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Bible de Jérusalem

Psaumes 1-2

LES PSAUMES

Introduction au livre des Psaumes

PSAUME 1a

Les deux voies.

1 Heureux l’homme qui ne suit pas le conseil des impies,
ni dans la voie des pécheurs ne s’arrête,
ni au siège des railleurs ne s’assied,

a Les Ps 1 et 2 sont comme la préface du Psautier, dont ils résument la doctrine morale et les idées messianiques. Le Ps 1, en opposant « les deux voies », célèbre la Loi, donnée aux hommes pour leur bonheur. Cf. Ps 19.8-15 et 119.

2 mais se plaît dans la loi de Yahvé,
mais murmureb sa loi jour et nuit !

b Cette récitation à voix basse est une méditation, cf. 63.7 ; 77.13 ; 143.5, qui s’oppose au cri de la prière dans l’épreuve, cf. 3.5 ; 5.3 ; etc.

3 Il est comme un arbre planté près des ruisseaux ;
qui donne son fruit en la saison
et jamais son feuillage ne sèche ;
tout ce qu’il fait réussit :
4 pour les impies rien de tel !

Mais ils sont comme la bale qu’emporte le vent.
5 Ainsi, les impies ne tiendront pas au Jugement,c
ni les pécheurs, à l’assemblée des justes.

c Le Jugement eschatologique, selon le texte massorétique ; un jugement quelconque de Dieu en cette vie, selon le grec.

6 Car Yahvé connaît la voie des justes,
mais la voie des impies se perd.

PSAUME 2

Le drame messianique.d

2 Pourquoi ces nations en tumulte,
ces peuples qui murmurent en vain ?

d La tradition juive et chrétienne considère ce Ps comme messianique au même titre que le Ps 110, dont il pourrait dépendre. Ses perspectives sont messianiques et eschatologiques.

2 Les rois de la terre s’insurgent,
les princes tiennent tête à Yahvé
et à son Messie :
3 « Rompons leurs chaînes,
débarrassons-nous de leurs liens ! »
4 Celui qui siège dans les cieux s’en amuse,
Yahvé les tourne en dérision.
5 Puis dans sa colère il leur parle,
dans sa fureur il les épouvante :
6 « C’est moi qui ai sacré mon roi
sur Sion, ma montagne sainte. »e

e La « montagne de Dieu » était d’abord le Sinaï, Ex 3.1 ; 18.5, où Moïse avait rencontré Dieu et reçu de lui la Loi, Ex 24.12-18 ; Dt 33.2 ; cf. 1 R 19.8. Quand Salomon eut bâti le Temple sur la colline de Sion, 2 S 5.9, celle-ci devint l’unique montagne où Dieu résidait, où l’homme « montait » pour l’entendre et l’adorer, cf. Dt 12.2-3, et elle donna son nom à toute la ville de Jérusalem, cité du roi messianique où se rassembleront les peuples, Ps 48.1 ; Isa 2.1-3 ;11.9 ; 24.23 ; 56.7 ; Jl 3.5 ; Za 14.16-19 ; cf. He 12.22 ; Ap 14.1 ; 21.1.

7 Je publierai le décret de Yahvé :f
Il m’a dit : « Tu es mon fils,
moi, aujourd’hui, je t’ai engendré.

f Après les rebelles, v. 3, après Yahvé, v. 6, le Messie prend la parole. En le sacrant roi sur Israël, v. 6, Dieu l’a déclaré « son fils », selon une formule familière à l’ancien Orient, mais qui, reprise déjà par la promesse messianique de 2 S 7, recevra un sens plus profond le v. 7 sera appliqué par He 1.5, puis par la tradition et la liturgie, à la génération éternelle du Verbe.

8 Demande, et je te donne les nations pour héritage,
pour domaine les extrémités de la terre ;
9 tu les briseras avec un sceptre de fer,
comme un vase de potier tu les casseras. »g

g Le Roi-Messie est ici représenté dans son rôle guerrier traditionnel.

10 Et maintenant, rois, comprenez,
corrigez-vous, juges de la terre !
11 Servez Yahvé avec crainte,
12 baisez ses piedsh avec tremblement ;
qu’il s’irrite, et vous vous perdez en chemin :
en un instant flambe sa colère.

Heureux qui s’abrite en lui !

h « baisez ses pieds » nashsheqû beraglayw conj. ; « et tressaillez... baisez le fils » ou « ...baisez ce qui est pur » (le Rouleau de la Loi) wegîlû... nashsheqû bar hébr., de même grec et Targ., cf. Ps 19.9. L’hébr. a sans doute voulu éliminer l’anthropomorphisme.