1 Paul, apôtre, non de la part des hommes ni par l’intermédiaire d’un homme, mais par Jésus Christ et Dieu le Père qui l’a ressuscité des morts,
a Cette adresse est d’un ton plus abrupt et plus dur que les autres (elle ne contient aucun éloge des Galates). Paul amorce, vv. 1 et 4, les thèmes principaux de sa lettre défense de sa mission d’apôtre, 1-2, exposé de son évangile du salut par la foi en Jésus Christ, fondement de la liberté chrétienne, 3-5.
2 et tous les frères qui sont avec moi, aux Églises de Galatie.
b Le monde présent, par opposition au monde « à venir » messianique. Il coïncide avec le règne du péché et de la Loi, 3.19. Mais le Christ, par sa mort et sa résurrection, nous libère de tous ces tyrans dès ici-bas et nous fait entrer dans son règne et celui de Dieu. Rm 14.17 ; Col 1.13 ; Ep 5.5, en attendant la pleine libération de la résurrection corporelle à la Parousie, cf. Rm 5-8.
6 Je m’étonne que si vite vous abandonniez Celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, pour passer à un évangile différent,d
c Une admonestation remplace l’action de grâces habituelle au début des épîtres pauliniennes, Rm 1.8 ; 1 Co 1.4 ; 2 Co 1.3 ; Ph 1.3 ; Col 1.3 ; 1 Th 1.2 ; 2 Th 1.3 ; Phm 4.
d Il n’y a qu’un seul Évangile, vv. 6-8:2 Co 11.4, prêché par tous les Apôtres, 1 Co 15.11, au service duquel Dieu a mis à part l’apôtre Paul, Rm 1.1 ; 1 Co 1.17 ; cf. 1.15-16. Comme dans les évangiles, Mc 1.1, et dans les Actes, Ac 5.42, c’est une Bonne Nouvelle annoncée de vive voix et écoutée. Son contenu est la révélation du Fils Jésus Christ, Rm 1.1-4, ressuscité d’entre les morts, 1 Co 15.1-5 ; 2 Tm 1.10, après sa mise en croix, 1 Co 2.2, qui a instauré au bénéfice de tous les pécheurs, juifs ou païens, Rm 3.22-24, l’économie de la justice, Rm 1.16, et du salut, Ep 1.13, qu’avaient annoncée les prophètes, Rm 16.25-26 ; 1 P 1.10. Souvent d’ailleurs le mot dit à la fois l’activité de l’apôtre et le message qu’il annonce, 2 Co 2.12 ; 8.18 ; Ph 1.5, 12 ; 4.3, 15 ; Phm 13 ; 1 Th 3.2. L’efficacité de cette proclamation est due à la puissance de Dieu, 1 Th 1.3 (cf. 2.13) Parole de vérité qui manifeste la grâce de Dieu, Col 1.5-6 ; Ep 1.13 ; 2 Co 6.1 ; Ac 14.3 ; 20.24, 32, elle produit le salut chez celui qui l’accueille par la foi, Rm 1.16-17 ; 3.22 ; 10.14-15 ; Ph 1.28, et lui obéit, Rm 1.5 ; 10.16 ; 2 Th 1.8 ; elle fructifie et se développe, Col 1.6, et par elle le ministère de l’apôtre qui l’« accomplit », Rm 15.19, reste la source première de toute l’espérance chrétienne, Col 1.23.
e C’est-à-dire ici objet de malédiction, cf. Dt 7.26 ; 1 Co 5.5.
f Les judaïsants accusaient sans doute Paul de ne pas obliger les païens à la circoncision afin de les gagner plus aisément ; mais cette fois, on ne pourra songer à taxer son langage d’opportunisme.
g Comme jadis, avant sa conversion, quand Paul prêchait la circoncision.
11 Sachez-le, en effet,i mes frères, l’Évangile que j’ai annoncé n’est pas à mesure humaine :
h Les v. 11-12 forment une prothesis, une proposition que Paul entend prouver jusqu’à la fin du chap. 2, en s’appuyant sur une série d’événements qui confirment tous à leur manière l’origine non humaine (mais divine) de l’Évangile annoncé par Paul.
i « en effet »; var. « mais » ou « or ».
j Révélation dont Jésus Christ fut à la fois l’auteur et l’objet, v. 16. Non que Paul ait nécessairement tout appris par révélation directe, encore moins tout à la fois, sur le chemin de Damas il songe ici à la doctrine du salut par la foi sans les œuvres de la Loi, celle qui fait l’unique objet du litige.
15 Mais quand Celui qui dès le sein maternel m’a mis à part et appelé par sa grâce daigna
k Autre traduction « me révéler son fils ». Sans nier le caractère objectif de la vision, 1 Co 9.1 ; 15.8 ; cf. Ac 9.17 ; 22.14 ; 26.16, Paul en souligne ici l’aspect de révélation intérieure et il y rattache sa vocation d’apôtre des païens, 2.8-9 ; Rm 1.1 ; Ep 3.2-3 ; 1 Tm 2.7.
l « monter »; var. « partir » ou « aller ».
m Sans doute le royaume des Nabatéens, 1 M 5.25, au sud de Damas.
n Passés à Damas après son retour d’Arabie. Quand les Nabatéens eurent pris le contrôle de Damas probablement à la fin de 37, Paul fut contraint de s’enfuir, 2 Co 11.32-33.
o Après qu’il eut prêché pendant au moins sept ans, les souvenirs que Pierre avait de Jésus devaient s’être structurés comme un évangile, 1 Co 7.10-11, 9.14. C’est probablement à cette occasion que Paul apprit le Credo cité à 1 Co 15.3-5.
p D’autres traduisent « sinon Jacques... », en supposant que ce Jacques fait partie des Douze et se confond avec le fils d’Alphée, Mt 10.3, ou bien en prenant « apôtre » au sens large, cf. Rm 1.1.
