La Vérité Humaine – I. Quel homme suis-je ?
La Vérité Humaine
Un cours d’Apologétique
I. Quel homme suis-je ?
Gaston Frommel
(1910)

Source : avec autorisation de theotex.org — theotex@gmail.com

Une fois démontrée, une conjecture mathématique devient un théorème, que plus personne ne met en doute. Il n’en va pas de même avec les preuves apologétiques, sur lesquelles la philosophie doit toujours revenir, parce qu’en réalité l’existence de Dieu ne se démontre pas. A ce compte, on peut se demander si l’apologétique, ou défense du fait chrétien devant les facultés naturelles de l’homme selon la définition de Gretillat, est susceptible de progrès, puisqu’elle n’établit rien de manière irréfutable ? L’apologétique tient plus de l’art que de la science, répond Gaston Frommel ; comme tout art elle varie beaucoup dans son expression avec les époques. Miroir du temps, celle de notre début du 21ème siècle se caractérise par la superficialité, la peoplisation, le bling-bling des réseaux sociaux. C’est pourquoi il est d’autant plus important de prendre connaissance de ce qui a été écrit avant. La preuve cosmologique du Kalam, pour prendre un exemple, est le type même du buzzword dont le succès n’est dû qu’à une médiatisation américaine ; l’argument est aussi vieux que le monde et a depuis des siècles reçu les réponses des philosophes, que l’on trouvera entre autres dans ce premier volume du cours d’apologétique de Frommel. Après une introduction pour la plupart empruntée à Gretillat, l’auteur tente de répondre à la question de la nature du moi humain. Après avoir critiqué et écarté, le sensationnisme de Hume (Je sens, donc je suis), l’intellectualisme de Descartes (Je pense, donc je suis), il montre les mérites du volitionnisme (Je veux, donc je suis), qu’il approfondît ensuite par le moralisme (Je dois, donc je suis). Pour Frommel, la volonté, ainsi que la liberté humaine qui en constitue un corollaire, est une donnée première de la conscience, un élément irréductible du Je ; l’apologétique doit avoir pour but de plaider la cause d’une relation entre l’homme et Dieu qui soit de personne à personne. En ce sens on peut dire que Frommel fait faire ici un progrès réel à l’apologétique.

Table des matières

Introduction
1. Définition de l’apologétique
2. Utilité de l’apologétique
2.1 L’objection du point de vue déterministe
2.2 L’objection du point de vue ultra-spiritualiste
2.3 L’objection tirée de la distinction de la foi et de la science
2.4 L’objection tirée de l’inévidence du christianisme
2.5 L’objection tirée de la valeur pratique du christianisme
3. Histoire de l’apologétique
3.1 Période apostolique
3.2 Période patristique
3.3 Période de la Réformation (XVIe et XVIIe ss.)
3.4 Le XVIIIe siècle
3.5 Période moderne
4. Principes, méthode et plan de notre apologétique
4.1 La méthode d’autorité
4.2 La méthode rationnelle
4.3 La méthode historique
4.4 La méthode psychologique et morale
Plan
Quel homme suis-je ?
1. Le sensationnisme et la vérité humaine
1.1 Le sensationnisme criticiste
1.2 Le sensationnisme psycho-physiologique
1.3 Critique de ces deux sensationnismes
A. Le réflexe et la sensation
B. La sensation et l’idée
C. Le sensationnisme et la sui-conscience
D. Le sensationnisme et la causalité
2. L’intellectualisme et la vérité humaine
2.1 L’intellectualisme psychologique et métaphysique
2.2 Critique de l’intellectualisme envisagé comme moyen de parvenir à la vérité
2.3 Critique de l’intellectualisme au point de vue anthropologique
2.4 Critique de la métaphysique intellectualiste
A. Critique de l’argument ontologique
B. Critique de l’argument cosmologique
C. Critique de l’argument téléologique
3. Le volitionnisme et la vérité humaine
3.1 Exposé thétique du volitionnisme
A. La volonté au point de vue psychologique
B. La liberté de la volonté (ou la volonté dans le domaine intellectuel)
3.2 Insuffisance du volitionnisme
4. Le moralisme et la vérité humaine
4.1 Exposé critique du moralisme contingent
4.2 Recherches analytiques sur les éléments constitutifs de la conscience morale et religieuse
A. Les éléments contingents
B. Les éléments absolus
4.3 Des quatre attitudes possibles en face d’une obligation absolue
A. La morale indépendante
B. La religion en fonction de la morale
C. La religion distincte de la morale et la morale distincte de la religion
D. La morale en fonction de la religion

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