10 Or, il advint qu’Adoni-Çédeq, roi de Jérusalem, apprit que Josué s’était emparé de Aï et l’avait vouée à l’anathème, traitant Aï et son roi comme il avait traité Jéricho et son roi, et que les habitants de Gabaôn avaient fait la paix avec Israël et demeuraient au milieu de lui.
y Les chap. 10 et 11, par leur genre littéraire, différent des précédents à deux expéditions contre les rois cananéens coalisés, ils rattachent la conquête de tout le Sud, puis de tout le Nord de la Terre Promise, faite sous la conduite de Josué par l’ensemble des tribus. Cela ne s’accorde ni à d’autres passages du même livre, ainsi 13.1-6 ; 14.6-13 ; 15.13-19 ; 17.12, 16, ni au tableau qui ouvre le livre des Juges, Jg 1, d’où il apparaît que la conquête fut lente et incomplète, et que chaque tribu eut une action indépendante. Cette vue est plus conforme à l’histoire, mais le livre de Josué a rattaché à Josué des faits auxquels il était étranger ou qui lui étaient postérieurs, pour donner un tableau d’ensemble de la conquête.
6 Les gens de Gabaôn envoyèrent dire à Josué, au camp de Gilgal : « Ne retire pas ton aide à tes serviteurs, hâte-toi de monter jusqu’à nous pour nous sauver et nous secourir, car tous les rois amorites qui habitent la montagne se sont coalisés contre nous. »
10 Yahvé les mit en déroute, en présence d’Israël, et leur infligea à Gabaôn une rude défaite ; il les poursuivit même sur le chemin de la montée de Bet-Horônz et les battit jusqu’à Azéqa et jusqu’à Maqqéda.
z Sur la route ordinaire des invasions, comparer la poursuite des Philistins par Saül, 1 S 14.23 (grec), 31. Cf. aussi l’invasion syrienne, 1 M 3.16, 24.
« Soleil, arrête-toi sur Gabaôn,
et toi, lune, sur la vallée d’Ayyalôn ! »
13 Et le soleil s’arrêta, et la lune se tint immobile jusqu’à ce que le peuple se fût vengé de ses ennemis.
Cela n’est-il pas écrit dans le livre du Juste ?a Le soleil se tint immobile au milieu du ciel et près d’un jour entier retarda son coucher.
a Ancien recueil poétique, aujourd’hui perdu, encore cité en 2 S 1.18. — Ce couplet rythmé, dont il est vain de rechercher la justification dans l’astronomie ou dans les cultes astraux, est une expression poétique de l’aide apportée par Yahvé à Israël, cf. v. 11. Il a été pris à la lettre par un rédacteur qui veut souligner la grandeur de Josué, cf. v. 14. Comparer avec Jg 5.20.
16 Quant à ces cinq rois, ils s’étaient enfuis et s’étaient cachés dans la caverne de Maqqéda.
b Cette histoire représente une tradition particulière, distincte de celle de la bataille de Gabaôn (la mention de Maqqéda au v. 10 est une addition rédactionnelle). Le site est inconnu. D’après 15.41, Maqqéda était dans la région d’Églôn et de Lakish, très loin de Gabaôn.
20 Quand Josué et les Israélites eurent achevé de leur infliger une très grande défaite jusqu’à les exterminer, tous ceux qui avaient réchappé vivants entrèrent dans les places fortes.
c Litt. « pas un homme (en lisant ’ish au lieu de le ’ish hébr.) n’aiguisa sa langue ».
22 Josué dit alors : « Dégagez l’entrée de la caverne et faites-en sortir ces cinq rois pour me les amener. »
27 Au coucher du soleil, sur un ordre de Josué, on les dépendit des arbres et on les jeta dans la caverne où ils s’étaient cachés. De grandes pierres furent dressées contre l’entrée de la caverne, elles y sont restées jusqu’à ce jour même.
28 Le même jour, Josué s’empara de Maqqéda et la fit passer, ainsi que son roi, au fil de l’épée : il les voua à l’anathème avec tout ce qui se trouvait là de vivant, il ne laissa pas un survivant ; il traita le roi de Maqqéda comme il avait traité le roi de Jéricho.
d Noter le schématisme de ce tableau, cf. 10.1. La conquête d’Hébron et Debir ne peut être attribuée à Josué, cf. 15.13-17 ; Jg 1.10-15. Quant à Libna, Lakish et Églôn, elles ne sont devenues israélites que beaucoup plus tard.
29 Josué, avec tout Israël, passa de Maqqéda à Libna, qu’il attaqua.
31 Josué, avec tout Israël, passa de Libna à Lakish, qu’il assiégea et attaqua.
32 Yahvé livra Lakish entre les mains d’Israël qui s’en empara le second jour et la fit passer au fil de l’épée avec tout ce qui s’y trouvait de vivant, tout comme il avait agi pour Libna.
