18 En effet, la colère de Dieuq se révèle du haut du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui tiennent la vérité captive dans l’injustice ;
p On peut s’étonner qu’après avoir présenté l’Évangile comme force salvifique de Dieu et manifestation ultime de sa justice, Paul, sans transition, parle de la colère divine. En réalité, cette section de l’épître est essentielle à la démonstration, car elle permet à Paul de commencer avec les catégories et espérances des juifs pieux, qui attendaient la manifestation finale de la justice divine — châtiment des impies et délivrance d’Israël. Mais, en 2, l’Apôtre va progressivement s’éloigner des positions acquises, pour montrer que les différences entre circoncis et incirconcis, juif et non-juif, ne sont pas là où on le pensait. Toute son argumentation vise à niveler les statuts, pour insister sur la situation égale, sans privilège aucun, dans laquelle tous se trouvent, incapables de justice et donc objets de la colère divine.
q Déjà dans l’AT, il est dit que Dieu réagit par la colère contre l’injustice humaine. Même si cette colère n’est jamais explicitement qualifiée de juste, elle n’est pourtant pas opposée à la justice divine, et certains textes semblent indiquer qu’elle en est une composante nécessaire ; cf. Ps 7.7-12. Par « colère divine », les écrivains sacrés désignent la punition infligée pour l’injustice grave. Une telle réaction ne reflète pas une nature divine irascible, mais une incompatibilité totale entre Dieu et l’injustice, qui ne peut finir que par la destruction du mal.
r Connaissance d’un Dieu unique et personnel, impliquant la conscience d’une obligation de prière et d’adoration.
s Ce verset, qui reprend la critique biblique et juive de l’idolâtrie, fait aussi allusion à l’épisode du veau d’or et à l’idolâtrie passée d’Israël (Ps 106.20 ; cf. Ex 32) ; Paul indique ainsi implicitement que ses réflexions ne touchent pas que les païens, mais une tendance constante de l’humanité.
24 Aussi Dieu les a-t-il livrést selon les convoitises de leur cœur à une impureté où ils avilissent eux-mêmes leurs propres corps ;
t Jusqu’à la fin du chap. 1, Paul ne fait que reprendre les critiques que le judaïsme d’alors faisait des païens et de leurs mœurs. Cf. Sg 11-12.
u Le mot hébreu Amen, hérité de l’AT, cf. Ps 41.14, passe dans l’usage de l’Église chrétienne, 9.5 ; 11.36 ; 1 Co 14.16 ; Ap 1.6-7 ; 22.20-21, etc. Déjà employé par Jésus, Mt 5.18, il lui est ensuite donné comme un nom propre, à titre de témoin véritable des promesses de Dieu, 2 Co 1.20 ; Ap 1.2, 5 ; 3.14.
26 Aussi Dieu les a-t-il livrés à des passions avilissantes : car leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature ;
28 Et comme ils n’ont pas jugé bon de garder la vraie connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à leur esprit sans jugement,v pour faire ce qui ne convient pas :
v Jeu d’expression : pour ne s’être pas exercé comme il le devait (« ils n’ont pas jugé bon »), le jugement moral, inclus dans la connaissance de Dieu (v. 21), se trouve aboli ou faussé, v. 32.
29 remplis dew toute injustice, de perversité, de cupidité, de malice ;x ne respirant qu’envie, meurtre, dispute, fourberie, malignité ; diffamateurs,
w Paul s’inspire, ici et souvent ailleurs, de listes de vices qui circulaient dans la littérature contemporaine, païenne et surtout juive : 13.13 ; 1 Co 5.10-11 ; 6.9-10 ; 2 Co 12.20 ; Ga 5.19-21 ; Ep 4.31 ; 5.3-5 ; Col 3.5-8 ; 1 Tm 1.9-10 ; 6.4 ; 2 Tm 3.2-5 ; Tt 3.3. Cf. encore Mt 15.19 ; 1 P 4.3 ; Ap 21.8 ; 22.15.
x Add. : « de fornication ».
y Autre traduction : « haïs de Dieu », mais cf. 5.10 ; 8.7.
z Add. (Vulg.) : « implacables », cf. 2 Tm 3.3.
