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Bible de Jérusalem

1 Corinthiens 1.17-25

Sagesse du monde et sagesse chrétienne.

17 Car le Christ ne m’a pas envoyé baptiser, mais annoncer l’Évangile, et cela sans la sagessem du langage, pour que ne soit pas réduite à néantn la croix du Christ.

m À cette « sagesse » humaine (ici les spéculations de la pensée et les artifices de la rhétorique) s’opposera la sagesse de Dieu, v. 24 et 2.6s.

n Littéralement « vidée » (de son contenu). Paul développe ce point en 2.1-5.

18 Le langage de la croix, en effet, est folieo pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu.

o Dans tout ce passage, folie est très péjoratif non la folie de l’héroïsme, mais la folie de la sottise, de la stupidité.

19 Car il est écrit : Je détruirai la sagesse des sages, et l’intelligence des intelligentsp je la rejetterai.

p En Isa 29.14 on trouve la même idée Dieu annonce au peuple terrorisé par la menace assyrienne que les inventions d’une sagesse purement humaine ne pourront le sauver.

20 Où est-il, le sage ? Où est-il, l’homme cultivé ? Où est-il, le raisonneur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas frappé de folie la sagesseq du monde ?

q Dans tout ce passage, Paul ne condamne pas l’authentique sagesse humaine, don de Dieu et apte à connaître Dieu, v. 21, mais une sagesse orgueilleuse, suffisante.

21 Puisqu’en effet le monde, par le moyen de la sagesse, n’a pas reconnu Dieu dans la sagesse de Dieu,r c’est par la folie du message qu’il a plu à Dieu de sauver les croyants.

r C’est-à-dire dans les ouvres de Dieu, qui manifestent sa sagesse. Cf. Sg 13.1-9 ; Rm 1.19-20. Autres interprétations par une disposition de la sagesse de Dieu ; ou au temps de la sagesse de Dieu, c’est-à-dire de l’ancienne économie placée sous le signe de la mesure, opposée à la nouvelle où Dieu se manifeste de façon paradoxale, apparemment insensée.

22 Alors que les Juifs demandent des signes et que les Grecs sont en quête de sagesse,s

s On est en quête de sécurités humaines miracles garantissant la vérité du message (cf. Jn 4.48) ; sagesse ou doctrine satisfaisante pour une intelligence avide de connaître. Cette quête n’est pas condamnable en elle-même, et la croix du Christ, paradoxalement, y répondra, v. 24. Mais si elle est une exigence préalable, en dehors de laquelle on refuse son adhésion, elle est inadmissible.

23 nous proclamons, nous, un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, 24 mais pour ceux qui sont appelés, Juifs et Grecs, c’est le Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu.t

t Humainement, la Croix apparaît comme le contraire de l’attente, pour les Juifs comme pour les Grecs échec au lieu de manifestation glorieuse, folie au lieu de sagesse. Mais dans la foi, la croix apparaît comme comblant et dépassant l’attente puissance et sagesse divines.

25 Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes.u

u Ce caractère paradoxal de l’action divine (1.18-25) se vérifie dans l’élection des Corinthiens (1.26-30) et dans la prédication de Paul (2.1-5).

1 Corinthiens 2.2

2 Non, je n’ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié.

1 Corinthiens 15.1-4

III. La résurrection des mortsr

Le fait de la résurrection.

15 Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu et dans lequel vous demeurez fermes,

r Certains chrétiens de Corinthe rejetaient la résurrection des morts, 15.12. Les Grecs la considéraient comme une conception grossière, Ac 17.32, tandis que les Juifs l’avaient peu à peu pressentie, Ps 16.10 ; Jb 19.25 ; Ez 37.10, puis explicitement enseignée, Dn 12.2, 3 ; 2 M 7.9. Pour combattre l’erreur des Corinthiens, Paul part de l’affirmation fondamentale de la proclamation évangélique, le mystère pascal du Christ mort et ressuscité, vv. 3-5 (cf. Rm 1.4 ; Ga 1.2-4 ; 1 Th 1.10, etc.), qu’il développe en énumérant les apparitions du Ressuscité vv. 6-11, cf. Ac 1.8. À partir de là, il montre l’absurdité de l’opinion qu’il combat vv. 12-34, cf. 15.13. Le Christ est les prémices et la cause efficace de la résurrection des morts, vv. 20-28, cf. Rm 8.11. Enfin Paul répond aux objections sur le « comment » de la résurrection des morts, vv. 35-53, et termine par un hymne d’action de grâces, vv. 54-57.

2 par lequel aussi vous vous sauvez, si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé ; sinon, vous auriez cru en vain.

3 Je vous ai donc transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu,s à savoir que le Christ est mort pour nos péchést selon les Écritures,

s La parole vivante de l’Évangile est transmise, reçue et gardée, mots empruntés au vocabulaire technique de la tradition rabbinique, cf. 11.23. Mais surtout cet Évangile est annoncé, vv. 1, 2, proclamé (v. 11, le « kérygme »), cf. Mt 4.23, etc., objet de foi, vv. 2, 11, cf. Mc 1.15, et porteur de salut, v. 2, cf. Ac 11.14 ; 16.17.

t Le caractère salutaire de la mort du Christ fait donc partie de la proclamation évangélique antérieure à Paul, cf. Rm 6.3.

4 qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures,u

u Ces expression, vv. 3-4, déjà fixées dans leur formulation, sont le germe des futures professions de foi (Credo).