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Bible de Jérusalem

Galates 3-5

II. Argumentation doctrinale

L’expérience chrétienne.

3 Ô Galates sans intelligence, qui vous a ensorcelés ? À vos yeux pourtant ont été dépeints les traits de Jésus Christ en croix.g

g La doctrine de la rédemption par la mort et la résurrection du Christ constitue la base de la catéchèse paulinienne, cf. 1.1-4 ; 6.14 ; 1 Co 1.17-25 ; 2.2 ; 15.1-4 ; 1 Th 1.9-10 ; Ac 13.26-39.

2 Je ne veux savoir de vous qu’une chose : est-ce pour avoir pratiqué la Loi que vous avez reçu l’Esprit, ou pour avoir cru à la prédication ? 3 Êtes-vous à ce point dépourvus d’intelligence, que de commencer par l’esprit pour finir maintenant dans la chair ?h

h Allusion à la circoncision que prônaient les prédicateurs judaïsants.

4 Est-ce en vain que vous avez éprouvé tant de faveurs ?i Et ce serait bel et bien en vain.

i Autre traduction « Est-ce en vain que vous avez tant souffert ? »

5 Celui donc qui vous prodigue l’Esprit et opère parmi vous des miracles, le fait-il parce que vous pratiquez la Loi ou parce que vous croyez à la prédication ?

La thèse de Paul.j

6 Ainsi Abraham crut-il en Dieu, et ce lui fut compté comme justice.

j Après avoir montré par les faits l’origine divine de son Évangile, Paul se lance maintenant dans une discussion théorique où il montre le bien-fondé de ses positions. La thèse défendue se trouve en 3.6-7 (c’est par la foi seule qu’on est justifié et que l’on devient fils d’Abraham). Pour ce faire, il va montrer que la filiation abrahamique ne vient pas de ce qu’on est juif, sujet de la Loi, car la Loi est incapable, par son rôle et sa nature, d’assurer cette filiation.

7 Comprenez-le donc : ceux qui se réclament de la foi, ce sont eux les fils d’Abraham.

Preuve par l’Écriture.

8 Et l’Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, annonça d’avance à Abraham cette bonne nouvelle : En toi seront bénies toutes les nations. 9 Si bien que ceux qui se réclament de la foi sont bénis avec Abraham le croyant.

10 Tous ceux en effet qui se réclament de la pratique de la Loi encourent une malédiction. Car il est écrit : Maudit soit quiconque ne s’attache pas à tous les préceptes écrits dans le livre de la Loi pour les pratiquer.11 Que d’ailleurs la Loi ne puisse justifier personne devant Dieu, c’est l’évidence, puisque le juste vivra par la foi ; 12 or la Loi, elle, ne procède pas de la foi :k mais c’est en pratiquant ces préceptes que l’homme vivra par eux.

k La Loi suppose en effet une pratique, et une pratique totale, v. 10 et 5.3 ; cf. Jc 2.10, que, par elle-même, elle ne saurait assurer, cf. Ac 15.10 ; Rm 7.7.

13 Le Christ nous a rachetés de cette malédiction de la Loi, devenu lui-même malédiction pour nous,l car il est écrit : Maudit quiconque pend au gibet,

l Pour libérer les hommes de la malédiction divine que la violation de la Loi faisait peser sur eux, le Christ s’est fait solidaire de cette malédiction, cf. Rm 8.3 ; 2 Co 5.21 ; Col 2.14. L’analogie assez lointaine du Christ crucifié et du condamné de Dt 21.23 n’est qu’une illustration de cette doctrine. Il a accepté de passer pour tel aux yeux des Juifs, comme le « Serviteur » d’Isa 53.

14 afin qu’aux païens passe dans le Christ Jésus la bénédiction d’Abraham et que par la foi nous recevions l’Esprit de la promesse.m

m Var. « la bénédiction de l’Esprit ».

La Loi n’a pas annulé la promesse.

15 Frères, partons du plan humain : un testament, dûment ratifié, qui n’est pourtant que de l’homme, ne s’annule pas ni ne reçoit de modifications. 16 Or c’est à Abraham que les promesses furent adressées et à sa descendance. L’Écriture ne dit pas : « et aux descendants », comme s’il s’agissait de plusieurs ;n elle n’en désigne qu’un : et à ta descendance, c’est-à-dire le Christ.

n L’emploi par l’Écriture d’un terme collectif pouvant désigner un seul individu permet à Paul d’illustrer son argumentation d’une harmonie supplémentaire avec l’AT.