a La tradition latine a lu : « Connaissant bien que Dieu est juste, ils ne comprirent pas que les auteurs de pareilles actions sont dignes de mort ; et non seulement leurs auteurs, mais encore ceux qui les approuvent. »
2 Aussi es-tu sans excuse, qui que tu sois, toi qui juges. Car en jugeant autrui, tu juges contre toi-même : puisque tu agis de même, toi qui juges,
b Paul ne décrit plus les effets déjà visibles de la colère divine. Il s’adresse maintenant à ceux qui s’en croient à l’abri, parce qu’ils critiquent idolâtres et débauchés, alors qu’ils se trouvent dans la même situation, étant en contradiction avec leurs principes : les censeurs, quelle que soit leur origine, ne sont pas davantage épargnés s’ils font le mal. En mettant à nu les contradictions, Paul n’entend pas condamner, mais réveiller et montrer que les privilèges (Loi, circoncision) ne protègent pas contre la colère divine : la fonction de 2 est de niveler les statuts du juif et du non-juif. L’argumentation se développe en deux temps, vv. 1-16 et 17-29.
2 et nous savons que le jugement de Dieu s’exerce selon la vérité sur les auteurs de pareilles actions.
4 Ou bien méprises-tu ses richesses de bonté, de patience, de longanimité, sans reconnaître que cette bonté de Dieu te pousse au repentir ?
c Le « Jour de Yahvé » annoncé par les prophètes comme jour de colère et de salut, Am 5.18, trouvera sa pleine réalisation eschatologique dans le « Jour du Seigneur », lors du retour glorieux du Christ, 1 Co 1.8. En ce « Jour du Jugement » (cf. Mt 10.15 ; 11.22, 24 ; 12.36 ; 2 P 2.9 ; 3.7 ; 1 Jn 4.17), les morts ressusciteront, 1 Th 4.13-18 ; 1 Co 15.12-23, 51s, et tous les hommes comparaîtront devant le tribunal de Dieu, 14.10, et du Christ, 2 Co 5.10 ; cf. Mt 25.31s. Jugement inévitable, 2.3 ; Ga 5.10 ; 1 Th 5.3, et impartial, v. 11 ; Col 3.25 ; cf. 1 P 1.17, qui n’appartient qu’à Dieu, 12.19 ; 14.10 ; 1 Co 4.5 ; cf. Mt 7.1. Dieu par son Christ, v. 16 ; 2 Tm 4.1 ; cf. Jn 5.22 ; Ac 17.31, jugera les vivants et les morts, 2 Tm 4.1 ; cf. Ac 10.42 ; 1 P 4.5. Lui qui scrute les cœurs, v. 16 ; Jr 11.20 ; 1 Co 4.5 ; cf. Ap 2.23, et éprouve par le feu, 1 Co 3.13-15, rendra à chacun selon ses œuvres, 1 Co 3.8, 13-15 ; 2 Co 5.10 ; 11.15 ; Ep 6.8 ; cf. Mt 16.27 ; 1 P 1.17 ; Ap 2.23 ; 20.12 ; 22.12. On moissonnera ce qu’on aura semé, Ga 6.7-9 ; cf. Mt 13.39 ; Ap 14.15. Colère et perdition, 9.22, pour les Puissances du Mal, 1 Co 15.24-26 ; 2 Th 2.8, et les impies, 2 Th 1.7-10 ; cf. Mt 13.41 ; Ep 5.6 ; 2 P 3.7 ; Ap 6.17 ; 11.18. Pour les élus, qui auront accompli le bien, délivrance, Ep 4.30 ; cf. 8.23, répit, Ac 3.20 ; cf. 2 Th 1.7 ; He 4.5-11, récompense, cf. Mt 5.12 ; Ap 11.18, salut, 1 P 1.5, exaltation, 1 P 5.6, louange, 1 Co 4.5, et gloire, 8.18s ; 1 Co 15.43 ; Col 3.4 ; cf. Mt 13.43.
12 En effet, quiconque aura péché sans la Loi, périra aussi sans la Loi ; et quiconque aura péché sous la Loi, par la Loi sera jugé ;
d C’est-à-dire agissent selon leur conscience, 1 Co 4.4, sans le secours d’une Loi positivement révélée. La Loi n’est pas un principe de salut, mais un guide : à ce titre, la loi naturelle, inscrite au cœur de tout homme, peut en tenir lieu.
e Ou : « qu’ils portent sur leurs propres actions ».
f Anacoluthe : le v. 16 continue grammaticalement le v. 13. Autre traduction : « en ce tribunal où Dieu juge... », cf. 1 Co 4.3.
