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Bible de Jérusalem

1 Pierre 2.4-

Le sacerdoce nouveau.

4 o Approchez-vous de lui, la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie, précieuse auprès de Dieu.

o Le passage suivant, vv. 4-10, est marqué par le souvenir d’Ex 19. Le peuple saint ancien s’est constitué autour du Sinaï, mais il ne pouvait en approcher. Le nouveau peuple se constitue autour d’un autre Rocher, la Pierre, dont on peut s’approcher, v. 4. De même, aux sacrifices qui avaient scellé l’ancienne Alliance (Ex 24.5-8) se superposent les sacrifices spirituels des chrétiens, v. 5. — De plus l’image de la croissance fait place à celle de la construction. Jésus lui-même, Mt 21.42, s’était comparé à la pierre rejetée, Ps 118.22, puis choisie par Dieu, Isa 28.16. Les chrétiens, pierres vivantes, v. 5, comme lui, v. 4, « se construisent » en une demeure spirituelle, 1 Co 3.16-17 ; 2 Co 6.16 ; Ep 2.20-22, où ils rendent à Dieu par le Christ un culte digne de lui, Jn 2.21 ; Rm 1.9 ; He 7.27.

5 Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à l’édification d’un édifice spirituel, pour un sacerdoce saint, en vue d’offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ. 6 Car il y a dans l’Écriture : Voici que je pose en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse, et celui qui se confie en elle ne sera pas confondu.

7 À vous donc, les croyants, l’honneur, mais pour les incrédules, la pierre qu’ont rejetée les constructeurs, celle-là est devenue la tête de l’angle, 8 une pierre d’achoppement et un rocher qui fait tomber. Ils s’y heurtent parce qu’ils ne croient pas à la Parole ; c’est bien à cela qu’ils ont été destinés.p

p Littéralement « c’est pour cela qu’ils ont été établis ». En rejetant l’Évangile, les Juifs ont perdu leurs prérogatives, désormais transférées aux chrétiens, 3.9 ; Ac 28.26-28, cf. Jn 12.40. Compléter par Rm 11.32 ; 1 Tm 2.4, etc., et ne pas préjuger d’un rejet eschatologique.

9 Mais vous,q vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, pour proclamer les louanges de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière,

q Une nouvelle série d’allusions bibliques attribue à l’Église les titres du peuple élu, en vue de souligner sa relation avec Dieu et sa responsabilité dans le monde, cf. Ap 1.6 ; 5.10 ; 20.6. Cette « race » tirait de son appartenance au Christ une unité qui défiait toute classification, cf. Ga 3.28 ; Ap 5.9 ; etc.

10 vous qui jadis n’étiez pas un peuple et qui êtes maintenant le Peuple de Dieu, qui n’obteniez pas miséricorde et qui maintenant avez obtenu miséricorde.

Obligations des chrétiens : parmi les païens.

11 Très chers, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs,r à vous abstenir des désirs charnels, qui font la guerre à l’âme.

r La citation du Ps 39.13 revient dans He 11.13 ; elle a dû appartenir à la catéchèse primitive qui regardait la vie chrétienne comme une vie en exil (cf. 1.1, 17 ; Col 3.1-4 ; Ph 3.20).

12 Ayez au milieu des nations une belle conduites afin que, sur le point même où ils vous calomnient comme malfaiteurs, la vue de vos bonnes œuvres les amène à glorifier Dieu, au jour de sa Visite.

s L’appartenance à une autre cité, 1.1, ne dégageait pas les chrétiens de toute obligation ici-bas. Leur état de fils de Dieu, citoyens du ciel, leur impose de nombreux devoirs qui leur gagneront l’estime de leurs détracteurs, vv. 12, 15.

À l’égard des autorités.

13 Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute institution humaine :t soit au roi, comme souverain,

t Ou « toute créature humaine ». Dans les deux versions on sent une opposition à l’idée païenne du souverain divinisé. Toute la suite, 2.13—3.12, s’adressera aux diverses catégories sociales, comme Ep 5.22—6.9 ; Col 3.18—4.1 ; Tt 2.1-10.

14 soit aux gouverneurs, comme envoyés par lui pour punir ceux qui font le mal et féliciter ceux qui font le bien. 15 Car c’est la volonté de Dieu qu’en faisant le bien vous fermiez la bouche à l’ignorance des insensés.

16 Agissez en hommes libres, non pas en hommes qui font de la liberté un voile sur leur malice, mais en serviteurs de Dieu. 17 Honorez tout le monde, aimez vos frères, craignez Dieu, honorez le roi.

À l’égard des maîtres exigeants.

18 Vous les domestiques, soyez soumis à vos maîtres, avec une profonde crainte, non seulement aux bons et aux bienveillants, mais aussi aux difficiles.

19 Car c’est une grâceu que de supporter, par égard pour Dieu, des peines que l’on souffre injustement.

u Add. « auprès de Dieu », cf. v. 20.

20 Quelle gloire, en effet, à supporter les coups si vous avez commis une faute ? Mais si, faisant le bien, vous supportez la souffrance, c’est une grâce auprès de Dieu.

21 Or, c’est à cela que vous avez été appelés, car le Christ aussi a souffertv pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces,w

v Var. « est mort », cf. 3.18.

w La « grâce » de supporter l’injustice, vv. 19-20, s’appuie sur l’exemple du Christ, cf. Jn 13.15 ; 1 Co 11.1 ; Ph 2.5 ; 2 Th 3.7. Les vv. 21-25, avec leurs réminiscences d’Isa 53, proviennent peut-être d’une hymne. Les chrétiens maltraités doivent se souvenir de Jésus crucifié pour nos péchés, 3.18 ; Ac 2.23, etc., innocent et patient, Lc 23.41 ; Jn 8.46 ; 2 Co 5.21 ; He 4.15.

22 lui qui n’a pas commis de faute — et il ne s’est pas trouvé de fourberie dans sa bouche ;

23 lui qui insulté ne rendait pas l’insulte, souffrant ne menaçait pas, mais s’en remettait à Celui qui juge avec justice ; 24 lui qui, sur le bois, a porté lui-même nos fautes dans son corps, afin que, morts à nos fautes, nous vivions pour la justice ; lui dont la meurtrissure vous a guéris. 25 Car vous étiez égarés comme des brebis,x mais à présent vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes.

x Var. « vous étiez comme des brebis égarées ». Ces brebis sont maintenant dans le troupeau dont Jésus est le berger, 5.2-4 ; Jn 10, et l’« épiscope », inspecteur ou visiteur, cf. Tt 1.5.