel et ses fils après lui, 8.1-13, furent les derniers des « petits » Juges, Jg 10.1-5 ; 12.8-15. Les vv. 13-14 le transforment en un « grand » Juge, un libérateur, mais cela ne s’accorde pas avec 9.16 ; 10.5 ; 13-14. La libération du territoire fut tentée par Saül et réalisée par David.
3 Alors Samuel dit à toute la maison d’Israël : « Si c’est de tout votre cœur que vous revenez à Yahvé, écartez les dieux de l’étranger du milieu de vous, et les Astartés, fixez votre cœur en Yahvé et ne servez que lui : alors il vous délivrera de la main des Philistins. »
5 Samuel dit : « Rassemblez tout Israël à Miçpak et je prierai Yahvé en votre faveur. »
k Miçpa était un sanctuaire où se réunissait l’ancien Israël, v. 6 ; 10.17-24, cf. Jg 20.1, 3 ; 21.1, 5, 8. Il faut distinguer cette Miçpa de celle de 1 R 15.22 et Jr 40-41, qui est localisée à Tell en-Nasbeh, où l’occupation israélite n’a été importante qu’après Salomon. Miçpa est un nom commun qui signifie « la Guette » et l’on est tenté d’identifier la Miçpa de l’époque des Juges et de Samuel avec la hauteur de Nebi-Samwil, poste d’observation exceptionnel, au nord de Jérusalem, qui serait le haut lieu de Gabaôn. « Le plus grand haut lieu » à l’époque de Salomon (1 R 3.4).
7 Lorsque les Philistins apprirent que les Israélites s’étaient rassemblés à Miçpa, les princes des Philistins montèrent contre Israël. Les Israélites l’apprirent et ils eurent peur des Philistins.
l Site inconnu. On a proposé de corriger en Bet-Horôn.
m Le nom signifie « pierre du secours ». Le site est différent de l’Ében-ha-Ézér de 4.1 qui était le lieu d’une défaite. C’est sur une victoire que s’achève la judicature de Samuel.
13 Les Philistins furent abaissés. Ils ne revinrent plus sur le territoire d’Israël et la main de Yahvé fut sur les Philistins pendant toute la vie de Samuel.
15 Samuel jugea Israël pendant toute sa vie.
17 Puis il revenait à Rama, car c’est là qu’il avait sa maison et là qu’il jugeait Israël, là qu’il construisit un autel pour Yahvé.
12 Samuel dit à tout Israël : « Voici que je vous ai écouté en tout ce que vous m’avez dit et j’ai fait régner un roi sur vous.
y À ce « discours d’adieux » de Samuel, comparer ceux de Moïse, Dt 29.30, et de Josué, Jos 23. Au début de chaque nouvelle étape de l’histoire — la conquête, les juges, la monarchie, — le grand personnage de l’époque qui s’achève rappelle les grandes actions de Dieu dans le passé et promet son assistance pour l’avenir, à condition que le peuple reste fidèle. Pour Moïse et pour Josué, ces « adieux » sont liés à un renouvellement de l’alliance, Dt 31 ; Jos 24, qui est implicite ici, vv. 7-15. Le lieu est probablement Gilgal, comme en 11.15.
z Le début de ce discours, v. 6-15, est dans le style deutéronomique.
a Ce rappel historique ne reprend pas toutes les étapes de l’histoire d’Israël avec Dieu, mais en offre un raccourci.
b Nom d’un juge inconnu par ailleurs.
12 « Cependant, lorsque vous avez vu Nahash, le roi des Ammonites, marcher contre vous, vous m’avez dit : « Non ! Il faut qu’un roi règne sur nous. » Pourtant, Yahvé votre Dieu, c’est lui votre roi !
14 Si vous craignez Yahvé et le servez, si vous écoutez sa voix et ne vous révoltez pas contre les ordres de Yahvé, vous ainsi que le roi qui règne sur vous, vous suivrez Yahvé, votre Dieu, c’est bien !
c Le châtiment à l’égard des pères, à première vue étonnant, peut s’exercer selon la mentalité ancienne par la violation de leur sépulture.
16 « Maintenant encore, présentez-vous et voyez cette grande chose que Yahvé opère sous vos yeux.
d Une époque où il ne pleut jamais en Palestine.
18 Samuel invoqua Yahvé et celui-ci fit tonner et pleuvoir le jour même, et tout le peuple eut une grande crainte de Yahvé et de Samuel.
20 Samuel dit au peuple : « Ne craignez pas. Vous avez commis tout ce mal. Seulement, ne vous écartez pas de Yahvé et servez-le de tout votre cœur.
e Le mot « idoles » n’est pas prononcé, mais le pronom pluriel (hemmah en hébr.) suffit à les évoquer pour les condamner.