17 Après avoir traversé Amphipolis et Apollonie, ils arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue.
r Dont sans doute Aristarque, un des plus fidèles compagnons de Paul, cf. 20.4 ; Col 4.10.
s Var. « de Grecs adorateurs de Dieu ». — La leçon adoptée suppose une distinction entre les « adorant Dieu », cf. 10.2, et les « Grecs » jusque-là non touchés par la propagande juive. La chrétienté de Thessalonique se composera principalement de païens convertis, cf. 1 Th 1.9-10, etc.
5 Mais les Juifs, pris de jalousie, ramassèrent sur la place quelques mauvais sujets, provoquèrent des attroupements et répandirent le tumulte dans la ville. Ils se présentèrent alors à la maison de Jason,t cherchant Paul et Silas pour les produire devant l’assemblée du peuple.
t Peut-être celui de Rm 16.21.
u En réalité, les chrétiens évitaient de donner au Christ le titre de basileus (« roi »), qui appartenait à l’empereur, et lui préféraient ceux de « Christ » (Messie) et de « Seigneur ».
10 Les frères firent aussitôt partir de nuit Paul et Silas pour Bérée.v Arrivés là, ils se rendirent à la synagogue des Juifs.
v Ce départ ne fit pas cesser la persécution à Thessalonique, cf. 1 Th 2.14.
13 Mais quand les Juifs de Thessalonique surent que Paul avait annoncé aussi à Bérée la parole de Dieu, ils vinrent là encore semer dans la foule l’agitation et le trouble.
w Luc abrège et simplifie. Timothée a dû accompagner Paul, puisque Paul le renverra d’Athènes à Thessalonique, 1 Th 3.1s.
16 Tandis que Paul les attendait à Athènes, son esprit s’échauffait en lui au spectacle de cette ville remplie d’idoles.x
x Centre spirituel de l’hellénisme païen, Athènes est aux yeux de Luc un symbole, comme le manifeste le discours de Paul, seul spécimen que les Actes nous aient conservé de sa prédication aux païens, et seul cas où nous le voyons user, pour combattre le paganisme, de la sagesse profane.
y Seule mention expresse dans les Actes d’une prédication de ce genre (cf. pourtant 14.7s).
z Les deux principales écoles philosophiques d’alors.
a Le terme (de l’argot athénien) signifie proprement « ramasseur de graines ». Il désignait un oiseau picoreur, le freux. On l’appliquait au gueux qui trouve sa nourriture où il peut, et au discoureur qui répète « comme un perroquet » des lieux communs.
b Les termes mêmes de l’accusation portée contre Socrate.
c Cf. v. 32. On prend le mot de « Résurrection » pour le nom d’une déesse (Anastasis) parèdre de Jésus.
19 Ils le prirent alors avec eux et le menèrent devant l’Aréopaged en disant : « Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes ?
d Le nom désigne une colline située au sud de l’agora. Il désigne aussi le haut conseil d’Athènes, qui tenait là autrefois ses séances. Le texte peut s’entendre de deux manières ou bien les philosophes ont conduit Paul « sur (la colline de) l’Aréopage », un peu à l’écart, pour l’entendre plus à l’aise ; ou bien, plutôt, ils l’ont conduit « devant (le conseil de) l’Aréopage ».
22 Debout au milieu de l’Aréopage, Paul dit alors :
« Athéniens, à tous égards vous êtes, je le vois, les plus religieux des hommes.
23 Parcourant en effet votre ville et considérant vos monuments sacrés, j’ai trouvé jusqu’à un autel avec l’inscription : « Au dieu inconnu ».f Eh bien ! ce que vous adorez sans le connaître, je viens, moi, vous l’annoncer.
e Après un exorde de circonstance, 22-23, Paul développe l’annonce du vrai Dieu en l’opposant aux conceptions païennes : 1° Dieu a créé l’univers ; on ne peut donc supposer qu’il habite dans un temple ou qu’il ait besoin du culte qu’on lui rend, 24-25 ; 2° Dieu a créé l’homme et l’a entouré de ses bienfaits ; il est absurde de l’assimiler à des objets matériels (les statues), 26-29. Le discours se termine par un appel à la repentance, dans la perspective du jugement, 30-31. Les deux parties du discours ont une pointe anti-idolâtrique. Paul s’inspire des schèmes habituels de la propagande monothéiste du judaïsme hellénistique. Cf. 14.15-17 ; Sg 13-14 ; Rm 1.19-25 ; Ep 4.17-19.
