w Var. « la grâce du Seigneur ».
41 Il traversa la Syrie et la Cilicie, où il affermit les Églises.x
x Le texte occ. ajoute « transmettant les prescriptions des anciens », cf. 16.4.
16 Il gagna ensuite Derbé, puis Lystres. Il y avait là un disciple nommé Timothée,y fils d’une juive devenue croyante, mais d’un père grec.
y Timothée restera désormais attaché à Paul, cf. 17.14s ; 18.5 ; 19.22 ; 20.4 ; 1 Th 3.2, 6 ; 1 Co 4.17 ; 16.10 ; 2 Co 1.19 ; Rm 16.21, et demeurera jusqu’à la fin l’un de ses plus fidèles disciples (voir 1 Tm et 2 Tm qui lui sont adressées).
z Paul s’opposait à ce que des chrétiens issus de la gentilité se fissent circoncire, Ga 2.3 ; 5.1-12. Mais Timothée était fils d’une Juive, et donc, pour le droit juif, israélite.
4 Dans les villes où ils passaient, ils transmettaient, en recommandant de les observer, les décrets portés par les apôtres et les anciens de Jérusalem.a
a Cette notation rédactionnelle résulte logiquement de la présentation du concile de Jérusalem telle qu’elle est donnée au chap. 15, où le décret est supposé avoir été promulgué en présence de Pierre et de Paul ; mais cf. 15.1.
5 Ainsi les Églises s’affermissaient dans la foi et croissaient en nombre de jour en jour.
6 Ils parcoururent la Phrygie et la région galate,b le Saint Esprit les ayant empêchés d’annoncer la parole en Asie.
b La Galatie proprement dite, cf. l’Introd. aux épîtres de saint Paul. Ainsi, parti d’Iconium, Paul avait l’intention de se diriger à l’ouest, vers Éphèse. Empêché par l’Esprit, il monte vers le nord et arrive en Phrygie ; obliquant vers le nord-est, il atteint ensuite le « territoire galate », où il fut retenu par la maladie, Ga 4.13-15. Paul évangélisa ces contrées, où il revint plus tard visiter les disciples, 18.23.
c Om. « de Jésus ».
d Plutôt que « Ils longèrent ».
9 Or, pendant la nuit, Paul eut une vision : un Macédonien était là, debout, qui lui adressait cette prière : « Passe en Macédoine, viens à notre secours ! »
e La rédaction passe brusquement à la première personne du pluriel première « section-nous » des Actes, mais voir 11.27. Cf. l’Introduction.
11 De Troas, gagnant le large nous cinglâmes droit sur Samothrace, et le lendemain sur Néapolis,
f Var. « cité du premier district de Macédoine », description exacte, car la Macédoine se divisait en quatre districts, dont le premier comprenait la ville de Philippes ; colonie romaine, comme bien d’autres villes que Paul visita, son administration était calquée sur celle de Rome.
g Le même mot grec peut signifier « prière » ou « lieu de prière », et dans un contexte juif ce dernier sens équivaut à « synagogue »; cf. aussi 16.16.
h La conversion de Lydie entraîne celle de toute sa famille ; cf. 10.44 ; 16.31, 34 ; 18.8 ; 1 Co 1.16.
i Contre la ligne de conduite ordinaire de Paul cf. 20.33-35 ; 1 Th 2.9 ; 2 Th 3.8 ; 1 Co 9. Dans la suite encore, les Philippiens pourront lui faire accepter des secours qu’il n’aurait acceptés d’aucun autre, cf. Ph 4.10-18. Il n’y a pas de plus bel hommage à la charité de Lydie et des autres chrétiens de Philippes.
16 Un jour que nous nous rendions au lieu de prière, nous rencontrâmes une servante qui avait un esprit divinateur ;j elle faisait gagner beaucoup d’argent à ses maîtres en rendant des oracles.
j Littéralement « un esprit python », ainsi nommé en souvenir du serpent Python de l’oracle de Delphes.
19 Mais ses maîtres, voyant disparaître leurs espoirs de gain, se saisirent de Paul et de Silas, les traînèrent sur l’agora devant les magistrats
k Les « usages » en question sont les usages juifs, cf. 6.14 ; 15.1 ; 21.21 ; 26.3 ; 28.17 ; Jn 19.40 les accusateurs ne font pas de distinction entre chrétiens et Juifs. Le grief précis est celui de prosélytisme s’il était permis aux Juifs de pratiquer leur religion, ils n’avaient pas le droit d’y attirer les Romains. La propagande chrétienne serait donc illégale.
