2 Puis nous avons fait demi-tour et nous sommes partis au désert, en direction de la mer de Suph, comme Yahvé me l’avait ordonné. Pendant de longs jours nous avons tourné autour de la montagne de Séïr.i
h Comme dans la source ancienne, Nb 14.25, la mer de Suph est donnée comme première direction, puis le continue en indiquant une route par le désert, vers Moab et Ammon. À son époque, Édom était installé à l’ouest de la Araba et sur le golfe d’Aqaba (mer de Suph) ; il n’est donc plus question d’un refus de passage de la part d’Édom, cf. Nb 20.14-21 Israël traversera son territoire mais n’en devra rien prendre. De même, il ne recevra rien des territoires de Moab et d’Ammon dont ne parlait pas la source ancienne. Les Israélites ont bien contourné Moab par le désert, mais ils n’ont pas atteint le territoire des Ammonites, cf. 2.19. Le thème théologique du don de la Terre promise, 1.6-8, se combine ici avec un thème plus large c’est Dieu qui distribue leurs territoires aux peuples. Édom, Moab et Ammon, parents d’Israël, garderont le leur, cf. 2.5, mais Sihôn est un Amorite et Dieu donnera sa terre à Israël, v. 24.
i Le nom de Séïr, très souvent mis en parallèle avec celui d’Édom, cf. Gn 32.4 ; Nb 24.18 ; Jg 5.4, désigne le territoire d’Ésaü/Édom, Gn 33.14 ; 36.8, qui se trouvait primitivement à l’est de la Araba. Mais ici, comme en Jos 11.17 ; 12.7, la « montagne de Séïr » est localisée dans la région de Cadès, pas très loin de Horma, cf. 1.44. Cela représente la situation de l’époque où ce texte fut écrit les Édomites avaient alors franchi la Araba, cf. Nb 20.23. À la ruine de Juda, ils s’avanceront jusqu’à Hébron et toute cette région prendra le nom d’Idumée, cf. 1 M 5.3 ; Mc 3.8.
j Les Édomites, descendants d’Abraham, Gn 36, les Moabites et les Ammonites (vv. 9 et 19), descendants de Lot, Gn 19.30s, ont été, comme Israël, établis par Yahvé sur un territoire qui appartenait primitivement à d’autres nations, dont on rappelle les noms dans l’addition des vv. 10-12, 20s.
8 Nous avons donc passé au-delà de nos frères, les fils d’Ésaü qui habitent en Séïr, par la route de la Araba, d’Élat et d’Éçyôn-Gébèr ; puis, changeant de direction, nous prîmes la route du désert de Moab.
k Il n’y a pas de raison d’identifier ces Horites avec les Hurrites des documents cunéiformes. Ces derniers ne sont arrivés en Palestine, vers 1500 av. J.-C., qu’en petit nombre et ils se sont vite assimilés. Les noms propres attestent leur présence dans certaines villes à l’ouest du Jourdain, mais jamais en Transjordanie. Le terme de Horite semble n’être qu’une désignation pseudo-ethnique, appliquant à la région d’Édom-Séïr (cf. Gn 36.20) le terme de Huru , un des noms égyptiens de la Palestine à l’époque de l’installation des Israélites.
Nous passâmes donc le torrent de Zéred.
16 Lorsque la mort eut fait disparaître du milieu du peuple, jusqu’au dernier, les hommes en âge de porter les armes,
l Le territoire des Ammonites était situé au nord de celui de Sihôn, sur le cours supérieur du Yabboq, cf. 3.16 ; Nb 21.24. Malgré les liens entre Israël et Ammon sur lesquels ce texte insiste, cf. v. 37, ces deux peuples se feront la guerre dès l’époque des Juges, Jg 10.7s, et surtout sous David, 2 S 10.6s ; 11. Plus tard, les Ammonites s’étendront aux dépens de Gad, cf. Jr 49.1, et la tradition primitive du leur est hostile, cf. 23.4.
21 peuple grand, nombreux et de haute stature comme les Anaqim. Yahvé les extermina devant les Ammonites, qui les dépossédèrent et s’établirent à leur place,
m Les Philistins, venus de Crète ou d’Asie Mineure, cf. Jos 13.2.
25 À partir d’aujourd’hui, je répands la terreur et la crainte de toi parmi les peuples qui sont sous tous les cieux : quiconque entendra le bruit de ton approche sera saisi de trouble et frémira d’angoisse. »
26 Du désert de Qedémot,o j’envoyai des messagers porter à Sihôn, roi de Heshbôn, ces paroles de paix :
n Le rejoint ici la source ancienne, aussi bien pour la conquête historique du royaume de Sihôn que pour le récit légendaire sur Og.
o Ou « Du désert de l’Orient ».
30 Mais Sihôn, roi de Heshbôn, ne consentit pas à nous laisser passer chez lui ; car Yahvé ton Dieu avait figé son esprit et endurci son cœur, afin de le livrer en ton pouvoir, comme il l’est encore aujourd’hui.