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Bible de Jérusalem – Galates 1

ÉPÎTRE AUX GALATES

Introduction aux épîtres aux Romains et aux Galates

Adresse.a

1 Paul, apôtre, non de la part des hommes ni par l’intermédiaire d’un homme, mais par Jésus Christ et Dieu le Père qui l’a ressuscité des morts,

a Cette adresse est d’un ton plus abrupt et plus dur que les autres (elle ne contient aucun éloge des Galates). Paul amorce, vv. 1 et 4, les thèmes principaux de sa lettre défense de sa mission d’apôtre, 1-2, exposé de son évangile du salut par la foi en Jésus Christ, fondement de la liberté chrétienne, 3-5.

2 et tous les frères qui sont avec moi, aux Églises de Galatie. 3 À vous grâce et paix de par Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ, 4 qui s’est livré pour nos péchés afin de nous arracher à ce monde actuelb et mauvais, selon la volonté de Dieu notre Père,

b Le monde présent, par opposition au monde « à venir » messianique. Il coïncide avec le règne du péché et de la Loi, 3.19. Mais le Christ, par sa mort et sa résurrection, nous libère de tous ces tyrans dès ici-bas et nous fait entrer dans son règne et celui de Dieu. Rm 14.17 ; Col 1.13 ; Ep 5.5, en attendant la pleine libération de la résurrection corporelle à la Parousie, cf. Rm 5-8.

5 à qui soit la gloire dans les siècles des siècles ! Amen.

Admonition.c

6 Je m’étonne que si vite vous abandonniez Celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, pour passer à un évangile différent,d

c Une admonestation remplace l’action de grâces habituelle au début des épîtres pauliniennes, Rm 1.8 ; 1 Co 1.4 ; 2 Co 1.3 ; Ph 1.3 ; Col 1.3 ; 1 Th 1.2 ; 2 Th 1.3 ; Phm 4.

d Il n’y a qu’un seul Évangile, vv. 6-8:2 Co 11.4, prêché par tous les Apôtres, 1 Co 15.11, au service duquel Dieu a mis à part l’apôtre Paul, Rm 1.1 ; 1 Co 1.17 ; cf. 1.15-16. Comme dans les évangiles, Mc 1.1, et dans les Actes, Ac 5.42, c’est une Bonne Nouvelle annoncée de vive voix et écoutée. Son contenu est la révélation du Fils Jésus Christ, Rm 1.1-4, ressuscité d’entre les morts, 1 Co 15.1-5 ; 2 Tm 1.10, après sa mise en croix, 1 Co 2.2, qui a instauré au bénéfice de tous les pécheurs, juifs ou païens, Rm 3.22-24, l’économie de la justice, Rm 1.16, et du salut, Ep 1.13, qu’avaient annoncée les prophètes, Rm 16.25-26 ; 1 P 1.10. Souvent d’ailleurs le mot dit à la fois l’activité de l’apôtre et le message qu’il annonce, 2 Co 2.12 ; 8.18 ; Ph 1.5, 12 ; 4.3, 15 ; Phm 13 ; 1 Th 3.2. L’efficacité de cette proclamation est due à la puissance de Dieu, 1 Th 1.3 (cf. 2.13) Parole de vérité qui manifeste la grâce de Dieu, Col 1.5-6 ; Ep 1.13 ; 2 Co 6.1 ; Ac 14.3 ; 20.24, 32, elle produit le salut chez celui qui l’accueille par la foi, Rm 1.16-17 ; 3.22 ; 10.14-15 ; Ph 1.28, et lui obéit, Rm 1.5 ; 10.16 ; 2 Th 1.8 ; elle fructifie et se développe, Col 1.6, et par elle le ministère de l’apôtre qui l’« accomplit », Rm 15.19, reste la source première de toute l’espérance chrétienne, Col 1.23.

7 qui n’est rien d’autre que ceci : il y a des gens en train de jeter le trouble parmi vous et qui veulent bouleverser l’Évangile du Christ. 8 Eh bien ! si nous-même, si un ange venu du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous avons prêché, qu’il soit anathème ! 9 Nous l’avons déjà dit, et aujourd’hui je le répète : si quelqu’un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème !e

e C’est-à-dire ici objet de malédiction, cf. Dt 7.26 ; 1 Co 5.5.

