7 En effet, ce Melchisédech, roi de Salem, prêtre du Dieu Très-Haut, qui se porta à la rencontre d’Abraham s’en retournant après la défaite des rois, et qui le bénit ;
r Melchisédech, roi-prêtre, est une figure prophétique du Christ. Le silence insolite de l’Écriture, Gn 14, sur ses ancêtres et ses descendants, suggère que le sacerdoce qu’il représente est éternel et libre de considérations dynastiques, vv. 1-3, cf. vv. 15-17 et Ps 110.4. L’interprétation de Gn 14 selon laquelle ce fut Abraham et non pas Melchisédech qui paya la dîme, cf. Gn 14.21-24, était traditionnelle. S’il a reçu la dîme d’Abraham, Gn 14.20, c’est qu’il lui est supérieur, et plus encore à ses descendants, les prêtres fils de Lévi, vv. 4s.
4 Considérez donc comme il est grand celui à qui Abraham donna aussi la dîme du meilleur butin, lui le Patriarche.
s La dîme payée aux prêtres lévitiques, Nb 18.25-32, cf. Dt 14.22, était à la fois le salaire de leur office cultuel et l’hommage rendu à l’éminente dignité de leur sacerdoce. Si donc Lévi lui-même, en Abraham, a payé la dîme à Melchisédech, c’est que Melchisédech figurait un sacerdoce plus élevé.
7 Or, sans aucun doute, c’est l’inférieur qui est béni par le supérieur.
t Littéralement mourants . L’auteur semble interpréter en ce sens prophétique et eschatologique la phrase de Nb 18.32, « et vous ne mourrez pas ». De Melchisédech le psaume dit que son sacerdoce reste pour l’éon (futur) ; c’est donc ce qui réalise la promesse, cf. v. 23.
11 Si donc une perfection était réalisée par le sacerdoce lévitique — car c’est sur lui que repose la Loi donnée au peuplev —, quel besoin y avait-il encore que se présentât un autre prêtre selon l’ordre de Melchisédech et qu’il ne fût pas dit « selon l’ordre d’Aaron » ? —
u L’argumentation s’appuie maintenant principalement sur Ps 110.4. Ce texte, en attribuant au Roi-Messie, qui n’est pas de souche lévitique, le sacerdoce éternel « selon l’ordre de Melchisédech », annonce pour les temps messianiques la substitution de ce sacerdoce éternel à l’ancien, estimé du même coup inférieur.
v Autre traduction « à cet égard le peuple a reçu une loi ». Cette insertion — le v. 12 et la parenthèse du v. 19a — pourrait avoir une origine rédactionnelle les trois phrases parlent de la Loi et non d’un commandement spécifique.
15 Cela devient encore plus évident si, à la ressemblance de Melchisédech, se présente un autre prêtre,
w Celle qui réservait le sacerdoce de Lévi à sa seule descendance charnelle, cf. Nb 1.47s ; 3.5s ; Dt 10.8s ; 18.1s ; 33.8s.
20 D’autant plus que cela ne s’est pas fait sans serment. Les autres, en effet, sont devenus prêtres sans serment ;
x Ou bien « intransmissible ». Ce qui s’avère dans l’éon, hors des lois du temps, ne demande ni répétition d’actes rituels ni dynasties qui en garantissent la continuité. Comme la loi qui concerne la dîme, 7.8, la loi sur la consacration garantissait aux prêtres lévitiques « et vous ne mourrez pas », cf. v. 16 ; Lv 8.35.
y Le Christ-prêtre éternel exerce au ciel son office de médiateur et d’intercesseur, cf. Rm 8.34 ; 1 Jn 2.1. Sa requête est analogue à celle du Saint-Esprit intervenant près de Dieu en faveur des saints, Rm 8.27.
26 Oui, tel est précisément le grand prêtre qu’il nous fallait, saint, innocent, immaculé, séparé désormais des pécheurs, élevé plus haut que les cieux,
z L’efficacité absolue et définitive du sacrifice du Christ est particulièrement soulignée par accompli « une seule fois », c’est-à-dire entièrement en une fois et une fois pour toutes, 7.27 ; 9.12, 26, 28 ; 10.10 ; cf. Rm 6.10 ; 1 P 3.18, ce sacrifice unique, 10.12, 14, s’oppose aux sacrifices de l’ancienne alliance, indéfiniment répétés parce que impuissants à procurer le salut. L’essentiel dans le sacrifice est non pas la mort de la victime ou le fait qu’elle soit consommée, mais l’acceptation de la part de Dieu, Gn 4.4 ; le Christ, en s’offrant lui-même, est accueilli dans l’éon divin, où chaque acte prend une valeur éternelle.
a Le commentaire sur le rapport entre la foi comme ombre, lié au Ps 110.4 comme image véritable, et la réalité se poursuit à 10.1.