23 « Tu ne colporteras pas de fausses rumeurs. Tu ne prêteras pas la main au méchant en témoignant injustement.
b Les vv. 1-3 et 6-9 essaient d’enrayer les défauts pouvant exister dans l’administration de la justice. La formulation prohibitive rend cette liste semblable à celle qui est à la base du Décalogue.
4 Si tu rencontres le bœuf ou l’âne de ton ennemi qui vague, tu dois le lui ramener.
6 Tu ne feras pas dévier le droit de ton pauvrec dans son procès.
c C’est-à-dire le pauvre qui s’adresse à toi.
d « car je ne justifierai pas » hébr. ; « et ne justifie pas » grec.
e Ou « les témoins oculaires ».
9 Tu n’opprimeras pas l’étranger. Vous savez ce qu’éprouve l’étranger, car vous-mêmes avez été étrangers au pays d’Égypte.
10 « Pendant six ans tu ensemenceras la terre et tu en engrangeras le produit.
11 Mais la septième année, tu la laisseras en jachère et tu en abandonneras le produit ; les pauvres de ton peuple le mangeront et les bêtes des champs mangeront ce qu’ils auront laissé. Tu feras de même pour ta vigne et pour ton olivier.
12 Pendant six jours tu feras tes travaux, et le septième jour tu chômeras, afin que se repose ton bœuf et ton âne et que reprennent souffle le fils de ta servante ainsi que l’étranger.
13 Vous prendrez garde à tout ce que je vous ai dit et vous ne ferez pas mention du nom d’autres dieux : qu’on ne l’entende pas sortir de ta bouche.
14 « Tu me fêteras trois fois l’an.
f Différents textes du Pentateuque, 23.14-17 (de tradition élohiste ?), 34.18-23 (de tradition yahviste ?), Dt 16.1-16 et Lv 23 avec les règles de Nb 28:-29 (les deux derniers sont de tradition sacerdotale), contiennent un calendrier des grandes fêtes religieuses. De l’un à l’autre texte le rituel se précise, mais les trois fêtes principales restent celles que prescrit 23 : 1° Au printemps, la fête des Azymes. 2° La fête de la Moisson, appelée fête des Semaines dans 34.22, qui se célébrait sept semaines, Dt 16.9, ou cinquante jours, Lv 23.16, après la Pâque (d’où son nom grec de Pentecôte, Tb 2.1), et marquait la fin de la moisson du froment ; on y rattacha tardivement le souvenir de la promulgation de la Loi au Sinaï. 3° La fête de la Récolte en automne, à la fin de la saison des fruits, appelée fête des Tentes, Dt 16.13 ; Lv 23.34, parce qu’on y utilisait des huttes de feuillage comme celles qu’on dressait dans les vergers au moment de la récolte ; elles évoquaient le souvenir des campements d’Israël au désert, Lv 23.43. De ces trois fêtes, la plus populaire paraît avoir été celle de la Récolte ou des Tentes, qui est appelée simplement « la fête » dans 1 R 8.2 et 65 ; Ez 45.25. Ces trois fêtes agricoles n’ont été célébrées qu’après l’entrée en Canaan. Aucune date précise n’est donnée dans le calendrier d’23 ni d’34, parce qu’ils sont antérieurs à la centralisation du culte et que les fêtes pouvaient être célébrées dans les sanctuaires locaux, à des dates qui tenaient compte de l’état des travaux agricoles dans la région. D’autres fêtes s’y ajoutèrent ensuite le Nouvel An religieux, Lv 23.24 ; le Jour des Expiations, Lv 16 et 23.27-32 et, après l’Exil, les Purim, Est 9.24 ; la Dédicace, 1 M 4.59 ; le jour de Nikanor, 1 M 7.49.
g Cette relation établie anciennement entre les Azymes et la sortie d’Égypte, au printemps, a facilité la liaison de cette fête avec celle de Pâque, cf. 12.1.
18 Tu ne sacrifieras pas avec du pain levé le sang de ma victime, et la graisse de ma fêteh ne sera pas gardée jusqu’au lendemain.
h 34.25 dit explicitement qu’il s’agit de la Pâque, mais dans les deux cas la prescription est donnée à part du calendrier religieux, vv. 14-17 et 34.18-23, qui ne comporte pas la Pâque. Celle-ci fut célébrée en famille jusqu’à la réforme deutéronomiste, cf. Dt 16.5-6.
19 Tu apporteras à la maison de Yahvé ton Dieu le meilleur des prémices de ton terroir.
Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère.i
i Coutume cananéenne, signalée à Ugarit.
20 « Voici que je vais envoyer un angek devant toi, pour qu’il veille sur toi en chemin et te mène au lieu que je t’ai fixé.
j Ce paragraphe composite porte les marques nettes d’une rédaction deutéronomiste. Il sert de conclusion au Code de l’Alliance, présenté ainsi comme une loi donnée au Sinaï en préparation de l’installation en Canaan.
k Cet ange paraît distinct de Dieu, cf. Gn 16.7, bien que son action soit celle de Yahvé. C’est un ange gardien, Gn 24.7 ; Nb 20.16, annonçant celui du livre de Tobie, voir Tb 5.4.
l Le nom exprime et représente la personne.
22 Mais si tu écoutes bien sa voix et fais ce que je dis, je serai l’ennemi de tes ennemis et l’adversaire de tes adversaires.
m Des stèles ou pierres dressées, en hébreu maççebôt, étaient, dans la religion cananéenne, les symboles de la divinité masculine. Leur culte est condamné par la loi, ici et 34.13 ; Dt 7.5 ; 12.3 ; 16.22 ; Lv 26.1, et par les prophètes, Os 3.4 ; 10.1 ; Mi 5.12. La religion patriarcale les acceptait, cf. Gn 28.18, 22.
27 Je sèmerai devant toi ma terreur, je jetterai la confusion chez tous les peuples où tu pénétreras, et je ferai détaler tous tes ennemis.
n Les lenteurs de la conquête sont expliquées ici comme dans Dt 7.22 ; d’autres explications étaient données, cf. Jg 2.6.
o C’est-à-dire le golfe d’Aqaba — la Méditerranée — le Sinaï — l’Euphrate. Ce sont les limites idéales de l’empire de David et de Salomon, 1 R 5.1. Sur les autres descriptions de la Terre Promise, cf. Nb 34.1 ; Jg 20.1.