10 En tout cas, maintenant est-ce la faveur des hommes, ou celle de Dieu que je veux gagner !f Est-ce que je cherche à plaire à des hommes ? Si je voulais encoreg plaire à des hommes, je ne serais plus le serviteur du Christ.

f Les judaïsants accusaient sans doute Paul de ne pas obliger les païens à la circoncision afin de les gagner plus aisément ; mais cette fois, on ne pourra songer à taxer son langage d’opportunisme.

g Comme jadis, avant sa conversion, quand Paul prêchait la circoncision.

I. Preuve par les faits

L’appel de Dieu.h

11 Sachez-le, en effet,i mes frères, l’Évangile que j’ai annoncé n’est pas à mesure humaine :

h Les v. 11-12 forment une prothesis, une proposition que Paul entend prouver jusqu’à la fin du chap. 2, en s’appuyant sur une série d’événements qui confirment tous à leur manière l’origine non humaine (mais divine) de l’Évangile annoncé par Paul.

i « en effet »; var. « mais » ou « or ».

12 ce n’est pas non plus d’un homme que je l’ai reçu ou appris, mais par une révélation de Jésus Christ.j

j Révélation dont Jésus Christ fut à la fois l’auteur et l’objet, v. 16. Non que Paul ait nécessairement tout appris par révélation directe, encore moins tout à la fois, sur le chemin de Damas il songe ici à la doctrine du salut par la foi sans les œuvres de la Loi, celle qui fait l’unique objet du litige.

13 Vous avez certes entendu parler de ma conduite jadis dans le judaïsme, de la persécution effrénée que je menais contre l’Église de Dieu et des ravages que je lui causais, 14 et de mes progrès dans le judaïsme, où je surpassais bien des compatriotes de mon âge, en partisan acharné des traditions de mes pères.

15 Mais quand Celui qui dès le sein maternel m’a mis à part et appelé par sa grâce daigna 16 révéler en moi son Fils pour que je l’annonce parmi les païens,k aussitôt, sans consulter la chair et le sang,

k Autre traduction « me révéler son fils ». Sans nier le caractère objectif de la vision, 1 Co 9.1 ; 15.8 ; cf. Ac 9.17 ; 22.14 ; 26.16, Paul en souligne ici l’aspect de révélation intérieure et il y rattache sa vocation d’apôtre des païens, 2.8-9 ; Rm 1.1 ; Ep 3.2-3 ; 1 Tm 2.7.

17 sans monterl à Jérusalem trouver les apôtres mes prédécesseurs, je m’en allai en Arabie,m puis je revins encore à Damas.

l « monter »; var. « partir » ou « aller ».

m Sans doute le royaume des Nabatéens, 1 M 5.25, au sud de Damas.

18 Ensuite, après trois ans,n je montai à Jérusalem rendre visite à Céphas et demeurai auprès de lui quinze jours :o

n Passés à Damas après son retour d’Arabie. Quand les Nabatéens eurent pris le contrôle de Damas probablement à la fin de 37, Paul fut contraint de s’enfuir, 2 Co 11.32-33.

o Après qu’il eut prêché pendant au moins sept ans, les souvenirs que Pierre avait de Jésus devaient s’être structurés comme un évangile, 1 Co 7.10-11, 9.14. C’est probablement à cette occasion que Paul apprit le Credo cité à 1 Co 15.3-5.

19 je n’ai pas vu d’autre apôtre, mais seulement Jacques, le frère du Seigneur :p

p D’autres traduisent « sinon Jacques... », en supposant que ce Jacques fait partie des Douze et se confond avec le fils d’Alphée, Mt 10.3, ou bien en prenant « apôtre » au sens large, cf. Rm 1.1.

20 et quand je vous écris cela, j’atteste devant Dieu que je ne mens point. 21 Ensuite je suis allé en Syrie et en Cilicie, 22 mais j’étais personnellement inconnu des Églises de Judée qui sont dans le Christ ; 23 on y entendait seulement dire que le persécuteur de naguère annonçait maintenant la foi qu’alors il voulait détruire ;

24 et elles glorifiaient Dieu à mon sujet.

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