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Bible de Jérusalem

Jean 14.13-

13 Et tout ce que vous demanderez en mon nom,
je le ferai,
afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
14 Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.
15 Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements ;t

t Var. « gardez mes commandements ». Jésus affirme comme Dieu lui-même son droit à être aimé et obéi.

16 et je prierai le Père
et il vous donnera un autre Paraclet,u
pour qu’il soit avec vous à jamais,

u Premier des cinq textes concernant l’Esprit (Paraclet, Esprit de vérité, Esprit Saint) dans le discours après la Cène. Envoyé par le Père (ou par le Christ) après le départ de Jésus, 16.7 ; 7.39 ; Ac 2.33, il demeurera pour toujours auprès des disciples, 14.15-17, afin de rappeler et de compléter l’enseignement du Christ, 14.25-26, en conduisant les disciples dans des chemins de vérité, 8.32, et en leur expliquant le sens des événements futurs, 16.12-15 ; cf. 2.22 ; 12.16 ; 13.7 ; 20.9. Il glorifiera le Christ, 16.14, en ce sens qu’il témoignera, 15.26-27 ; 1 5.6-7, que sa mission venait bien de Dieu et que le monde, égaré par son Prince, le « père du mensonge », 8.44, a eu tort de ne pas croire en lui, 16.7-11. En 1 2.1-2, en accord avec les traditions juives, le Christ-Paraclet (= Avocat) nous défendait au tribunal du Père contre les accusations de Satan, l’Accusateur, Za 3.1 ; Ap 12.10, grâce à son sacrifice expiatoire, Ap 12.9-11. Dans le discours après la Cène, l’Esprit-Paraclet exerce plutôt la « paraclèse », les exhortations mentionnées dans les Actes et les lettres de Paul, Ac 9.31 ; 13.5.

17 l’Esprit de Vérité,v
que le monde ne peut pas recevoir,
parce qu’il ne le voit pas ni ne le reconnaît.
Vous, vous le connaissez,
parce qu’il demeure auprès de vous ;
et en vous il sera.

v L’expression est connue à Qumrân, où l’on opposait « esprit de vérité » et « esprit d’erreur », cf. 1 4.6, pour désigner deux tendances inhérentes à l’homme. Ici, l’Esprit de vérité, 8.32, est personnalisé (opposer 2 1-2, texte que démarque 14.17c).

18 Je ne vous laisserai pas orphelins.
Je viendrai vers vous.w

w Il ne s’agit plus du retour du Christ tel qu’il était conçu en 14.1-3, mais d’une présence purement spirituelle du Christ-Sagesse (v. 21) en compagnie du Père (v. 23).

19 Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus.
Mais vous, vous verrez que je vis
et vous aussi, vous vivrez.
20 Ce jour-là,x
vous reconnaîtrez que je suis en mon Père
et vous en moi et moi en vous.y

x Les prophètes désignaient ainsi le temps des grandes interventions divines, cf. Isa 2.17 ; 4.1s, etc. Le « jour » peut désigner ici tout le temps qui suivra la résurrection de Jésus.

y Les rapports entre Jésus et ses disciples sont analogues à ceux qui l’unissent au Père, 6.57 ; 10.14-15 ; 15.9 ; etc.

21 Celui qui a mes commandements et qui les garde,
c’est celui-là qui m’aime ;
or celui qui m’aime sera aimé de mon Père ;
et je l’aimerai et je me manifesterai à lui. »z

z Dans ce verset, c’est le Christ-Sagesse qui parle ; cf. Pr 8.17 ; Sg 6.12, 18 ; 7.28 ; Si 2.15-16 ; 4.14.

22 Judasa — pas l’Iscariote — lui dit : « Seigneur, comment se fait-il que tu doives te manifester à nous et non pas au monde ? »

a Le Jude, frère de Jacques, de Lc 6.16 et Ac 1.13 ; le Thaddée de Mt 10.3 et Mc 3.18.

23 Jésus lui répondit :

« Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole,b
et mon Père l’aimera
et nous viendrons vers lui
et nous nous ferons une demeure chez lui.

b Ce qui n’est pas le cas du monde 8.37, 43, 47.

24 Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles ;
et ma parolec n’est pas de moi,
mais du Père qui m’a envoyé.

c Cf. 7.16. — Var. « la parole que vous entendez ».

25 Je vous ai dit cela
tandis que je demeurais près de vous.
26 Mais le Paraclet, l’Esprit Saint,
que le Père enverra en mon nom,d
lui, vous enseignera tout
et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.

d Ici et en 14.16, le Paraclet est envoyé par le Père sur la demande du Christ ; en 15.26-27 et 16.7-11, il sera envoyé par le Christ lui-même.

27 Je vous laisse la paix ;e
c’est ma paix que je vous donne ;
je ne vous la donne pas comme le monde la donne.
Que votre cœur ne se trouble ni ne s’effraie.

e Malgré les embûches du monde, 16.2, et de son chef, qu’il ne faut pas craindre, 16.33 ; 14.30.

28 Vous avez entendu que je vous ai
dit :
Je m’en vais et je reviendrai vers vous.
Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez
de ce que je vais vers le Père,
parce que le Père est plus grand que moi.f

f Parce que le Christ fait toujours la volonté du Père qui l’a envoyé, 14.31 ; cf. 4.34 ; 5.30 ; 6.38 ; 8.28 ; 12.27, et qu’il observe ses commandements, 10.18 ; 12.49-50 ; 15.10. L’envoyé n’est pas plus grand que celui qui l’envoie, 13.16.

29 Je vous le dis maintenant avant que cela n’arrive,
pour qu’au moment où cela arrivera,
vous croyiez.
30 Je ne m’entretiendrai plus beaucoup avec vous,
car il vient, le Prince de ce monde ;
sur moi il n’a aucun pouvoir,
31 mais il faut que le monde reconnaisse que j’aime le Père
et que je fais comme le Père m’a commandé.
Levez-vous ! Partons d’ici !g

g Dans un état antérieur de l’évangile, la suite du texte se lisait en 18.1, ou peut-être en 17.1.