17 Mais si toi, qui arbores le nom de Juif, qui te reposes sur la Loi, qui te glorifies en Dieu,
25 La circoncision, en effet, te sert si tu pratiques la Loi ; mais si tu transgresses la Loi, avec ta circoncision, tu n’es plus qu’un incirconcis.
3 Quelle est donc la supériorité du Juif ?g Quelle est l’utilité de la circoncision ?
g Le nivellement radical auquel Paul arrive soulève évidemment la question des privilèges du juif et des décisions divines, de sa justice. Mais pour ne pas embarrasser une argumentation qui arrive à son sommet (tous pécheurs et objets de la colère), Paul répond brièvement à ces difficultés, quitte à y revenir ensuite sous une autre forme (en 9).
h L’argumentation repose sur le parallélisme : fidélité, vérité (véracité), justice — infidélité, mensonge, injustice.
i Var. : « En effet ».
j Par une interprétation abusive d’assertions comme Ga 3.22 ; 5.20 ; cf. 6.1, 15.
9 Quoi donc ? Sommes-nous défaits ? Pas du tout.l Car nous avons établi que Juifs et Grecs, tous sont soumis au péché,
k Noter que Paul finit par un recours à l’Écriture : ce n’est pas lui qui déclare tout homme pécheur, mais la Parole par excellence, celle de Dieu, dont l’autorité ne tolère aucune objection (à la différence des développements précédents).
l Traduction discutée. Ces expressions peuvent être interprétées de deux façons au moins : 1° Paul imaginerait la réaction de son interlocuteur juif, sûr d’avoir encore une préséance eu égard au jugement et à la rétribution, et la lui refuserait. Il faut alors traduire : « L’emportons-nous ? Pas du tout » (ou « pas totalement »). 2° Mais Paul peut aussi parler de son argumentation et des conclusions aberrantes auxquelles elle pourrait mener (cf. le v. 8). Lui faudrait-il s’avouer vaincu ? Il répond par la négative.
Il n’est pas de juste, pas un seul,
11 il n’en est pas de sensé,
pas un qui recherche Dieu.
12 Tous ils sont dévoyés, ensemble pervertis ;
il n’en est pas qui fasse le bien,
non, pas un seul.
13 Leur gosier est un sépulcre béant,
leur langue trame la ruse.
Un venin d’aspic est sous leurs lèvres,
14 la malédiction et l’aigreur emplissent leur bouche.
15 Agiles sont leurs pieds à verser le sang ;
16 ruine et misère sont sur leurs chemins.
17 Le chemin de la paix, ils ne l’ont pas connu,
18 nulle crainte de Dieu devant leurs yeux.
19 Or, nous le savons, tout ce que dit la Loi, elle le dit pour ceux qui sont sous la Loi, afin que toute bouche soit fermée, et le monde entier reconnu coupable devant Dieu,
m Selon le Ps 143, l’homme ne sera jamais absous si Dieu le juge selon ses œuvres ; aussi invoque-t-on un autre principe de justification, la « fidélité » de Dieu aux promesses de salut faites à son peuple, 1 Co 1.9, et, d’un autre mot, « sa justice ». Cette justice promise pour les temps messianiques, Paul va précisément déclarer qu’elle s’est manifestée en Jésus Christ, v. 22. Quant à la Loi, norme de conduite, elle a pour rôle paradoxal dans le plan divin, non pas d’effacer le péché, mais de le révéler à la conscience de l’homme pécheur, cf. 1.16 ; 7.7.
21 Mais maintenant, sans la Loi, la justice de Dieu s’est manifestée, attestée par la Loi et les Prophètes,
n Les vv. 21-22 reprennent, en la précisant, la thèse de 1.16-17. Si la section précédente partait de la justice distributive, telle que la voyait le judaïsme, pour montrer que tous pouvaient également encourir la colère divine, il revient maintenant sur la situation inverse, Dieu a voulu grâcier toute l’humanité, juifs et non-juifs, de la même manière : par la foi seule.
o La gloire, au sens biblique, Ex 24.16, présence de Dieu se communiquant à l’homme de façon de plus en plus intime, bien par excellence des temps messianiques, cf. Ps 85.10 ; Isa 40.5, etc.