17 Or voici ma pensée : un testament déjà établi par Dieu en bonne et due forme, la Loi venue après quatre cent trente ans ne va pas l’infirmer, et ainsi rendre vaine la promesse.o

o La promesse inconditionnée faite par Dieu aux Pères, Gn 12.1, 15.1 ; Rm 4.13 ; He 11.8, est ici regardée comme un testament, cf. He 9.16-17. Dieu se contredirait si la Loi ne laissait intacte la gratuité de la promesse.

18 Car si on hérite en vertu de la Loi, ce n’est plus en vertu de la promesse : or c’est par une promesse que Dieu accorda sa faveur à Abraham.

Rôle de la Loi.

19 Alors pourquoi la Loi ? Elle fut ajoutée pour que se manifestent les transgressions,p jusqu’à la venue de la descendanceq à qui était destinée la promesse, édictée par le ministère des angesr et l’entremise d’un médiateur.

p Sur le sens de cette affirmation abrupte, voir note a et Rm 7.7.

q Var. « Alors pourquoi la Loi des œuvres ? Elle fut ajoutée jusqu’à la venue de la descendance ».

r Les traditions juives mentionnaient la présence d’anges au Sinaï, lors du don de la Loi. Le « médiateur » est Moïse, cf. Ac 7.38.

20 Or il n’y a pas de médiateur, quand on est seul, et Dieu est seul.s

s L’intervention d’un médiateur caractérise la Loi, tandis que la promesse émane de Dieu seul.

21 La Loi s’opposerait donc aux promesses de Dieu ? Certes non ! En effet, si nous avait été donnée une loi capable de communiquer la vie, alors vraiment la justice procéderait de la Loi. 22 Mais en fait l’Écriture a tout enfermé sous le péché, afin que la promesse, par la foi en Jésus Christ, fût accordée à ceux qui croient.t

t Pour accueillir la justice comme un don gratuit, il faut d’abord renoncer à y prétendre comme à un dû. L’Écriture, vv. 8, 16, est expression et instrument du dessein de Dieu, Rm 11.32.

Avènement de la foi.

23 Avant la venue de la foi, nous étions enfermés sous la garde de la Loi, réservés à la foi qui devait se révéler. 24 Ainsi la Loi nous servit-elle de pédagogueu jusqu’au Christ, pour que nous obtenions de la foi notre justification.

u Dès que le pédagogue a mené les enfants « jusqu’au » maître, son rôle prend fin. Tel était le rôle préparatoire, essentiellement temporaire, de la Loi, désormais accomplie par la foi au Christ et la grâce, Rm 6.14-15 ; cf. Mt 5.17.

25 Mais la foi venue, nous ne sommes plus sous un pédagogue. 26 Car vous êtes tous filsv de Dieu, par la foi, dans Christ Jésus.

v Tous, non seulement « nous », Juifs, mais « vous », païens.

27 Vous tous en effet, baptisés dans le Christ,w vous avez revêtu le Christ :

w Foi et baptême, loin de s’opposer, s’incluent mutuellement, cf. Rm 6.4.

28 il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus.x

x Var. « car tous vous êtes du Christ Jésus ».

29 Mais si vous appartenez au Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse.y

y Paul revient à la descendance d’Abraham, vv. 6-9, constituée désormais par les fils de Dieu qui croient au Christ Jésus et lui appartiennent, non plus par une postérité selon la chair, cf. Ph 3.3.

Filiation divine.

4 Or je dis :z aussi longtemps qu’il est un enfant, l’héritier, quoique propriétaire de tous les biens, ne diffère en rien d’un esclave.

z Nouvelle comparaison, empruntée encore aux usages juridiques. En dépit de son élection, le Juif, héritier présomptif, n’était sous le régime de la Loi qu’un esclave, v. 3, et pour un chrétien, vouloir en assumer le joug, c’est retourner à l’état d’enfance, cf. v. 9.

