37 Mais Jacob demeura dans le pays où son père avait séjourné, dans le pays de Canaan.
2 Voici l’histoire de Jacob.o
Joseph avait dix-sept ans. Il gardait le petit bétail avec ses frères — il était jeune —, avec les fils de Bilha et les fils de Zilpa, femmes de son père, et Joseph rapporta à leur père le mal qu’on disait d’eux.
n Au contraire des précédentes, cette histoire se déroule sans intervention visible de Dieu, sans révélation nouvelle, mais elle est tout entière un enseignement, exprimé en clair à la fin, 50.20 et déjà 45.5-8 la Providence se joue des calculs des hommes et sait faire tourner au bien leur mauvais vouloir. Non seulement Joseph est sauvé, mais le crime de ses frères devient l’instrument du dessein de Dieu la venue des fils de Jacob en Égypte prépare la naissance du peuple élu. Toujours la même perspective de salut (« sauver la vie à un peuple nombreux », 50.20) qui traverse tout l’AT pour déboucher en s’élargissant dans le NT. C’est une esquisse de la Rédemption, comme plus tard l’Exode. — De nombreux traits du récit témoignent d’une certaine connaissance des choses et des usages de l’ancienne Égypte, tels que les documents égyptiens nous les révèlent ; mais les parallèles que l’on peut dater se rapportent à l’époque où ces traditions furent rédigées, et non à celle de la descente de la famille de Jacob en Égypte, qu’on peut approximativement situer vers le XVIIe siècle av. J.-C., à l’époque des Hyksos.
o Verset de tradition sacerdotale, parallèle à la tradition, peut-être d’origine yahviste, des vv. 3-11, mais limitant la haine des frères aux seuls fils des concubines. Ici Joseph est berger lui aussi, alors que dans tout ce qui suit il est le préféré et reste à la maison ; c’est seulement à l’occasion que Jacob l’envoie pour rapporter des nouvelles de ses frères, vv. 13-14.
3 Israël aimait Joseph plus que tous ses autres enfants, car il était le fils de sa vieillesse, et il lui fit faire une tunique ornée.
p « ses autres fils » grec, sam. ; « ses frères » hébr.
5 Or Joseph eut un songeq et il en fit part à ses frères qui le haïrent encore plus.
q Les songes, qui occupent une grande place dans l’histoire de Joseph, cf. 40-41, sont des prémonitions, non plus des apparitions divines comme en 20.3 ; 28.12s ; 31.11, 24 ; 1 R 3.5 ; cf. Nb 12.6 ; Si 34.
6 Il leur dit : « Écoutez le rêve que j’ai fait :
r Rachel est déjà morte d’après 35.19. Le récit doit suivre une autre tradition qui plaçait plus tard la mort de Rachel et la naissance de Benjamin, v. 3 et 43.29.
12 Ses frères allèrent paître le petit bétail de leur père à Sichem.
s On discerne ici les éléments de deux traditions, élohiste et yahviste ; ils ont été combinés et leur dualité apparaît surtout dans la partie finale, vv. 18s. D’après la première, les fils de « Jacob » veulent tuer Joseph et Ruben obtient qu’on le jette seulement dans une citerne, d’où il espère le retirer ; mais des marchands madianites, passant à l’insu des frères, enlèvent Joseph et l’emmènent en Égypte. D’après la seconde, les fils d’« Israël » veulent tuer Joseph, mais Juda leur propose de le vendre plutôt à une caravane d’Ismaélites en route pour l’Égypte. Le résultat est le même dans les deux cas Joseph est vendu à Potiphar, eunuque de Pharaon, v. 36 et 39.1. Sur « Jacob-Israël » cf. 32.29.
15 Un homme le rencontra errant dans la campagne et cet homme lui demanda : « Que cherches-tu ? »
18 Ils l’aperçurent de loin et, avant qu’il n’arrivât près d’eux, ils complotèrent de le faire mourir.
21 Mais Ruben entendit et il le sauva de leurs mains. Il dit : « N’attentons pas à sa vie ! »
Comme ils levaient les yeux, voici qu’ils aperçurent une caravane d’Ismaélites qui venait de Galaad. Leurs chameaux étaient chargés de gomme adragante, de baume et de ladanum, qu’ils allaient livrer en Égypte.
t Pour éviter que le sang de la victime ne crie vers le ciel, 4.10, le meurtrier le couvrait de terre, Ez 24.7 ; Jb 16.18.
28 Or des gens passèrent, des marchands madianites, et ils retirèrent Joseph de la citerne. Ils vendirent Joseph aux Ismaélites pour vingt sicles d’argent et ceux-ci le conduisirent en Égypte.
31 Ils prirent la tunique de Joseph et, ayant égorgé un bouc, ils trempèrent la tunique dans le sang.
36 Cependant, les Madianites l’avaient vendu en Égypte à Potiphar, eunuque de Pharaon et commandant des gardes.