45 Du maître de chant. Sur l’air : Des lys...l Des fils de Coré. Poème. Chant d’amour.
k Selon certains, ce aurait été un chant profane pour les noces d’un roi israélite, Salomon, Jéroboam II ou Achab (qui épousa une princesse tyrienne, 1 R 16.31). Mais la tradition juive et chrétienne l’interprète comme évoquant les noces du Roi-Messie avec Israël (figure de l’Église), cf. Ct 3.11 ; Isa 62.5 ; Ez 16.8-13, etc., et la liturgie étend à son tour l’allégorie en l’appliquant à Notre-Dame. Le poète s’adresse d’abord au Roi-Messie, vv. 3-10, en lui appliquant des attributs de Yahvé (Ps 145.4-7, 12-13, etc.) et de l’Emmanuel (Isa 9.5-6), puis à la reine, vv. 11-17.
l « Des lys » doit être une relecture maccabéenne en fonction du Ct. La rubrique originale peut se comprendre d’après le grec « Ceux qui altèrent (la Charte = la Loi, le précepte) », cf. Ps 60.1 ; 69.1 ; 80.1 ; allusion aux Juifs apostats.
2 Mon cœur a frémi de paroles belles :
je dis mon œuvre pour un roi,
ma langue est le roseau d’un scribe agile.
3 Tu es beau, le plus beau des enfants des hommes,
la grâce est répandue sur tes lèvres.
Aussi tu es béni de Dieu à jamais.
4 Ceins ton épée sur ta cuisse, vaillant,
dans le faste et l’éclat
5 va, chevauche,
pour la cause de la vérité, de la piété, de la justice.
Tends la corde sur l’arc,m il rend terrible ta droite !
m « Tends la corde sur l’arc » wehadrek yitreka conj. ; « et ton éclat... et t’enseigne » wehadareka (décalé au début du V.), wetôreka hébr.
6 Tes flèches sont aiguës, voici les peuples sous toi,
ils perdent cœur, les ennemis du roi.
7 Ton trône est de Dieun pour toujours et à jamais !
Sceptre de droiture, le sceptre de ton règne !
n Le grec traduit « Ton trône, ô Dieu... », voyant dans le mot élohim un vocatif qualifiant le roi ; ce titre protocolaire est en effet appliqué au Messie, Isa 9.5, ainsi qu’aux chefs et aux juges, Ex 22.6 ; 82.6 ; à Moïse, Ex 4.16 ; 7.1, et à la maison de David, Za 12.8.
8 Tu aimes la justice, tu hais l’impiété.
C’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a donné l’onction
d’une huile d’allégresse comme à nul de tes compagnons ;
9 ton vêtement n’est plus que myrrhe et aloès.
Des palais d’ivoire, les harpes te ravissent.
10 Parmi tes bien-aiméeso sont des filles de roi ;
à ta droite une dame, sous les ors d’Ophir.
o Les nations païennes, converties au vrai Dieu, Ct 1.3 ; 6.8 ; Isa 60.3s ; 61.5, et admises à son service à la suite d’Israël, vv. 15-16.
11 Écoute, ma fille, regarde et tends l’oreille,
oublie ton peuple et la maison de ton père,p
p Comme Abraham son ancêtre, Israël doit rompre toute attache avec le monde païen qui l’entoure, et recevra des « fils », v. 17, en échange des « pères » ainsi quittés.
12 alors le roi désirera ta beauté :
il est ton Seigneur, prosterne-toi devant lui !
13 La fille de Tyr, par des présents, déridera ton visage,
et les peuples les plus riches,
14 par maint joyau serti d’or.q
q L’hommage des peuples païens, promis pour les temps messianiques.
Vêtue 15 de brocarts, la fille de roi est amenée
au-dedansr vers le roi, des vierges à sa suite.
On amène les compagnes qui luis sont destinées ;
r Hébr. lit « la fille du roi au-dedans » avant « serti d’or ».
s « lui » 2 mss, cf. syr. ; « te » TM.
16 parmi joie et liesse, elles entrent au palais du roi.
17 À la place de tes pères te viendront des fils ;
tu en feras des princes par toute la terre.
18 Que je fasse durer ton nom d’âge en âge,
que les peuples te louent dans les siècles des siècles.