p Yahvé avait « racheté » Israël en le libérant de la captivité d’Égypte pour s’en faire un peuple qui lui appartînt comme son héritage, Dt 7.6. En annonçant la « rédemption » de la captivité de Babylone, Isa 41.14, les prophètes avaient laissé entrevoir un affranchissement plus profond et plus universel, par le pardon des péchés, Isa 44.22 ; cf. Ps 130.8 ; 49.8-9. Cette rédemption messianique s’est accomplie dans le Christ, 1 Co 1.30 ; cf. Lc 1.68 ; 2.38. Dieu le Père par le Christ — ou le Christ lui-même — a « délivré » l’Israël nouveau de la servitude de la Loi, Ga 3.13 ; 4.5, et du péché, Col 1.14 ; Ep 1.7 ; He 9.15, en se l’acquérant, Ac 20.28, en se l’appropriant, Tt 2.14, en l’achetant, Ga 3.13 ; 4.5 ; 1 Co 6.20 ; 7.23 ; cf. 2 P 2.1. Le prix de ce rachat et de cette acquisition a été le sang du Christ, Ac 20.28 ; Ep 1.7 ; He 9.12 ; 1 P 1.18s ; Ap 1.5 ; 5.9. Inaugurée au Calvaire et déjà garantie par les arrhes de l’Esprit, Ep 1.14 ; 4.30, cette rédemption ne s’achèvera qu’à la Parousie, Lc 21.28, avec l’affranchissement de la mort par la résurrection des corps, 8.23.
q Autre traduction : « l’a destiné à être ».
r Littéralement « propitiatoire », Ex 25.17 ; cf. He 9.5. Au grand Jour des Expiations, Lv 16.1, le propitiatoire était aspergé de sang, Lv 16.15. Le sang du Christ a accompli en réalité la purification du péché que ce rite ne pouvait que signifier. Cf. encore le sang de l’Alliance, Ex 24.8 ; Mt 26.28.
s Ce demi-pardon, une sorte de non-imputation (paresis), n’avait de sens qu’en vue du pardon définitif, destruction totale du péché par la justification de l’homme. — Autre trad. : « en vue de remettre les péchés ».
t Ce « temps présent », c’est le temps « fixé » par Dieu dans son plan de salut, Ac 1.7, pour l’œuvre rédemptrice du Christ, 5.6 ; 11.30 ; 1 Tm 2.6 ; Tt 1.3, qui se produit à la « plénitude des temps », Ga 4.4, une fois pour toutes, He 7.27, et inaugure l’ère eschatologique. Cf. Mt 4.17 ; 16.3 ; Lc 4.13 ; 19.44 ; 21.8 ; Jn 7.6, 8.
u C’est-à-dire d’exercer sa justice (salvifique, cf. 1.17), conformément à ses promesses, en justifiant l’homme.
27 Où donc est le droit de se glorifier ?v Il est exclu. Par quel genre de loi ? Celle des œuvres ? Non, par une loi de foi.w
v Le mot grec définit l’attitude de l’homme qui se fait un mérite de ses œuvres, s’appuie sur elles et prétend accomplir sa destinée surnaturelle par ses propres forces. Attitude blâmable, car on ne conquiert pas la justice, on la reçoit comme un don. Et l’acte de foi, plus que n’importe quel autre, exclut une telle suffisance, parce que l’homme y atteste explicitement sa radicale insuffisance.
w C’est-à-dire : par une loi qui consiste à croire. Paul oppose la Loi, « écrite sur des tables », 2 Co 3.3, et la foi, 1.16, loi intérieure gravée sur le cœur, cf. Jr 31.33, « opérant par l’amour », Ga 5.6, et qui est la « loi de l’Esprit », 8.2.
x Littéralement « Nous établissons (la) Loi »:seule la foi, qui opère par l’amour, Ga 5.6, permet à la Loi d’atteindre le but qu’elle se proposait, à savoir la justice et la sainteté de l’homme, cf. 7.7.
4 Que dirons-nous donc d’Abraham, notre ancêtre selon la chair ?z
y Paul doit montrer que l’Écriture confirme son Évangile, en particulier l’affirmation selon laquelle la foi est la seule condition requise par Dieu pour justifier l’homme. Abraham constitue un cas exemplaire, qui souligne à l’envi la constance des voies divines.
z La tradition manuscrite de ce verset est incertaine. Avec d’autres témoins, on peut lire : « Que dirons-nous qu’a trouvé Abraham notre ancêtre selon la chair ? »; la réponse étant : il a trouvé justice par sa seule foi. Il faut exclure une autre leçon manuscrite : « Qu’est-ce qu’Abraham notre ancêtre a trouvé selon la chair ? », car elle ignore totalement ce que Paul veut montrer et qu’indiquent 3.21-22, 28 : on ne trouve justice auprès de Dieu que par la foi seule.