2 Il est sous le régime des tuteurs et des intendants jusqu’à la date fixée par son père. 3 Nous aussi, durant notre enfance, nous étions asservis aux éléments du monde.a

a Le sens de cette phrase est discuté, v. 9 ; Col 2.8, 20, mais puisque ces « éléments » semblent être considérés comme des êtres personnels, vv. 2, 8, il est probable qu’il s’agit des Esprits célestes qui prétendaient, par le moyen de la Loi, 3.19 ; Col 2.15, maintenir le monde sous leur tutelle, Col 2.18.

4 Mais quand vint la plénitude du temps,b Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la Loi,

b Cette expression désigne l’arrivée des temps messianiques, ou eschatologiques, qui accomplissent la longue attente des siècles comme une mesure enfin pleine. Cf. Mc 1.15 ; Ac 1.7 ; Rm 13.11 ; 1 Co 10.11 ; 2 Co 6.2 ; Ep 1.10 ; He 1.2 ; 9.26 ; 1 P 1.20.

5 afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l’adoption filiale.c

c Les deux aspects, négatif et positif, de la rédemption en devenant fils, l’esclave acquiert la liberté. L’esclave libéré est adopté comme fils, non seulement par l’accession légale à l’héritage, v. 7 (cf. 3.29), mais par le don réel de l’Esprit.

6 Et la preuve que vous êtes des fils, c’est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie : Abba, Père ! 7 Aussi n’es-tu plus esclave mais fils ; fils, et donc héritier de par Dieu.

8 Jadis, dans votre ignorance de Dieu, vous fûtes asservis à des dieux qui au vrai n’en sont pas ; 9 mais maintenant que vous avez connu Dieu ou plutôt qu’il vous a connus,d comment retourner encore à ces éléments sans force ni valeur, auxquels à nouveau, comme jadis, vous voulez vous asservir ?

d La conversion des Galates fut l’œuvre de Dieu, qui les a « connus » le premier ; cf. 1 Co 8.2-3 ; 13.12.

10 Observer des jours, des mois, des saisons, des années ! 11 Vous me faites craindre de m’être inutilement fatigué pour vous.

Pourquoi les Galates ont-ils changé ?e

12 Devenez semblables à moi, puisque je me suis fait semblable à vous,f frères, je vous en supplie. Vous ne m’avez nullement offensé.

e Ayant montré que l’on devient fils d’Abraham et de Dieu par la foi seule, Paul rappelle aux croyants de Galatie qu’ils ont autrefois accueilli avec ardeur l’Apôtre et l’Évangile. Leur changement subit reste une énigme.

f Sans doute ici en renonçant aux observances légales, 1 Co 9.21, mais le principe est applicable de façon beaucoup plus large, 1 Co 4.16s ; 11.1 ; Ph 3.17 ; 4.9.

13 Mais vous le savez, ce fut une maladieg qui me donna l’occasion de vous évangéliser la première fois,h

g Qui obligea vraisemblablement l’Apôtre à prolonger son séjour en Galatie ; il en profita pour y annoncer l’Évangile.

h Paul a été en Galatie quand il faisait route vers Corinthe, Ac 16.6, puis de nouveau, en route vers Éphèse, Ac 19, lorsqu’il prêcha la collecte pour les pauvres de Jérusalem, 1 Co 16.1.

14 et, malgré l’épreuve que vous était ce corps infirme, vous n’avez marqué ni mépris ni dégoût ; mais vous m’avez accueilli comme un ange de Dieu, comme le Christ Jésus. 15 Que sont donc devenues les félicitations que vous vous adressiez ? Car je vous rends ce témoignage : s’il avait été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. 16 Alors, suis-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité ? 17 Leur attachement pour vous n’est pas bon ; ils veulent vous séparer de moi, pour vous attacher à eux. 18 Il est bien de s’attacher les autres pour le bien,i pour toujours, et non pas seulement quand je suis près de vous,

i Var. « Attachez-vous au bien ».

19 mes petits enfants, vous que j’enfante à nouveau dans la douleur jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous. 20 Que ne suis-je près de vous en cet instant pour adapter mon langage, car je ne sais comment m’y prendre avec vous.

