5 On n’entend parler que d’inconduite parmi vous, et d’une inconduite telle qu’il n’en existe pas même chez les païens ; c’est à ce point que l’un de vous vit avec la femme de son père !d
d Sa belle-mère. Interdite par l’AT (Lv 18.8) et le droit romain, cette union était tolérée par la majorité des rabbins chez les païens convertis, ce qui explique peut-être l’indulgence de la communauté de Corinthe qui n’était pas soumise au droit civil romain. Le concile de Jérusalem interdit de telles unions aux chrétiens issus du paganisme, Ac 15.20.
2 Et vous êtes gonflés d’orgueil ! Et vous n’avez pas plutôt pris le deuil, pour qu’on enlevât du milieu de vous celui qui a commis cet acte !
e Le pécheur avait agi précisément comme un chrétien, mais il avait mal compris l’admonition de Paul pour qui les croyants devraient être différents, Ph 2.14-16.
f Paul insiste sur sa présence spirituelle afin d’avoir une voix dans les délibérations de la communauté qui est seule responsable de la qualité de sa vie chrétienne.
g Souvent on parle ici d’« excommunication », mais le mot est absent de la Bible (il ne correspond pas exactement à « anathème », Jos 6.17 ; 16.22). Des peines d’exclusion étaient en usage dans l’AT, dans le judaïsme, à Qumrân. Le NT présente plusieurs cas où les motifs et les modes d’exécution de la peine ne sont pas semblables. Parfois le coupable était tenu pour un temps à l’écart de la communauté, 5.2, 9-13 ; 2 Th 3.6-14 ; Tt 3.10 ; cf. 1 Jn 5.16-17 ; 2 Jn 10 ; parfois il était « livré », ici ; 1 Tm 1.20, à Satan, privé du soutien de l’Église des saints et dès lors exposé au pouvoir que Dieu laisse à son Adversaire, 2 Th 2.4, cf. Jb 1.6 ; même en ces cas extrêmes le repentir et le salut final sont espérés, ici ; 2 Th 3.15, etc. Une telle discipline suppose un certain pouvoir de la communauté sur ses membres, cf. Mt 18.15-18.
6 Il n’y a pas de quoi vous glorifier !h Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ?
h Littéralement « Elle n’est pas belle votre vanterie ».
i Le levain est ici symbole de corruption comme en Ga 5.9 ; Mt 16.6 et contrairement à Mt 13.33 ; le pain azyme (sans levain) est symbole de pureté, v. 8. Nous avons ici un exemple typique de la morale paulinienne devenez ce que vous êtes. « Vous êtes purs, purifiez-vous. » Réalisez dans votre vie ce que le Christ a réalisé en vous quand vous êtes devenus chrétiens. Cf. Rm 6.11-12 ; Col 3.3-5.
j À Pâques, selon le rituel juif, on faisait disparaître tout le pain levé qui se trouvait dans la maison (Ex 12.15), on immolait l’agneau pascal (Ex 12.6) et l’on mangeait des pains sans levain (Ex 12.18-20). Ce sont là des préparations symboliques du mystère chrétien. — Par son sacrifice, le Christ, véritable agneau pascal, détruit le vieux levain du péché et rend possible une vie sainte et pure, symbolisée par les pains sans levain. Il est possible que cette comparaison ait été suggérée à Paul par la période de l’année où il écrivait, 16.8.
9 En vous écrivant, dans ma lettre,k de n’avoir pas de relations avec des débauchés,
k La lettre « précanonique », voir l’Introd.
l C’est-à-dire membre de la communauté chrétienne, Ac 1.15.
Enlevez le mauvais du milieu de vous.
m Ceux qui n’appartiennent pas à la communauté, cf. Mc 4.11 ; Col 4.5 ; 1 Th 4.12 ; 1 Tm 3.7. L’expression vient du judaïsme, cf. Si prologue, v. 5.