10 Il y avait à Césarée un homme du nom de Corneille, centurion de la cohorte Italique.
c Aux yeux de Luc, la conversion, cf. 3.19, de Corneille n’est pas un simple cas individuel. Sa portée universelle ressort du récit lui-même et de son insistance sur les visions de Pierre et de Corneille, et surtout du lien mis par l’auteur entre cet événement et les décisions du « Concile de Jérusalem », cf. 15.7-11, 14. Deux leçons distinctes semblent se dégager : 1° Dieu lui-même a montré que les païens devaient être reçus dans l’Église sans qu’on les astreigne aux prescriptions de la Loi, cf. 10.34-35, 44-48a ; 11.1, 15-18 ; 15.7-11, 14 ; et Ga 2.1-10 ; 2° Dieu lui-même a montré à Pierre qu’il devait accepter l’hospitalité d’un incirconcis on sent ici le problème des rapports entre chrétiens issus du judaïsme et chrétiens issus du paganisme, cf. 10.10-16, 28-29 ; 11.2-14 ; et Ga 2.11-21.
d Les expressions « craignant Dieu », 10.2, 22, 35 ; 13.16, 26, et « adorant Dieu », 13.43, 50 ; 17.4, 14 ; 18.7, qui équivalent à « pieux » ou « religieux », peuvent s’appliquer aux païens sympathisant avec le judaïsme.
3 Il eut une vision. Vers la neuvième heure du jour, l’Ange de Dieu — il le voyait clairement — entrait chez lui et l’appelait : « Corneille ! »
e Littéralement « sont montées en mémorial devant Dieu ». L’expression évoque le sacrifice de « mémorial », cf. Lv 2.2, 9, 16, auquel Tb 12.12 assimile la prière.
9 Le lendemain, tandis qu’ils faisaient route et approchaient de la ville, Pierre monta sur la terrasse, vers la sixième heure, pour prier.
f On a suivi le texte occ.
g Pierre est invité à s’affranchir de ses scrupules touchant la pureté légale, 11.9. Cf. Mt 15.1-20 ; Rm 14.14, 17. L’application est faite en 15.9 par la foi, Dieu a purifié le cœur des païens, bien que leur corps, n’ayant pas été circoncis, reste rituellement impur. Conséquence pratique Pierre ne doit plus craindre de frayer avec des incirconcis, 10.27-28.
17 Tout perplexe, Pierre était à se demander en lui-même ce que pouvait bien signifier la vision qu’il venait d’avoir, quand justement les hommes envoyés par Corneille, s’étant enquis de la maison de Simon, se présentèrent au portail.
h Le rôle de l’Esprit est parallèle à celui de l’Ange du Seigneur, cf. 8.26, 29.
i Var. « trois hommes », cf. 11.11.
26 Mais Pierre le releva en disant : « Relève-toi. Je ne suis qu’un homme, moi aussi. »
j Var. « je jeûnais et j’étais en prière ».
k Cette tournure impersonnelle, respectueuse de la majesté divine, évoque en même temps le ministère des anges ; cf. Mt 18.11, 14 ; Ap 5.8 ; 8.3 ; Tb 12.12.
34 Alors Pierre prit la parole et dit : « Je constate en vérité que Dieu ne fait pas acception des personnes,
l Terminologie cultuelle (cf. v. 4). Est agréable à Dieu un sacrifice irréprochable ou celui qui l’offre, Lv 1.3 ; 19.5 ; 22.19-27. Isaïe (Isa 56.7) avait annoncé qu’à la fin des temps les sacrifices des païens seraient agréables à Yahvé ; voir Ml 1.10-11. Cf. Rm 15.16 ; Ph 4.18 ; 1 P 2.5.
37 Vous savez ce qui s’est passé dans toute la Judée :m Jésus de Nazareth, ses débutsn en Galilée, après le baptême proclamé par Jean ;
m Les vv. 37-42 forment un résumé de l’histoire évangélique, cf. 1.21-22 ; 2.22, soulignant les points que Luc lui-même met en relief dans son évangile.
n Var. « le début ».
o « Ressuscité le troisième jour » la formule classique de la prédication et de la foi chrétiennes. Elle apparaît déjà dans le Credo embryonnaire de 1 Co 15.4, avec la précision « selon les Écritures ». La formule fait écho à Jon 2.1 (cf. Mt 12.40) ; voir aussi Os 6.2. On la retrouve dans Mt 16.21 ; 17.23 ; 20.19 ; 27.64 ; Lc 9.22 ; 18.33 ; 24.7, 46.
41 non à tout le peuple, mais aux témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec luip après sa résurrection d’entre les morts ;
p Add. occ. « et avons vécu familièrement en sa compagnie pendant quarante jours après sa résurrection d’entre les morts ».
42 et il nous a enjoint de proclamer au Peupleq et d’attester qu’il est, lui, le juge établi par Dieu pour les vivants et les morts.r
q Le « Peuple » par excellence, c’est le peuple d’Israël, 10.2 ; 21.28.
r Les vivants ceux qui seront en vie au moment de la parousie ; les morts ceux qui, déjà morts, ressusciteront alors pour le jugement. Voir 1 Th 4.13—5.10. — En ressuscitant Jésus, Dieu l’a établi dans sa dignité de souverain Juge, 17.31 ; Jn 5.22, 27 ; 2 Tm 4.1 ; 1 P 4.5 ; l’annonce de la Résurrection est donc en même temps pour les hommes une invitation au repentir, cf. 17.30-31.
44 Pierre parlait encore quand l’Esprit Saint tombas sur tous ceux qui écoutaient la parole.
s C’est « la Pentecôte des païens », analogue à la première Pentecôte, ainsi que Pierre le constate, v. 47 ; 11.15 ; 15.8.
t Les apôtres n’administraient généralement pas le baptême eux-mêmes, cf. 19.5 ; 1 Co 1.14, 17.
u D’après 11.2-3 (cf. 10.28), c’est ce séjour de Pierre chez des incirconcis, plus encore que l’autorisation de les baptiser, qui a semblé illégitime aux « Hébreux » de Jérusalem. Le même problème donna occasion à l’affaire d’Antioche, Ga 2.11s.