L’argumentation comporte quatre étapes. Vv 2-8 : justification par la foi seule, c’est-à-dire totalement gracieuse ; vv. 9-12:comme cette justification advint à Abraham encore incirconcis, elle en fait le père de tous les croyants, y compris les non-circoncis ; vv. 13-17:la venue de la Loi n’a rien changé à ce régime de la justice par la foi seule ; vv. 18-22:description de la foi qui justifie. Les vv. 23-25 forment la conclusion.
2 Si Abraham tint sa justice des œuvres, il a de quoi se glorifier.a Mais non au regard de Dieu !
a Certains livres juifs du temps de Paul font d’Abraham un observant de la loi mosaïque, et pour cela reconnu juste par Dieu. Pour Paul, ce n’est pas au nom d’une telle observance fidèle qu’il fut reconnu juste, mais pour avoir cru en la promesse divine, alors qu’il était encore un incirconcis, et donc un sans-Loi, un impie (cf. le v. 5).
b Grammaticalement, diverses interprétations sont possibles : en vertu de la foi, Dieu tient Abraham pour juste, sans qu’il le soit réellement ; ou bien : en vertu de cette même foi, Dieu confère gratuitement à Abraham une justice qu’il n’avait point quand il croyait ; ou enfin : au regard de Dieu, et donc en vérité, la foi se confond concrètement avec la justice. Mais l’ensemble de la doctrine paulinienne exclut la première interprétation ; elle paraît exclure aussi la seconde, et s’accorde parfaitement avec la troisième.
7 Heureux ceux dont les offenses ont été remises, et les péchés couverts.
8 Heureux l’homme à qui le Seigneur n’impute aucun péché.
9 Cette déclaration de bonheur s’adresse-t-elle donc aux circoncis ou bien également aux incirconcis ? Nous disons, en effet, que la foi d’Abraham lui fut comptée comme justice.
c Le même mot sphragis servit très tôt à désigner par analogie le baptême chrétien, sacrement de la foi, 2 Co 1.22 ; Ep 1.13 ; 4.30 ; cf. Jn 6.27 ; Ap 7.2-8 ; 9.4.
d C’est-à-dire « d’une justice qui consiste à croire » (d’une foi vive) cf. 1.17 ; 3.27. L’héritage est donné, non pour récompenser la fidélité aux clauses d’un contrat (à une loi), mais en accomplissement de la promesse. Les promesses, Gn 12.1, ayant été offertes à la foi, leur réalisation ne peut être perçue et accueillie que par la foi en la personne et l’œuvre de Jésus-Sauveur : Jn 8.56 ; Ac 2.39 ; 13.23 ; 9.4-8 ; 15.8 ; Ga 3.14-19 ; Ep 1.13-14 ; 2.12 ; 3.6 ; He 11.9-10, 13, etc.
13 De fait ce n’est point par l’intermédiaire d’une loi qu’agit la promesse faite à Abraham ou à sa descendance de recevoir le monde en héritage, mais par le moyen de la justice de la foi.
e Var. : « car ».
f Comme au jour du « fiat » créateur. Les attributs mentionnés, les plus caractéristiques de la toute-puissance divine, préparent l’allusion du v. 24 à la résurrection du Christ.
19 C’est d’une foi sans défaillance qu’il considéra son corps déjà mortg — il avait quelque cent ans — et le sein de Sara, mort également ;
g Texte reçu et Vulg. : « Il ne faiblit pas dans sa foi ni ne tint compte de son corps déjà mort. »
h La foi est toute puissante, Mc 9.23. Elle permet à Dieu de déployer en nous sa propre puissance, cf. 2 Co 12.9-10.
23 Or quand l’Écriture dit que sa foi lui fut comptée, ce n’est point pour lui seul ; elle nous visait également,
i La justice est en effet une première participation à la vie du Christ ressuscité, 6.4 ; 8.10, etc. ; Paul ne disjoint jamais la mort de Jésus de sa résurrection. Dans l’AT, Dieu justifie en jugeant, Ps 9.9. Dans le NT, il sera « juge » au dernier jour, 2.6 ; il « justifie » par le Christ, 3.24, c’est-à-dire confère le don de la justice en considération de la foi seule, 1.17, et non des œuvres de la Loi, 3.27 ; 7.7.