25 Vers minuit, Paul et Silas, en prière, chantaient les louanges de Dieu ; les prisonniers les écoutaient.
29 Le geôlier demanda de la lumière, accourut et, tout tremblant,l se jeta aux pieds de Paul et de Silas.
l Effrayé cette fois parce qu’il se rend compte qu’il a traité en malfaiteurs des envoyés du ciel.
m Var. « la parole de Dieu ».
35 Lorsqu’il fit jour, les stratèges envoyèrent les licteurs dire au geôlier : « Relâche ces gens-là. »n
n Var. « Lorsqu’il fit jour, les stratèges se réunirent ensemble sur l’agora ; ils se souvenaient avec effroi du tremblement de terre qui s’était produit, et ils envoyèrent les licteurs dire "Relâche ces gens-là que tu as reçus hier." »
o Add. « en paix ».
p La lex Porcia interdisait sous des peines sévères de soumettre un citoyen romain à la flagellation.
38 Les licteurs rapportèrent ces paroles aux stratèges. Effrayés en apprenant qu’ils étaient citoyens romains,
q Texte alex. (et antiochien) « ceux-ci vinrent leur faire des excuses et, après les avoir menés dehors, ils leur demandèrent de quitter la ville. » Texte occ. « Et s’étant rendus à la prison avec de nombreux amis, ils les prièrent de sortir, disant « Nous ignorions vos affaires et que vous êtes des hommes justes. » Et après les avoir menés dehors, ils les pressèrent par ces paroles « Sortez de cette ville, de peur que ceux qui ont crié après vous ne se rassemblent de nouveau contre vous ». »
40 Au sortir de la prison, Paul et Silas se rendirent chez Lydie, revirent les frères et les exhortèrent, puis ils partirent.
17 Après avoir traversé Amphipolis et Apollonie, ils arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue.
r Dont sans doute Aristarque, un des plus fidèles compagnons de Paul, cf. 20.4 ; Col 4.10.
s Var. « de Grecs adorateurs de Dieu ». — La leçon adoptée suppose une distinction entre les « adorant Dieu », cf. 10.2, et les « Grecs » jusque-là non touchés par la propagande juive. La chrétienté de Thessalonique se composera principalement de païens convertis, cf. 1 Th 1.9-10, etc.
5 Mais les Juifs, pris de jalousie, ramassèrent sur la place quelques mauvais sujets, provoquèrent des attroupements et répandirent le tumulte dans la ville. Ils se présentèrent alors à la maison de Jason,t cherchant Paul et Silas pour les produire devant l’assemblée du peuple.
t Peut-être celui de Rm 16.21.
u En réalité, les chrétiens évitaient de donner au Christ le titre de basileus (« roi »), qui appartenait à l’empereur, et lui préféraient ceux de « Christ » (Messie) et de « Seigneur ».
10 Les frères firent aussitôt partir de nuit Paul et Silas pour Bérée.v Arrivés là, ils se rendirent à la synagogue des Juifs.
v Ce départ ne fit pas cesser la persécution à Thessalonique, cf. 1 Th 2.14.
13 Mais quand les Juifs de Thessalonique surent que Paul avait annoncé aussi à Bérée la parole de Dieu, ils vinrent là encore semer dans la foule l’agitation et le trouble.
w Luc abrège et simplifie. Timothée a dû accompagner Paul, puisque Paul le renverra d’Athènes à Thessalonique, 1 Th 3.1s.
16 Tandis que Paul les attendait à Athènes, son esprit s’échauffait en lui au spectacle de cette ville remplie d’idoles.x
x Centre spirituel de l’hellénisme païen, Athènes est aux yeux de Luc un symbole, comme le manifeste le discours de Paul, seul spécimen que les Actes nous aient conservé de sa prédication aux païens, et seul cas où nous le voyons user, pour combattre le paganisme, de la sagesse profane.
y Seule mention expresse dans les Actes d’une prédication de ce genre (cf. pourtant 14.7s).
z Les deux principales écoles philosophiques d’alors.
a Le terme (de l’argot athénien) signifie proprement « ramasseur de graines ». Il désignait un oiseau picoreur, le freux. On l’appliquait au gueux qui trouve sa nourriture où il peut, et au discoureur qui répète « comme un perroquet » des lieux communs.
b Les termes mêmes de l’accusation portée contre Socrate.
c Cf. v. 32. On prend le mot de « Résurrection » pour le nom d’une déesse (Anastasis) parèdre de Jésus.
