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Bible de Jérusalem

Actes 2.34-

34 Car David, lui, n’est pas monté aux cieux ;t or il dit lui-même :

Le Seigneur a dit à mon Seigneur :
Siège à ma droite
,

t Le raisonnement paraît être celui-ci David, déposé au tombeau, n’est pas monté au ciel ; ce n’est donc pas à lui que s’adresse l’invitation divine, mais à celui qui est sorti du tombeau. Une var. « lui-même dit en effet », au lieu de « or il dit lui-même », ramène le raisonnement à celui de Mt 22.43-45.

35 jusqu’à ce que j’aie fait de tes ennemis un escabeau pour tes pieds.

36 « Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ,u ce Jésus que vous, vous avez crucifié. »

u Conclusion de l’argumentation scripturaire c’est par sa résurrection que Jésus a été fait le « Seigneur » dont parle le Ps 110 et le « Messie » (Christ) à qui se rapporte le Ps 16. Argumentation analogue à partir du Ps 2.7 (Fils de Dieu) en 13.33 ; He 1.5 ; 5.5 ; Rm 1.4. Cf. aussi 5.31 (Chef et Sauveur) ; 10.42 et Rm 14.9 (Juge et Seigneur des vivants et des morts) ; Ph 2.9-11 (Seigneur en gloire).

Les premières conversions.

37 D’entendre cela, ils eurent le cœur transpercé, et ils dirent à Pierre et aux apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? » 38 Pierre leur répondit : « Repentez-vous,v et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christw pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez alors le don du Saint Esprit.

v Chaque grand discours apostolique se termine par un appel au repentir (cf. Mt 3.2), pour obtenir le pardon des péchés : 3.19, 26 ; 5.31 ; 10.43 ; 13.38 ; cf. 17.30 ; 26.20 ; Lc 1.77 ; 3.8 ; 5.32 ; 13.3.

w Le baptême est donné « au nom de Jésus Christ » (cf. 1.5), on le reçoit « en invoquant le nom du Seigneur Jésus » (cf. 2.21 ; 3.16) 8.16 ; 10.48 ; 19.5 ; 22.16 ; 1 Co 1.13, 15 ; 6.11 ; 10.2 ; Ga 3.27 ; Rm 6.3, cf. Jc 2.7. Cette manière de parler ne vise peut-être pas tant la formule rituelle du baptême, cf. Mt 28.19, que la signification du rite lui-même profession de foi au Christ, prise de possession par le Christ de ceux qui désormais lui seront consacrés.

39 Car c’est pour vous qu’est la promesse,x ainsi que pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin,y en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. »

x La promesse concerne d’abord les Juifs, 3.25-26 ; 13.46 ; Rm 1.16 ; 9.4.

y C’est-à-dire les païens, par allusion à Isa 57.19, cité et expliqué, Ep 2.13-17 ; cf. aussi 22.21.

40 Par beaucoup d’autres paroles encore, il les adjuraitz et les exhortait : « Sauvez-vous, disait-il, de cette génération dévoyée. »

z Ou « il rendait son témoignage », cf. 8.25 ; 28.23.

41 Eux donc, accueillant sa parole, se firent baptiser. Il s’adjoignit ce jour-là environ trois mille âmes.a

a Luc a le souci constant de marquer l’accroissement numérique de l’Église : v. 47 ; 4.4 ; 5.14 ; 6.1, 7 ; 9.31 ; 11.21, 24 ; 16.5 ; cf. 12.24 ; 13.48-49 ; 19.20.

La première communauté chrétienne.b

42 Ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres,c fidèles à la communiond fraternelle, à la fraction du paine et aux prières.f

b À comparer à 4.32-35 et 5.12-16. Ces trois « sommaires », de rédaction composite, décrivent en traits analogues la vie de la première communauté chrétienne.

c Instructions aux nouveaux convertis, où l’on expliquait les Écritures à la lumière des faits chrétiens, et non plus proclamation de la Bonne Nouvelle aux non-chrétiens. Cf. 15.35.

d « Communion », 1 Co 1.9, est employé ici sans complément, cf. Ga 2.9. Il faut y entendre certainement la mise en commun des biens, v. 44 ; 4.32-35, qui exprime et renforce l’union des cœurs, v. 46 ; 4.32, résultant du partage de l’Évangile et de tous les biens reçus de Dieu par Jésus-Christ dans la communauté apostolique. Le sens ne se limite pas à une entraide sociale, ni à une idéologie commune ou à un sentiment de solidarité.

e Voir v. 46 ; 20.7, 11 ; 27.35 ; Lc 24.30, 35. Prise en elle-même, l’expression évoque un repas juif, où celui qui préside prononce une bénédiction avant de partager le pain. Mais dans la langue chrétienne, elle vise le rite eucharistique, 1 Co 10.16 ; 11.24 ; Lc 22.19 ; 24.35. Celui-ci, v. 46, était célébré non au Temple, mais dans quelque maison ; il n’était pas séparé d’un véritable repas, cf. 1 Co 11.20-34.

f Les prières en commun, présidées par les apôtres, 6.4. Un exemple : 4.24-30. Cf. 1.14, 24 ; 12.5.

43 La crainte s’emparait de tous les esprits : nombreux étaient les prodiges et signes accomplis par les apôtres.g

g Add. « à Jérusalem, et une grande crainte pesait sur tous ».

44 Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun ; 45 ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et en partageaient le prix entre tous selon les besoins de chacun.

46 Jour après jour, d’un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture avec allégresseh et simplicité de cœur.

h La joie qui suit la foi 8.8, 39 ; 13.48, 52 ; 16.34 ; cf. 5.41 ; Lc 1.14 ; Rm 15.13 ; Ph 1.4.

47 Ils louaient Dieui et avaient la faveur de tout le peuple. Et chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient sauvés.j

i Cf. 3.8, 9 ; 4.21 ; 21.20 ; Lc 2.20.

j Le salut lors du Jugement est assuré pour les membres de la communauté chrétienne, 2.21 ; cf. 13.48 et les épîtres pauliniennes. L’Église s’identifie ainsi avec le « Reste d’Israël », Isa 4.3 Cf. Rm 9.27.