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Bible de Jérusalem

Jean 2.1-11

Les noces de Cana.

2 Le troisième jour,g il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était.h

g Trois jours après la rencontre avec Philippe et Nathanaël ; l’évangile s’ouvre ainsi par une semaine complète comptée presque jour par jour, et aboutissant à la manifestation de la gloire de Jésus.

h Marie est présente au premier miracle qui révèle la gloire de Jésus, et de nouveau à la croix, 19.25-27. Par une intention manifeste, plusieurs traits se répondent dans les deux scènes.

2 Jésus aussi fut invité à ces noces, ainsi que ses disciples. 3 Et ils n’avaient pas de vin, car le vin des noces était épuisé. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » 4 Jésus lui dit : « Que me veux-tu,i femme ?j Mon heurek n’est pas encore arrivée. »

i Littéralement « Quoi à moi et à toi ? », sémitisme assez fréquent dans l’AT, Jg 11.12 ; 2 S 16.10 ; 19.23 ; 1 R 17.18, etc., et dans le NT, Mt 8.29 ; Mc 1.24 ; 5.7 ; Lc 4.34 ; 8.28. On l’emploie pour repousser une intervention jugée inopportune ou même pour signifier à quelqu’un qu’on ne veut avoir aucun rapport avec lui. Le contexte seul permet de préciser la nuance exacte. Ici, Jésus objecte à sa mère le fait que « son heure n’est pas encore arrivée ».

j Cette appellation, insolite d’un fils à sa mère, sera reprise en 19.26, où sa signification s’éclaire comme un rappel de Gn 3.15, 20 Marie est la nouvelle Ève, « la mère des vivants ».

k L’« heure » de Jésus est l’heure de sa glorification, de son retour à la droite du Père. L’évangile en marque l’approche, 7.30 ; 8.20 ; 12.23, 27 ; 13.1 ; 17.1. Fixée par le Père, elle ne saurait être avancée. Le miracle obtenu par l’intervention de Marie en sera cependant l’annonce symbolique.

5 Sa mère dit aux servants : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »

6 Or il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures. 7 Jésus leur dit : « Remplissez d’eau ces jarres. » Ils les remplirent jusqu’au bord. 8 Il leur dit : « Puisez maintenant et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. 9 Lorsque le maître du repas eut goûté l’eau devenue vin — et il ne savait pas d’où il venait, tandis que les servants le savaient, eux qui avaient puisé l’eau — le maître du repas appelle le marié 10 et lui dit : « Tout homme sert d’abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent ! » 11 Cela, Jésus en fit le commencement des signesl à Cana de Galilée et il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui.

l Comme Moïse, Ex 4.1-9, 27-31, Jésus doit accomplir des « signes » pour prouver qu’il a été envoyé par Dieu, car Dieu seul peut maîtriser les lois naturelles, 3.2 ; 9.31-33. Durant sa vie terrestre il en accomplira six, 2.1, 11 ; 4.46, 54 ; 5.2s ; 6.5, 14 ; 9.1, 16 ; 11.1s ; cf. 12.18, le dernier étant la résurrection de Lazare qui préfigure sa propre résurrection, le signe par excellence, 2.18-19 ; cf. 10.17-18. Ces signes, et beaucoup d’autres qui ne sont pas explicitement décrits, doivent provoquer la foi en la mission du Christ, 2.23 ; 4.45 ; 6.2 ; 7.31 ; 10.40-42 ; 20.30-31. Mais la première partie de l’évangile se clôt sur une note désabusée, 12.37. En 4.48, cf. 20.25, 29, de rédaction probablement plus tardive, Jésus reproche à ses interlocuteurs d’avoir besoin de « signes » pour croire. Ce texte mis à part, c’est l’évangéliste qui emploie le mot « signe » à propos de Jésus ; Jésus, lui, parle des « œuvres », les siennes, 5.36, ou celles de ses disciples, 14.12.

Jean 21.4-14

4 Or, le matin déjà venu, Jésus se tint sur le rivage ; pourtant les disciples ne savaient pas que c’était Jésus. 5 Jésus leur dit : « Mes enfants, n’auriez vous rien à manger ? » Ils lui répondirent : « Non ! » 6 Il leur dit : « Jetez le filet à droite du bateau et vous trouverez. » Ils le jetèrent donc et ils n’avaient plus la force de le tirer, tant il était plein de poissons.l

l Surabondance qui rappelle Cana, 2.6, et la multiplication des pains, 6.11s.

7 Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre : « C’est le Seigneur ! » À ces mots : « C’est le Seigneur ! » Simon-Pierre mit son vêtement — car il était nu — et il se jeta à l’eau. 8 Les autres disciples, qui n’étaient pas loin de la terre, mais à environ deux cents coudées, vinrent avec la barque, traînant le filet de poissons.

9 Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise, avec du poisson dessus, et du pain. 10 Jésus leur dit : « Apportez de ces poissons que vous venez de prendre. » 11 Alors Simon-Pierre monta dans le bateau et tira à terre le filet, plein de gros poissons : cent cinquante-trois ; et quoiqu’il y en eût tant, le filet ne se déchira pas.m

m Comme Lc 5.10, donne une valeur symbolique au récit. Les poissons représentent les futurs disciples de Jésus. 153 est un chiffre triangulaire (genre de comput bien connu dans l’antiquité) dont la base est 17, soit 10 + 7 qui signifient la multitude et la totalité. Le filet qui ne se rompt pas symbolise l’Église dont Pierre sera le pasteur (vv. 15-17).

12 Jésus leur dit : « Venez déjeuner. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » sachant que c’était le Seigneur.

13 Jésus vient, il prend le pain et il le leur donne ; et de même le poisson. 14 Ce fut là la troisième fois que Jésus se manifesta aux disciples, une fois ressuscité d’entre les morts.