34 Josué, avec tout Israël, passa de Lakish à Églôn. Ils l’assiégèrent et l’attaquèrent.
36 Josué, avec tout Israël, monta d’Églôn à Hébron, et ils l’attaquèrent.
38 Alors Josué, avec tout Israël, se tourna vers Debir et l’attaqua.
40 Josué battit tout le pays — la Montagne, le Négeb, le Bas-Pays et les pentes — avec tous leurs rois. Il ne laissa pas un survivant et voua tout être animé à l’anathème, comme Yahvé, le Dieu d’Israël, l’avait ordonné ;
11 Lorsque Yabîn, roi de Haçor,f eut appris cela, il fit informer Yobab, roi de Mérom,g le roi de Shimrôn, le roi d’Akshaph
e Le chap. 11, conquête du Nord, est construit selon un plan strictement parallèle à celui du chap. 10, autour d’un noyau historique qui est ici la victoire des eaux de Mérom.
f Au sud-ouest du lac Hulé, cf. 1 R 9.15 ; 2 R 15.29 ; Jr 49.28s. Les fouilles du tell de Haçor, le plus vaste de toute la Palestine, cf. v. 10, confirment que cette très grande ville fut complètement détruite et incendiée à la fin du « Récent Bronze », époque où l’on s’accorde à placer l’invasion israélite. — Le Yabîn de Haçor est entré indûment dans le récit de Jg 4.
g « Mérom » grec ; « Madôn » hébr.
h « crêtes », en hébreu naphot, terme qui n’est employé qu’en rapport avec Dor (trois fois) ; cf. 17.11.
5 Tous ces rois s’étaient donné rendez-vous et ils vinrent camper ensemble aux eaux de Mérom pour combattre Israël.
i C’est-à-dire la source dont dépendait Mérom, qu’il faut peut-être localiser au Tell el-Khureibeh, à 15 km à l’ouest de Haçor, sur un plateau permettant l’évolution des chars. — L’explication de la victoire israélite, malgré la supériorité militaire des Cananéens (cf. 17.16 ; l’armée n’aura pas de charrerie avant Salomon, 1 R 9.19 ; 10.26s), est peut-être donnée aux vv. 6-7, 9, où il faudrait voir la cause et non la conséquence de la victoire.
9 Josué les traita comme Yahvé lui avait dit : il coupa les jarrets de leurs chevaux et livra leurs chars au feu.
10 En ce temps-là, Josué revint et s’empara de Haçor ; il frappa le roi d’un coup d’épée. Haçor était jadis la capitale de tous ces royaumes.
j C’est là un épisode de l’installation des tribus du Nord qui ont eu une histoire différente de celle de la Maison de Joseph.
12 Toutes les villes de ces rois, ainsi que tous leurs rois, Josué s’en empara et les passa au fil de l’épée en vertu de l’anathème, comme l’avait ordonné Moïse, serviteur de Yahvé.
13 Pourtant, toutes les villes qui se dressaient sur leurs collines de ruines, Israël ne les incendia pas, sauf Haçor que Josué incendia.
15 Ce que Yahvé avait ordonné à son serviteur Moïse, Moïse l’avait ordonné à Josué, et Josué l’exécuta sans omettre un seul mot de ce que Yahvé avait ordonné à Moïse.
17 Depuis le mont Pelé, qui s’élève vers Séïr, jusqu’à Baal-Gad, dans la vallée du Liban, au pied du mont Hermon, il s’empara de tous leurs rois qu’il fit frapper à mort.
19 nulle cité n’avait fait la paix avec les Israélites, sauf les Hivvites qui habitaient Gabaôn ; ils les prirent toutes en combattant.
k Cf. Dt 7.2s ; 20.16-18, où sont données les raisons de cette extermination la conquête est une guerre sainte, le pays de Yahvé doit être purifié de toute présence païenne, Israël est un peuple saint, donc séparé, Dt 7.6, qui doit être préservé de toute compromission qui le rendrait infidèle. Cela ne s’est pas réalisé, cf. notes sur 10 et Jg 1. Le motif de cet échec (fautes d’Israël) et la raison pour laquelle Dieu l’a permis (épreuve imposée au peuple) sont donnés dans Jg 2.20—3.4, voir Jg 2.6.
21 En ce temps-là, Josué vint extirper les Anaqim de la Montagne, d’Hébron, de Debir, de Anab, de toute la montagne de Juda et de toute la montagne d’Israël : il les voua à l’anathème avec leurs villes.
l Sur les Anaqim, voit Dt 1.28. Cette notice rédactionnelle ne s’accorde pas avec la conquête d’Hébron par Caleb, 15.13-14 cf. 10.28.
Et le pays se reposa de la guerre.