19 Ils le prirent alors avec eux et le menèrent devant l’Aréopaged en disant : « Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes ?
d Le nom désigne une colline située au sud de l’agora. Il désigne aussi le haut conseil d’Athènes, qui tenait là autrefois ses séances. Le texte peut s’entendre de deux manières ou bien les philosophes ont conduit Paul « sur (la colline de) l’Aréopage », un peu à l’écart, pour l’entendre plus à l’aise ; ou bien, plutôt, ils l’ont conduit « devant (le conseil de) l’Aréopage ».
22 Debout au milieu de l’Aréopage, Paul dit alors :
« Athéniens, à tous égards vous êtes, je le vois, les plus religieux des hommes.
23 Parcourant en effet votre ville et considérant vos monuments sacrés, j’ai trouvé jusqu’à un autel avec l’inscription : « Au dieu inconnu ».f Eh bien ! ce que vous adorez sans le connaître, je viens, moi, vous l’annoncer.
e Après un exorde de circonstance, 22-23, Paul développe l’annonce du vrai Dieu en l’opposant aux conceptions païennes : 1° Dieu a créé l’univers ; on ne peut donc supposer qu’il habite dans un temple ou qu’il ait besoin du culte qu’on lui rend, 24-25 ; 2° Dieu a créé l’homme et l’a entouré de ses bienfaits ; il est absurde de l’assimiler à des objets matériels (les statues), 26-29. Le discours se termine par un appel à la repentance, dans la perspective du jugement, 30-31. Les deux parties du discours ont une pointe anti-idolâtrique. Paul s’inspire des schèmes habituels de la propagande monothéiste du judaïsme hellénistique. Cf. 14.15-17 ; Sg 13-14 ; Rm 1.19-25 ; Ep 4.17-19.
f Jusqu’ici on n’a pas d’autres exemples d’autels dédiés « Au dieu inconnu »; il est possible que Paul transforme pour son propre compte une dédicace — bien attestée à Athènes et ailleurs — « Aux dieux inconnus ». En tout cas Paul donne un autre sens à la dédicace le sens biblique de l’ignorance des païens qui ne connaissent pas Dieu, 1 Th 4.5 ; 2 Th 1.8 ; Ga 4.8 ; 1 Co 15.34 ; Ep 4.17-19 ; 1 P 1.14 ; Jr 10.25 ; Jb 18.21 ; Sg 13.1 ; 14.22. Il se disculpe ainsi du grief de prêcher une divinité étrangère.
24 « Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, lui, le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite pas dans des temples faits de main d’homme.
g Idée familière à la pensée grecque et au judaïsme hellénistique, correspondant d’ailleurs à un vieux thème biblique, cf. 1 Ch 29.10s ; 2 M 14.35 ; Ps 50.9-13 ; Am 5.21s, etc.
h Var. « d’un seul sang », « d’une seule nation », « d’une seule race ».
i Les « temps déterminés » évoquent surtout les saisons, dont le retour régulier assure aux hommes leur subsistance, 14.17 ; cf. Gn 1.14 ; Sg 7.18 ; Si 33.8 ; les « limites » de l’habitat des hommes sont probablement celles qui séparent la terre habitable des eaux de l’abîme, Gn 1.9-10 ; Ps 104.9 ; Jb 38.8-11 ; Pr 8.28-29 ; cf. Jr 5.22-24 ; Ps 74.17. Selon une autre explication, il s’agirait des temps et des frontières que Dieu a départis aux différents peuples, Gn 10 ; Dt 38.8s. De toute façon, il est question de l’ordre de l’univers, apte à conduire à la connaissance de Dieu.
j Var. « Dieu » ou « le Seigneur ».
k Var. « de vos poètes » ou « de vos sages ».
l Citation tirée des Phénomènes d’Aratus, poète originaire de Cilicie (IIIe siècle av. J.-C.). Cléanthe le Stoïcien (IIIe siècle) s’exprime à peu près dans les mêmes termes. La prédication monothéiste juive invoquait ici le fait que l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, Gn 1.26-27 ; Sg 2.23 ; Si 17.1-8, pour rendre manifeste l’absurdité du culte des idoles.