Les deux alliances : Agar et Sara.j

21 Dites-moi, vous qui voulez vous soumettre à la Loi, n’entendez-vous pas la Loi ?k

j Brusquement, l’Apôtre reprend la question de la filiation, en une argumentation scripturaire allégorique, pour signifier encore que la Loi n’octroie pas la liberté qui est celle des fils.

k Témoignage de l’Écriture, cf. Rm 3.19 ; pour hériter de la promesse il ne suffit pas d’être fils d’Abraham, cf. Mt 3.9 il faut encore l’être, non comme Ismaël, mais comme Isaac, c’est-à-dire en vertu de la promesse, v. 23, d’une descendance qui tient plus de l’esprit que de la chair, v. 29, et par là préfigure celle des chrétiens, v. 28 ; cf. Rm 9.6s. Cet argument fondamental est illustré par d’autres correspondances plus artificielles.

22 Il est écrit en effet qu’Abraham eut deux fils, l’un de la servante, l’autre de la femme libre ; 23 mais celui de la servante est né selon la chair,l celui de la femme libre en vertu de la promesse.

l Selon les lois ordinaires de la nature, cf. Rm 7.5, sans une intervention spéciale de Dieu pour réaliser sa promesse.

24 Il y a là une allégorie : ces femmes représentent deux alliances ; la première se rattache au Sinaï et enfante pour la servitude : c’est Agar 25 (car le Sinaï est en Arabiem) et elle correspond à la Jérusalem actuelle,n qui de fait est esclave avec ses enfants.

m « car le Sinaï est en Arabie »; var. « Agar représente le Sinaï en Arabie » (ou « en langue arabe »).

n Celle du temps présent, asservie à la Loi, par opposition à la Jérusalem messianique, cf. Isa 2.2, féconde après une longue stérilité, v. 27 ; cf. Isa 54.1-6 ; Ap 21.1.

26 Mais la Jérusalem d’en haut est libre, et elle est notre mère ; 27 car il est écrit : Réjouis-toi, stérile qui n’enfantais pas, éclate en cris de joie, toi qui n’as pas connu les douleurs ; car nombreux sont les enfants de l’abandonnée, plus que les fils de l’épouse. 28 Or vous, mes frères, à la manière d’Isaac, vous êtes enfants de la promesse. 29 Mais, comme alors l’enfant de la chair persécutait l’enfant de l’esprit, il en est encore ainsi maintenant.o

o Une fois établi le parallélisme entre Ismaël et les Juifs d’un côté, Isaac et les chrétiens de l’autre, Paul en tire deux applications nouvelles. Selon certaines traditions juives, Ismaël « persécutait » Isaac. En tout cas, selon la Bible, Sara, voyant en Ismaël un rival pour son fils, exige l’expulsion d’Agar, Gn 21.9.

30 Eh bien, que dit l’Écriture : Chasse la servante et son fils, car il ne faut pas que le fils de la servante hérite avec le fils de la femme libre. 31 Aussi, mes frères, ne sommes-nous pas enfants d’une servante mais de la femme libre.

Conclusion : la liberté chrétienne.

5 C’est pour que nous restions libres que le Christ nous a libérés. Donc tenez bon et ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage.p

p Si l’on revenait à la circoncision, on renoncerait à la liberté que donne la foi au Christ, cf. Rm 6.15. En cela la Loi et la foi ne sont pas conciliables, vv. 2-6. — Quelques témoins (Vulg.) rattachent les premiers mots au verset précédent : « de la liberté par laquelle le Christ nous a libérés ».

2 C’est moi, Paul, qui vous le dis : si vous vous faites circoncire, le Christ ne vous servira de rien. 3 De nouveau je l’atteste à tout homme qui se fait circoncire : il est tenu à l’observance intégrale de la Loi. 4 Vous avez rompu avec le Christ, vous qui cherchez la justice dans la Loi ; vous êtes déchus de la grâce.

5 Car pour nous, c’est l’Esprit qui nous fait attendre de la foi les biens qu’espère la justice.q

q Ou bien « la justice espérée ».

6 En effet, dans le Christ Jésus ni circoncision ni incirconcision ne comptent, mais seulement la foi opérant par la charité.r

r La foi est le principe de la vie nouvelle, 4.5 ; 5.5, mais elle est liée, par l’action de l’Esprit, à l’espérance, v. 5, et à la charité, vv. 6, 13-14 ; cf. Rm 5.5 ; 1 Co 13.13. C’est l’exercice de la charité qui manifeste que la foi est vivante, cf. 1 Jn 3.23-24.