24 et elles glorifiaient Dieu à mon sujet.
2 Ensuite, au bout de quatorze ans,q je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabé et Tite que je pris avec moi.
q À compter depuis la dernière rencontre avec Pierre. Les intervalles indiqués de 3 et 14 ans (1.18 ; 2.1) peuvent n’avoir guère dépassé un an et demi et 12 ans et demi, les anciens comptant pour une année entière la première et la dernière, même à peine commencées.
r Paul ne doute point de la vérité de son Évangile ; mais la fondation des Églises exigeait que ne soit pas rompu le lien avec l’Église mère, ici représentée par les trois « notables », les « colonnes » du v. 9 d’où l’importance à ses yeux de la collecte pour les « pauvres » de Jérusalem, cf. 1 Co 16.1 ; voir v. 10.
3 Eh bien ! de Tite lui-même, mon compagnon qui était grec, on n’exigea pas qu’il se fît circoncire.s
s Pour Timothée, d’ailleurs de mère juive, Paul se montra moins intransigeant, Ac 16.3, cf. 1 Co 9.20.
t Le verbe « demeurer » implique que Paul avait prêché en Galatie avant l’assemblée de Jérusalem et non après comme le dit Luc, Ac 16.6.
6 Et de la part de ceux qu’on tenait pour des notables — peu m’importe ce qu’alors ils pouvaient être ; Dieu ne fait point acception des personnes —, à mon Évangile, en tout cas, les notables n’ont rien ajouté.u
u Littéralement « ils ne m’ont rien exposé en plus », cf. v. 2.
v « Jacques, Céphas et Jean »; var. « Jacques, Pierre et Jean », ou « Pierre, Jacques et Jean », ou « Jacques et Jean ».
w Répartition d’ordre plus géographique qu’ethnique « la Circoncision » désigne principalement les Juifs de Palestine, et Paul s’est toujours adressé d’abord aux Juifs de la Diaspora, Ac 13.5.
11 Mais quand Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il s’était donné tort.x
x En soi, la conduite de Pierre pouvait se justifier ; Paul agira de même en d’autres circonstances, Ac 16.3 ; 21.26 ; 1 Co 8.13 ; Rm 14.21 ; cf. 1 Co 9.20. Mais, dans celles-ci, elle donnait à entendre que seuls les Juifs convertis pratiquant la Loi étaient de vrais chrétiens et elle tendait à constituer deux communautés étrangères l’une à l’autre, même dans les repas eucharistiques. Surtout, alors qu’il aurait fallu les afficher, elle « dissimulait », v. 13, les vrais sentiments de Pierre.
y Les païens convertis, de même au v. 14 ; de même les « circoncis » du v. 12 et les Juifs du v. 13 sont des Juifs convertis.
14 Mais quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Céphas devant tout le monde : « Si toi qui es Juif, tu vis comme les païens, et non à la juive, comment peux-tu contraindre les païens à judaïser ? »
15 « Nous sommes, nous, des Juifs de naissance et non de ces pécheurs de païens ;a
z Paul s’adresse ici aux judaïsants d’Antioche et surtout à ceux de Galatie, plus encore qu’à Pierre.
a L’expression n’est pas sans ironie mais Paul n’a jamais nié les privilèges d’Israël, Rm 1.16 ; 3.1 ; 9.4-5, même temporairement infidèle, Rm 11.12-15.
17 Or si, recherchant notre justification dans le Christ, il s’est trouvé que nous sommes des pécheurs comme les autres, serait-ce que le Christ est au service du péché ? Certes non !
b Formule obscure à force de concision et diversement expliquée. Crucifié avec le Christ, le chrétien est, avec lui et en lui, mort à la Loi mosaïque, cf. Rm 7.1s, en vertu même de cette Loi, 3.13, pour participer à la vie de ressuscité du Christ, Rm 6.4-10 ; 7.4-6 et les notes. D’autres comprennent que le chrétien a renoncé à la Loi pour obéir à l’AT, 3.19, 24 ; Rm 10.4, ou bien qu’il est mort à la Loi mosaïque par une autre loi, celle de la foi ou de l’Esprit, Rm 8.2.
c Par la foi, Rm 1.16, le Christ devient en quelque sorte le sujet de toutes les actions vitales du chrétien, Rm 8.2, 10-11 ; Ph 1.21 ; cf. Col 3.3.
d Quoique encore « dans la chair », Rm 7.5, la vie du chrétien est déjà spiritualisée par la foi, cf. Ep 3.17 ; sur cette condition paradoxale, cf. Rm 8.18-27.
e Var. « la foi en Dieu et au Christ ».
f En retournant à la Loi, cf. 3.17.