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Bible de Jérusalem

Psaumes 73

PSAUME 73 (72)

La justice finale.q

73 Psaume. D’Asaph.

Mais enfin, Dieu est bon pour Israël,
pour les hommes au cœur pur.

q D’abord scandalisé par la prospérité des impies et la souffrance des justes, cf. Jb 21.1s ; Qo 7.15 ; Jr 12.1s ; Ml 3.15, etc., un sage oppose le bonheur éphémère des méchants à la paix de l’amitié divine qui ne déçoit jamais.

2 Un peu plus, mon pied bronchait,
un rien, et mes pas glissaient,
3 envieux que j’étais des arrogants
en voyant le bien-être des impies.
4 Pour eux, point de tourments,
rien n’entamer leur riche prestance ;

r « pour eux (...) rien n’entame », litt. « est parfaite », lamô tam conj. ; « à leur mort » lamôtam hébr. (mal coupé).

5 de la peine des hommes ils sont absents,
avec Adam ils ne sont point frappés.

6 C’est pourquoi l’orgueil est leur collier,
la violence, le vêtement qui les couvre ;
7 la malices leur sort de la graisse,
l’artifice leur déborde du cœur.

s « malice » versions ; « œil » hébr.

8 Ils ricanent, ils prônent le mal,
hautement ils prônent la force ;
9 leur bouche s’arroge le ciel
et leur langue va bon train sur la terre.

10 C’est pourquoi mon peuple va vers eux :
des eaux d’abondance leur adviennent.t

t On suit les versions ; hébr. corrompu, litt. « C’est pourquoi son peuple revient de ce côté (ou Il fait revenir son peuple de ce côté), des eaux d’abondance sont vidées »

11 Ils disent : « Comment Dieu saurait-il ?
Chez le Très-Haut y a-t-il connaissance ? »
12 Voyez-le : ce sont des impies,
et, tranquilles toujours, ils entassent !

13 Mais enfin pourquoi aurais-je gardé un cœur pur,
lavant mes mains en l’innocence ?

14 Quand j’étais frappé tout le jour,
et j’avais mon châtiment chaque matin,
15 si j’avais dit : « Je vais parler comme eux »,
j’aurais trahi la race de tes fils.

16 Alors j’ai réfléchi pour comprendre :
quelle peine c’était à mes yeux !
17 jusqu’au jour où j’entrai aux sanctuaires divins,u
où je pénétrai leur destin.

u Ceux des dieux païens, soutiens des impies et responsables des injustices en ce monde, Ps 82. On a pensé aussi au Temple, Jr 51.51, ou aux mystères divins, Ps 119.130 ; Sg 2.22, mais le contexte indique plutôt la ruine des sanctuaires païens.

18 Mais enfin, tu en as fait des choses trompeuses,
tu les fais tomber dans le chaos.

19 Ah ! que soudain ils font horreur,
disparus, achevés par l’épouvante !
20 Comme un songe au réveil, Seigneur,
en t’éveillant,v tu méprises leur image.

v Sur Dieu qui « se réveille », cf. Ps 35.23 ; 44.24 ; 59.6 ; 78.65 ; Isa 15.9. Sur l’« image », cf. Ps 49.15 ; 90.5 ; Jb 20.8 ; Isa 29.7-8.

21 Alors que s’aigrissait mon cœur
et que j’avais les reins percés,
22 moi, stupide, je ne comprenais pas,
j’étais une brutew près de toi.

w Littéralement « Béhémot », ce chef-d’œuvre de lourdeur, cf. Jb 40.15.

23 Et moi, qui restais près de toi,
tu m’as saisi par ma main droite ;
24 par ton conseil tu me conduiras,
et derrière la gloirex tu m’attireras.

x La Gloire semble être ici l’attribut divin personnifié, rappelant la Nuée de l’Exode. Les versions ont traduit « avec gloire », en donnant au mot son sens habituel quand il est appliqué aux hommes il faudrait comprendre que Dieu préserve le juste d’une mort prématurée et honteuse, et qu’il réhabilitera le juste qui meurt alors que les impies survivent. Toutefois, comme dans Ps 16.9s, la ferveur du fidèle contient déjà le désir d’une union définitive avec Dieu ; c’est une étape vers la croyance explicite en la résurrection et la vie éternelle, cf. Ps 16.10.

25 Qui donc aurais-je dans le ciel ?
Avec toi, je suis sans désir sur la terre.
26 Et ma chair et mon cœur sont consumés :y
roc de mon cœur, ma part, Dieu à jamais !

y De désir, cf. Ps 84.3 ; Jb 19.27, et non de faiblesse, cf. Ps 143.7.

27 Voici : qui s’éloigne de toi périra,
tu extirpes ceux qui te sont adultères.z

z L’expression désigne chez les prophètes l’infidélité à Dieu, cf. Os 1.2.

28 Pour moi, approcher Dieu est mon bien,
j’ai placé dans le Seigneur mon refuge,
afin de raconter toutes tes œuvres.a

a Le grec ajoute « aux portes de la fille de Sion », cf. Ps 9.15.