2 L’Ange de Yahvép monta de Gilgal à Bokim et il dit : « Je vous ai fait monter d’Égypte et je vous ai amenés dans ce pays que j’avais promis par serment à vos pères. J’avais dit : « Je ne romprai jamais mon alliance avec vous.
o Le rédacteur deutéronomiste qui a ajouté le chap. 1 au livre donne ici une raison théologique à l’échec partiel de la conquête, et rejoint Jos 23.12-13. Il accroche cet enseignement à l’explication d’un nom de lieu de la région de Béthel, v. 4-5.
p Expression qui désigne Yahvé lui-même comme le montre le contenu du discours, mais qui respecte la transcendance de Dieu, cf. Gn 16.7. Comp. l’apparition à Josué près de Gilgal, Jos 5.13-15. Sur Gilgal, cf. Jos 4.19.
2 De votre côté, vous ne conclurez pas d’alliance avec les habitants de ce pays ; mais vous renverserez leurs autels. » Or vous n’avez pas écouté ma voix. Qu’avez-vous fait là ?
4 Lorsque l’Ange de Yahvé eut adressé ces paroles à tous les Israélites, le peuple se mit à crier et à pleurer.
q Bokim « les pleurants », localisation inconnue ; cf. peut-être le « Chêne-des-pleurs », près de Béthel, Gn 35.8.
6 Alors Josué congédia le peuple et les Israélites se rendirent chacun dans son héritage pour prendre possession du pays.
r L’introduction aux récits sur les Juges, 2.6—3.6, est construite autour de 2.11-19 qui, dans une première rédaction, précédait immédiatement 3.7s. Les vv. 6-10 assurent le lien avec le livre de Josué dont ils répètent les derniers vv. (comme Esd 1.1-3 répète 2 Ch 36.22-23). Les vv. 2.20—3.6 expliquent la permanence de nations étrangères au milieu d’Israël.
s Ce v. n’existe pas dans le parallèle de Jos 24. La mort de Josué et de la génération de la conquête a ouvert la porte aux infidélités d’Israël.
11 Alors les Israélites firent ce qui est mal aux yeux de Yahvé et ils servirent les Baals.
t Le premier rédacteur deutéronomiste du livre expose ici le thème qu’il reprendra pour l’histoire de chaque grand Juge (cf. 3.7), 3.7-9, 12-15 ; 4.1s ; 6.10 ; 10.6s, etc. Israël abandonne Yahvé pour Baal, Yahvé le livre à des oppresseurs, Israël crie vers Yahvé, Yahvé lui envoie un sauveur ; puis l’histoire recommence. Cette vue théologique de l’histoire, qui suppose que les juges se sont succédé selon l’ordre chronologique du livre et que chacun a agi pour tout Israël, ne correspond qu’imparfaitement à la réalité historique il y a, à la base du livre, des récits d’abord indépendants sur des héros locaux dont la relation chronologique est établie arbitrairement.
u Le couple « Baal et Astarté », ou au pluriel « les Baals et les Astartés », est dans la Bible une désignation courante des divinités cananéennes. Baal, « le Seigneur », est le principe divin masculin, souvent considéré comme le possesseur du sol. Astarté, correspondant à l’Ishtar assyrienne, est la déesse de l’amour et de la fécondité. Son nom est parfois remplacé, 3.7 ; 2 R 23.4, etc., par celui d’Ashéra, autre divinité féminine de même caractère, cf. Ex 34.13.
16 Alors Yahvé leur suscita des Jugesv qui les sauvèrent de la main de ceux qui les pillaient.
v Cf. 3.7, note sur le titre général.
w Métaphore usuelle pour désigner le culte des idoles, cf. Lv 17.7 ; Dt 31.16 ; Os 1.2 ; Isa 1.21 ; Ez 16.16, etc.
20 La colère de Yahvé s’enflamma alors contre Israël et il dit : « Puisque cette nation a transgressé l’alliance que j’avais prescrite à ses pères et qu’elle n’a pas écouté ma voix,
x D’après 2.11-15, cf. aussi 2.3, les nations étrangères ont été laissées comme un châtiment de l’infidélité d’Israël. C’est devenu ici un moyen de mettre sa fidélité à l’épreuve, vv. 22-23 ; 3.1 et 4. La glose de 3.2 offre une autre explication maintenir l’esprit guerrier. D’autres raisons sont données par Ex 23.29 et Dt 7.22 ne pas faire du pays un désert livré aux bêtes sauvages, et par Sg 12.3-22 laisser aux anciens habitants le temps du repentir.