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Bible de Jérusalem

Genèse 1.2

2 Or la terre était vide et vague,c les ténèbres couvraient l’abîme et un souffled de Dieu agitait la surface des eaux.

c En hébreu tohû et bohû, « le désert et le vide », expression devenue proverbiale pour tout manque d’ordre, surtout lorsqu’il est considérable. Ces termes, de même que celui d’« eaux », forment un tableau négatif par rapport auquel apparaîtra la nouveauté de l’intervention du Dieu personnel créant tout par sa parole. Ce verset décrit la situation de chaos qui précède la création (2.5). La notion métaphysique de création ex nihilo (« à partir de rien ») ne sera pas formulée, comme nous y avons été habitués par la philosophie occidentale, avant 2 M 7.28.

d Le mot hébreu ruah peut désigner l’Esprit (mais il est employé ici sans article) ou simplement le vent, et dans ce contexte de forces naturelles (eau, ténèbres, abîme), on peut penser que l’auteur veut évoquer un vent formidable qui balayait la surface des eaux (cf. 8.1), sans exclure formellement qu’il ait voulu en même temps suggérer la présence de l’esprit de Dieu. Toutefois, il ne s’agirait pas encore de l’Esprit personnel, de la révélation du NT. D’ailleurs le rôle créateur de l’Esprit de Dieu n’apparaît guère dans l’AT (Ps 104.30 est une exception). La création est l’œuvre de la parole de Dieu, v. 3s, ou de son action, v. 7, 16, 25, 26.

Genèse 2.7

7 Alors Yahvé Dieu modela l’homme avec la glaise du sol,t il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant.u

t L’homme, ’adam, vient du sol, ’adamah, cf. 3.19. Ce nom collectif deviendra le nom propre du premier humain, Adam, cf. 4.25 ; 5.1, 3.

u C’est le mot nephesh, qui désigne l’être animé par un souffle vital (manifesté aussi par l’« esprit », ruah, 6.17, Isa 11.2), cf. Ps 6.5.

Genèse 6.17

17 « Pour moi, je vais amener le déluge, les eaux, sur la terre, pour exterminer de dessous le ciel toute chair ayant souffle de vie :o tout ce qui est sur la terre doit périr.

o Le mot ruah désigne l’air en mouvement, soit le souffle du vent, Ex 10.13 ; Jb 21.18 ; soit celui qui sort des narines, 7.15, 22, etc. Il désigne donc la force vitale et les pensées, sentiments ou passions où elle s’exprime, 41.8 ; 45.27 ; 1 S 1.15 ; 1 R 21.5, etc. Chez l’homme il est un don de Dieu, 6.3 ; Nb 16.22 ; Jb 27.3 ; Ps 104.29 ; Qo 12.7. Il est aussi la puissance par laquelle Dieu agit, Ex 31.3 ; Jb 33.4 ; Ps 104.29-30, en particulier par l’organe des prophètes, Jg 3.10 ; Ez 36.28, et du Messie, Isa 11.2. Cf. Rm 1.9.