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Bible de Jérusalem – 1 Pierre 3

Dans le mariage

3 Pareillement, vous les femmes, soyez soumises à vos maris, afin que, même si quelques-uns refusent de croire à la Parole, ils soient, sans parole, gagnés par la conduite de leurs femmes, 2 en considérant votre vie chaste et pleine de respect. 3 Que votre parure ne soit pas extérieure, faite de cheveux tressés, de cercles d’or et de toilettes bien ajustées, 4 mais à l’intérieur de votre cœury dans l’incorruptibilité d’une âme douce et calme : voilà ce qui est précieux devant Dieu.

y Littéralement « mais l’homme caché au fond du cœur ».

5 C’est ainsi qu’autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu se paraient, soumises à leurs maris : 6 telle Sara obéissait à Abraham, en l’appelant son Seigneur. C’est d’elle que vous êtes devenues les enfants, si vous agissez bien, sans terreur et sans aucun trouble.

7 Vous pareillement, les maris, menez la vie commune avec compréhension, comme auprès d’un être plus fragile, la femme ; accordez-lui sa part d’honneur, comme cohéritière de la grâce de Vie.z Ainsi vos prières ne seront pas entravées.

z « cohéritière »; var. « cohéritiers ». — « de la grâce de Vie »; var. « d’une grâce variée de vie », cf. 4.10. — Les deux époux ont reçu le même don de la grâce, qui commande de part et d’autre respect et dévouement dans l’amour, cf. Ep 5.33 ; Col 3.19 et rend possible et efficace la prière commune.

Entre frères.

8 Enfin, vous tous,a en esprit d’union, dans la compassion, l’amour fraternel, la miséricorde, l’esprit d’humilité,b

a Cette dernière exhortation résume toutes les précédentes fraternité, 2.17 ; harmonie des cœurs, cf. Rm 12.9-13, etc ; pardon des ennemis, Mt 5.44 ; 1 Th 5.15 ; Rm 12.14, 17-21.

b « (dans) l’esprit d’humilité »; Vulg. « modestes, humbles ».

9 ne rendez pas mal pour mal, insulte pour insulte. Bénissez, au contraire, car c’est à cela que vous avez été appelés, afin d’hériter la bénédiction. 10 Qui veut, en effet, aimer la vie et voir des jours heureux doit garder sa langue du mal et ses lèvres des paroles fourbes, 11 s’éloigner du mal et faire le bien, chercher la paix et la poursuivre. 12 Car le Seigneur a les yeux sur les justes et tend l’oreille à leur prière, mais le Seigneur tourne sa face contre ceux qui font le mal.

Dans la persécution.

13 Et qui vous ferait du mal, si vous devenez zélés pour le bien ? 14 Heureux d’ailleurs quand vous souffririez pour la justice ! N’ayez d’eux aucune crainte et ne soyez pas troublés.c

c Om. « et ne soyez pas troublés ».

15 Au contraire, sanctifiez dans vos cœurs le Seigneur Christ, toujours prêts à la défense contre quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous.d

d « le Seigneur »; var. « Dieu ». — « l’espérance »; add. « et la foi ». — Les chrétiens témoignent de leur appartenance au Christ, cf. Lc 12.11-12 ; 1 Tm 6.12-15 ; 2 Tm 4.17, en face des païens qui ignorent toute espérance, Ep 2.12 ; 1 Th 4.13. Ils en ont l’occasion lors de persécutions locales.

16 Mais que ce soit avec douceur et respect, en possession d’une bonne conscience, afin que, sur le point même où l’on vous calomnie, soient confondus ceux qui décrient votre bonne conduite dans le Christ. 17 Car mieux vaudrait souffrir en faisant le bien, si telle était la volonté de Dieu, qu’en faisant le mal.

La résurrection et la descente aux Enfers.e

18 Le Christ lui-même est mort une fois pour les péchés, juste pour des injustes, afin de nous mener à Dieu.f Mis à mort selon la chair, il a été vivifié selon l’esprit.

e Tout ce passage, 3.18 — 4.6 contient les éléments d’une ancienne profession de foi mort du Christ 3.18 ; descente aux enfers 3.19 ; résurrection 3.21 ; session à la droite de Dieu 3.22 ; jugement des vivants et des morts 4.5.

f « les péchés »; Vulg. « nos péchés ». — Om. « à Dieu ».

19 C’est en lui qu’il s’en alla même prêcher aux esprits en prison,g

g Allusion probable à la descente du Christ dans l’Hadès, cf. Mt 16.18, entre sa mort et sa résurrection, Mt 12.40 ; Ac 2.24, 31 ; Rm 10.7 ; Ep 4.9 ; He 13.20, où il est allé « en esprit », cf. Lc 23.46, ou mieux selon l’Esprit, Rm 1.4, sa « chair » étant morte sur la croix, Rm 8.3s. Les « esprits en prison » auxquels il a « prêché » (ou « annoncé ») le salut sont, d’après certains, les démons enchaînés dont parle le livre d’Hénok (d’aucuns, corrigeant le texte, attribuent même cette prédication à Hénok, et non au Christ) de fait ils ont été alors soumis à sa domination de Kyrios, v. 22 ; cf. Ep 1.21s ; Ph 2.8-10, en attendant leur sujétion définitive, 1 Co 15.24s. D’autres y voient les esprits des défunts qui, châtiés au Déluge, sont cependant appelés par la « patience de Dieu » à la vie, cf. 4.6. Mt 27.52s contient une allusion analogue à la délivrance par le Christ, entre sa mort et sa résurrection, des « saints », c’est-à-dire des justes qui l’attendaient, cf. He 11.39s ; 12.23, pour entrer à sa suite dans la « sainte Cité » eschatologique. Cette descente du Christ aux Enfers constitue un des articles du Symbole des Apôtres.

20 à ceux qui jadis avaient refusé de croire lorsque se prolongeait la patience de Dieu, aux jours où Noé construisait l’Arche, dans laquelle un petit nombre, en tout huit personnes, furent sauvées à travers l’eau. 21 Ce qui y correspond,h c’est le baptême qui vous sauve à présent et qui n’est pas l’enlèvement d’une souillure charnelle,i mais l’engagementj à Dieu d’une bonne conscience par la résurrection de Jésus Christ,

h Littéralement « l’antitype », réalité préfigurée par le « type » (cf. 1 Co 10.6). Ce type est ici le passage à travers l’eau, au moyen de l’arche.

i L’eau du Déluge, qui permit à peine à quelques personnes de se sauver, symbolise l’économie de l’Ancienne Loi dont les prescriptions rituelles concernent d’abord une purification extérieure et « charnelle ». Pierre lui oppose l’efficacité du baptême qui opère la régénération de l’âme.

j Formulé par le néophyte au moment de son baptême. On traduit aussi « la demande ».

22 lui qui, passé au ciel, est à la droite de Dieu,k après s’être soumis les Anges, les Dominations et les Puissances.l

k Add. (Vulg.) « acceptant la mort afin que nous devenions héritiers de la vie éternelle ».

l Les « Dominations et Puissances » désignaient des fonctionnaires du pouvoir civil, Lc 20.20 ; 12.11 ; Tt 3.1. La cour céleste est comparée à une cour humaine, Col 2.10, 15 ; Ep 3.10. Ces « dominations » étaient spécialement chargées de fonctions judiciaires, ce qui explique le rôle d’accusateur que tenait Satan auprès de Dieu, Jb 1 ; Za 3.1-5 ; Ap 12.7-12. Inversement, Jésus pourra être désigné comme notre « avocat » auprès de Dieu, 1 Jn 2.1-2.

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