f Jusqu’ici on n’a pas d’autres exemples d’autels dédiés « Au dieu inconnu »; il est possible que Paul transforme pour son propre compte une dédicace — bien attestée à Athènes et ailleurs — « Aux dieux inconnus ». En tout cas Paul donne un autre sens à la dédicace le sens biblique de l’ignorance des païens qui ne connaissent pas Dieu, 1 Th 4.5 ; 2 Th 1.8 ; Ga 4.8 ; 1 Co 15.34 ; Ep 4.17-19 ; 1 P 1.14 ; Jr 10.25 ; Jb 18.21 ; Sg 13.1 ; 14.22. Il se disculpe ainsi du grief de prêcher une divinité étrangère.
24 « Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, lui, le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite pas dans des temples faits de main d’homme.
g Idée familière à la pensée grecque et au judaïsme hellénistique, correspondant d’ailleurs à un vieux thème biblique, cf. 1 Ch 29.10s ; 2 M 14.35 ; Ps 50.9-13 ; Am 5.21s, etc.
h Var. « d’un seul sang », « d’une seule nation », « d’une seule race ».
i Les « temps déterminés » évoquent surtout les saisons, dont le retour régulier assure aux hommes leur subsistance, 14.17 ; cf. Gn 1.14 ; Sg 7.18 ; Si 33.8 ; les « limites » de l’habitat des hommes sont probablement celles qui séparent la terre habitable des eaux de l’abîme, Gn 1.9-10 ; Ps 104.9 ; Jb 38.8-11 ; Pr 8.28-29 ; cf. Jr 5.22-24 ; Ps 74.17. Selon une autre explication, il s’agirait des temps et des frontières que Dieu a départis aux différents peuples, Gn 10 ; Dt 38.8s. De toute façon, il est question de l’ordre de l’univers, apte à conduire à la connaissance de Dieu.
j Var. « Dieu » ou « le Seigneur ».
k Var. « de vos poètes » ou « de vos sages ».
l Citation tirée des Phénomènes d’Aratus, poète originaire de Cilicie (IIIe siècle av. J.-C.). Cléanthe le Stoïcien (IIIe siècle) s’exprime à peu près dans les mêmes termes. La prédication monothéiste juive invoquait ici le fait que l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, Gn 1.26-27 ; Sg 2.23 ; Si 17.1-8, pour rendre manifeste l’absurdité du culte des idoles.
29 « Que si nous sommes de la race de Dieu, nous ne devons pas penser que la divinité soit semblable à de l’or, de l’argent ou de la pierre, travaillés par l’art et le génie de l’homme.m
m Paul s’inspire d’un vieux thème de propagande anti-idolâtrique, cf. Isa 40.20.
30 « Or voici que, fermant les yeux sur les temps de l’ignorance, Dieu fait maintenant savoir aux hommes d’avoir tous et partout à se repentir,
n Cf. Ps 9.9 ; 96.13 ; 98.9. C’est dans la perspective du jugement que les apôtres invitent au repentir, cf. surtout 10.42-43 ; 1 Th 1.10.
o La résurrection du Christ garantit la foi en sa mission de Juge et de Sauveur à la fin des temps, cf. Rm 14.9 ; 2 Tm 4.1 ; 1 P 4.5.
32 À ces mots de résurrection des morts, les uns se moquaient, les autres disaient : « Nous t’entendrons là-dessus une autre fois. »p
p Dans le monde grec, même chez les chrétiens, la doctrine de la résurrection a eu beaucoup de peine à vaincre les préventions cf. 1 Co 15.12s. Les Sanhédrites de Jérusalem condamnaient et persécutaient le message chrétien ; les Aréopagites d’Athènes se contentent d’en rire. L’échec de Paul à Athènes fut à peu près complet. Désormais, sa prédication rejettera les ornements de la sagesse grecque, 1 Co 2.1-5.
q Les lecteurs de Luc devaient le connaître. La légende s’est emparée de lui, surtout depuis qu’un auteur du Ve siècle (le « Pseudo-Denys ») a mis sous son nom ses écrits mystiques. On l’a aussi identifié avec saint Denys, premier évêque de Paris (IIIe siècle).