29 « Que si nous sommes de la race de Dieu, nous ne devons pas penser que la divinité soit semblable à de l’or, de l’argent ou de la pierre, travaillés par l’art et le génie de l’homme.m
m Paul s’inspire d’un vieux thème de propagande anti-idolâtrique, cf. Isa 40.20.
30 « Or voici que, fermant les yeux sur les temps de l’ignorance, Dieu fait maintenant savoir aux hommes d’avoir tous et partout à se repentir,
n Cf. Ps 9.9 ; 96.13 ; 98.9. C’est dans la perspective du jugement que les apôtres invitent au repentir, cf. surtout 10.42-43 ; 1 Th 1.10.
o La résurrection du Christ garantit la foi en sa mission de Juge et de Sauveur à la fin des temps, cf. Rm 14.9 ; 2 Tm 4.1 ; 1 P 4.5.
32 À ces mots de résurrection des morts, les uns se moquaient, les autres disaient : « Nous t’entendrons là-dessus une autre fois. »p
p Dans le monde grec, même chez les chrétiens, la doctrine de la résurrection a eu beaucoup de peine à vaincre les préventions cf. 1 Co 15.12s. Les Sanhédrites de Jérusalem condamnaient et persécutaient le message chrétien ; les Aréopagites d’Athènes se contentent d’en rire. L’échec de Paul à Athènes fut à peu près complet. Désormais, sa prédication rejettera les ornements de la sagesse grecque, 1 Co 2.1-5.
q Les lecteurs de Luc devaient le connaître. La légende s’est emparée de lui, surtout depuis qu’un auteur du Ve siècle (le « Pseudo-Denys ») a mis sous son nom ses écrits mystiques. On l’a aussi identifié avec saint Denys, premier évêque de Paris (IIIe siècle).
18 Après cela, Paul s’éloigna d’Athènes et gagna Corinthe.r
r Corinthe reconstruite par César était devenue la capitale de la province romaine d’Achaïe. L’élément romain et latin y était prédominant ; mais le commerce y attirait une population cosmopolite. La colonie juive y était importante. Corinthe était fâcheusement réputée pour la liberté de ses mœurs.
s Appelée aussi Prisca, Rm 16.3 ; 1 Co 16.19 ; 2 Tm 4.19.
t Cette mesure, connue de Suétone, date de 41. Elle ne visait pas littéralement « tous les juifs » de Rome, mais ceux qui s’agitaient « sous l’impulsion de Chrestus », c’est-à-dire du Messie (Christus). Ses effets furent très passagers, cf. Rm 16.3 ; 1 Co 16.19 ; 2 Tm 4.19.
u Bien qu’il reconnaisse le droit des missionnaires à leur subsistance, 1 Co 9.6-14 ; Ga 6.6 ; 2 Th 3.9 ; cf. Lc 10.7, Paul a toujours tenu à travailler de ses mains, 1 Co 4.12, pour n’être à charge à personne. 1 Th 2.9 ; 2 Th 3.8 ; 2 Co 12.13s, et prouver son désintéressement 20.33s ; 1 Co 9.15-18 ; 2 Co 11.7-12. Il n’a accepté de secours que des Philippiens, Ph 4.10-19 ; 2 Co 11.8s, cf. 16.15. À ses fidèles il recommande de même de travailler pour subvenir à leurs besoins, 1 Th 4.11s ; 2 Th 3.10-12, et à ceux des indigents, 20.35 ; Ep 4.28.
5 Quand Silas et Timothée furent arrivés de Macédoine,v Paul se consacra tout entier à la parole, attestant aux Juifs que Jésus est le Christ.w
v C’est après leur retour que Paul écrivit ses deux lettres aux fidèles de Thessalonique. Cf. 1 Th 1.1 ; 3.6 ; 2 Th 1.1. Arrivant de Macédoine avec des secours, 2 Co 11.8-9 ; Ph 4.15, ils ont assisté Paul dans l’évangélisation de Corinthe, 2 Co 1.19.
w La messianité de Jésus est l’objet spécifique de la prédication aux Juifs, cf. 2.36 ; 3.18, 20 ; 5.42 ; 8.5, 12 ; 9.22 ; 17.3 ; 18.28 ; 24.24 ; 26.23.