7 Votre course partait bien ;s qui a entravé votre élan de soumission à la vérité ?

s Comparaison chère à l’Apôtre, cf. 2.2 ; 1 Co 9.24-26 ; Ph 2.16 ; 3.12-14 ; 2 Tm 4.7 ; He 12.1.

8 Cette suggestion ne vient pas de Celui qui vous appelle. 9 Un peu de levain fait lever toute la pâte. 10 Pour moi, j’ai confiance qu’unis dans le Seigneurt vous n’aurez pas d’autre sentiment ; mais qui vous trouble subira sa condamnation, quel qu’il soit.

t Ou bien « j’ai dans le Seigneur cette confiance à votre égard ».

11 Quant à moi, frères, si je prêche encore la circoncision,u pourquoi suis-je encore persécuté ? C’en est donc fini du scandale de la croix !

u Comme le prétendaient sans doute les adversaires de Paul cf. 1.10 ; 2.3 ; Ac 16.3.

12 Qu’ils aillent jusqu’à la mutilation,v ceux qui bouleversent vos âmes !

v Allusion possible à la castration rituelle pratiquée dans le culte de Cybèle. Sarcasme analogue en Ph 3.2.

La vraie liberté des croyants

Liberté et charité.w

13 Vous en effet, mes frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement, que cette liberté ne se tourne pas en prétexte pour la chair ; mais par la charité mettez-vous au service les uns des autres.

w La vie nouvelle des croyants s’accomplit dans l’amour, 5.6 ; Rm 13.8 ; 1 Co 13.1, qui est une « Loi » nouvelle, cf. Rm 7.7, et produit le fruit de l’Esprit, v. 22, cf. Rm 5.5 ; Ph 1.11, non les œuvres de la chair, v. 19 ; 6.8 ; cf. Rm 13.12.

14 Car une seule formule contient toute la Loi en sa plénitude : Tu aimeras ton prochainx comme toi-même.

x Non plus comme dans le Lévitique, « le membre du même peuple », mais tout membre de la famille humaine, cf. Lc 10.29-37, désormais identifié au Christ en personne, Mt 25.40, 45. Aussi pour Paul le second commandement inclut-il nécessairement le premier.

15 Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous allez vous entre-détruire.

16 Or je dis : laissez-vous mener par l’Esprit et vous ne risquerez pas de satisfaire la convoitise charnelle.y

y Ce passage montre bien comment s’opposent ces deux principes d’action, la chair et l’esprit, cf. Rm 5.5 ; 7.5. Mené par l’Esprit, vv. 18, 25 ; Rm 8.14, le chrétien spontanément vit selon l’Esprit, vv. 22-23, et se détourne des œuvres auxquelles le porte la « convoitise » de la chair, vv. 16, 24, mais ces œuvres ne sont nullement définies par le fait qu’elles ont leur siège dans le « corps ».

17 Car la chair convoite contre l’esprit et l’esprit contre la chair ; il y a entre eux antagonisme, si bien que vous ne faites pas ce que vous voudriez. 18 Mais si l’Esprit vous anime, vous n’êtes pas sous la Loi. 19 Or on sait bien tout ce que produit la chair : fornication, impureté, débauche, 20 idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie,z emportements, disputes, dissensions, scissions,

z Add. (Vulg.) « meurtres ». Cf. Rm 1.29.

21 sentiments d’envie, orgies, ripailles et choses semblables — et je vous préviens, comme je l’ai déjà fait, que ceux qui commettent ces fautes-là n’hériteront pas du Royaume de Dieu. 22 Mais le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, 23 douceur, maîtrise de soi :a contre de telles choses il n’y a pas de loi.b

a Add. « chasteté ».

b Le croyant uni au Christ n’a plus de Loi qui lui dicte sa conduite de l’extérieur. Il accomplit la Loi de l’Esprit, vv. 18, 23, 25 ; 6.2 ; Rm 6.15 ; 8.2-4 ; Ph 1.9-10 ; cf. Jc 1.25 ; 2.8.

24 Or ceux qui appartiennent au Christ Jésus ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises.

25 Puisque l’Esprit est notre vie, que l’Esprit nous fasse aussi agir. 26 Ne cherchons pas la vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous enviant mutuellement.