La Vérité Humaine Un cours d’Apologétique I. Quel homme suis-je ? |
Gaston Frommel (1910) |
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Une fois démontrée, une conjecture mathématique devient un théorème, que plus personne ne met en doute. Il n’en va pas de même avec les preuves apologétiques, sur lesquelles la philosophie doit toujours revenir, parce qu’en réalité l’existence de Dieu ne se démontre pas. A ce compte, on peut se demander si l’apologétique, ou défense du fait chrétien devant les facultés naturelles de l’homme selon la définition de Gretillat, est susceptible de progrès, puisqu’elle n’établit rien de manière irréfutable ? L’apologétique tient plus de l’art que de la science, répond Gaston Frommel ; comme tout art elle varie beaucoup dans son expression avec les époques. Miroir du temps, celle de notre début du 21ème siècle se caractérise par la superficialité, la peoplisation, le bling-bling des réseaux sociaux. C’est pourquoi il est d’autant plus important de prendre connaissance de ce qui a été écrit avant. La preuve cosmologique du Kalam, pour prendre un exemple, est le type même du buzzword dont le succès n’est dû qu’à une médiatisation américaine ; l’argument est aussi vieux que le monde et a depuis des siècles reçu les réponses des philosophes, que l’on trouvera entre autres dans ce premier volume du cours d’apologétique de Frommel. Après une introduction pour la plupart empruntée à Gretillat, l’auteur tente de répondre à la question de la nature du moi humain. Après avoir critiqué et écarté, le sensationnisme de Hume (Je sens, donc je suis), l’intellectualisme de Descartes (Je pense, donc je suis), il montre les mérites du volitionnisme (Je veux, donc je suis), qu’il approfondît ensuite par le moralisme (Je dois, donc je suis). Pour Frommel, la volonté, ainsi que la liberté humaine qui en constitue un corollaire, est une donnée première de la conscience, un élément irréductible du Je ; l’apologétique doit avoir pour but de plaider la cause d’une relation entre l’homme et Dieu qui soit de personne à personne. En ce sens on peut dire que Frommel fait faire ici un progrès réel à l’apologétique.
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