2 Pourquoi ces nations en tumulte,
ces peuples qui murmurent en vain ?
d La tradition juive et chrétienne considère ce Ps comme messianique au même titre que le Ps 110, dont il pourrait dépendre. Ses perspectives sont messianiques et eschatologiques.
2 Les rois de la terre s’insurgent,
les princes tiennent tête à Yahvé
et à son Messie :
3 « Rompons leurs chaînes,
débarrassons-nous de leurs liens ! »
4 Celui qui siège dans les cieux s’en amuse,
Yahvé les tourne en dérision.
5 Puis dans sa colère il leur parle,
dans sa fureur il les épouvante :
6 « C’est moi qui ai sacré mon roi
sur Sion, ma montagne sainte. »e
e La « montagne de Dieu » était d’abord le Sinaï, Ex 3.1 ; 18.5, où Moïse avait rencontré Dieu et reçu de lui la Loi, Ex 24.12-18 ; Dt 33.2 ; cf. 1 R 19.8. Quand Salomon eut bâti le Temple sur la colline de Sion, 2 S 5.9, celle-ci devint l’unique montagne où Dieu résidait, où l’homme « montait » pour l’entendre et l’adorer, cf. Dt 12.2-3, et elle donna son nom à toute la ville de Jérusalem, cité du roi messianique où se rassembleront les peuples, Ps 48.1 ; Isa 2.1-3 ;11.9 ; 24.23 ; 56.7 ; Jl 3.5 ; Za 14.16-19 ; cf. He 12.22 ; Ap 14.1 ; 21.1.
7 Je publierai le décret de Yahvé :f
Il m’a dit : « Tu es mon fils,
moi, aujourd’hui, je t’ai engendré.
f Après les rebelles, v. 3, après Yahvé, v. 6, le Messie prend la parole. En le sacrant roi sur Israël, v. 6, Dieu l’a déclaré « son fils », selon une formule familière à l’ancien Orient, mais qui, reprise déjà par la promesse messianique de 2 S 7, recevra un sens plus profond le v. 7 sera appliqué par He 1.5, puis par la tradition et la liturgie, à la génération éternelle du Verbe.
8 Demande, et je te donne les nations pour héritage,
pour domaine les extrémités de la terre ;
9 tu les briseras avec un sceptre de fer,
comme un vase de potier tu les casseras. »g
g Le Roi-Messie est ici représenté dans son rôle guerrier traditionnel.
10 Et maintenant, rois, comprenez,
corrigez-vous, juges de la terre !
11 Servez Yahvé avec crainte,
12 baisez ses piedsh avec tremblement ;
qu’il s’irrite, et vous vous perdez en chemin :
en un instant flambe sa colère.
Heureux qui s’abrite en lui !
h « baisez ses pieds » nashsheqû beraglayw conj. ; « et tressaillez... baisez le fils » ou « ...baisez ce qui est pur » (le Rouleau de la Loi) wegîlû... nashsheqû bar hébr., de même grec et Targ., cf. Ps 19.9. L’hébr. a sans doute voulu éliminer l’anthropomorphisme.