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Bible de Jérusalem – 1 Corinthiens 13

13 Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit.a

a À la différence de l’amour passionnel et égoïste, la charité (agapè) est un amour de dilection qui veut le bien d’autrui. Sa source est en Dieu qui a aimé le premier, 1 Jn 4.19, et a livré son Fils pour se réconcilier les pécheurs, Rm 5.8 ; 8.32-39 ; 2 Co 5.18-21 ; Ep 2.4-7 ; cf. Jn 3.16s ; 1 Jn 4.9-10, et s’en faire des élus, Ep 1.4, et des fils, 1 Jn 3.1. Attribué d’abord à Dieu (le Père), Rm 5.5 ; 8.39 ; 2 Co 13.11, 13 ; Ph 2.1 ; 2 Th 2.16 ; cf. 1 Jn 2.15, cet amour qui est la nature même de Dieu, 1 Jn 4.7s, 16, se trouve au même titre chez le Fils, Rm 8.35, 37, 39 ; 2 Co 5.14 ; Ep 3.19 ; 1 Tm 1.14 ; 2 Tm 1.13, qui aime le Père comme il en est aimé, Ep 1.6 ; Col 1.13 ; cf. Jn 3.35 ; 10.17 ; 14.31, et comme lui aime les hommes, Jn 13.1, 34 ; 14.21 ; 15.9, pour qui il s’est livré, 2 Co 5.14s ; Ga 2.20 ; Ep 5.2, 25 ; 1 Tm 1.14s ; cf. Jn 15.13 ; 1 Jn 3.16 ; Ap 1.5. Il est aussi l’amour de l’Esprit Saint, Rm 15.30 ; Col 1.8, qui le répand dans les cours des chrétiens, Rm 5.5 ; cf. Ga 5.22, leur donnant d’accomplir enfin, cf. Rm 8.4, ce précepte essentiel de la Loi qu’est l’amour de Dieu et du prochain, Mt 22.37-40 ; Rm 13.8-10 ; Ga 5.14. Car l’amour des frères, et même des ennemis, Mt 5.43-48, est la suite nécessaire et la vraie preuve de l’amour de Dieu, 1 Jn 3.17 ; 4.20s, le commandement nouveau qu’a donné Jésus, Jn 13.34s ; 15.12, 17 ; 1 Jn 3.23 ; etc., et que ses disciples ne cessent d’inculquer, Rm 13.8 ; Ga 5.13s ; Ep 1.15 ; Ph 2.2s ; Col 1.4 ; 1 Th 3.12 ; 2 Th 1.3 ; Phm 5, 7 ; cf. Jc 2.8 ; 1 P 1.22 ; 2.17 ; 4.8 ; 1 Jn 2.10 ; 3.10s, 14 ; etc. C’est ainsi que Paul aime les siens, 2 Co 2.4 ; 12.15 ; etc., et qu’il en est aimé, Col 1.8 ; 1 Th 3.6 ; etc. Cette charité à base de sincérité et d’humilité, d’oubli et de don de soi, Rm 12.9s ; 13.4-7 ; 2 Co 6.6 ; Ph 2.2s, de service, Ga 5.13 ; cf. He 6.10, et de support mutuel, Ep 4.2 ; cf. Rm 14.15 ; 2 Co 2.7s, doit se prouver par des actes, 2 Co 8.8-11, 24 ; cf. 1 Jn 3.18, et garder les commandements du Seigneur, Jn 14.15 ; 1 Jn 5.2s, etc., rendant la foi effective, Ga 5.6 ; cf. He 10.24. Elle est le lien de la perfection, Col 3.14 ; cf. 2 P 1.7, et « couvre les péchés », 1 P 4.8 ; cf. Lc 7.47. S’appuyant sur l’amour de Dieu, elle ne craint rien, Rm 8.28-39 ; cf. 1 Jn 4.17s. S’exerçant dans la vérité, Ep 4.15 ; cf. 2 Th 2.10, elle donne le vrai sens moral, Ph 1.9s, et ouvre l’homme à une connaissance spirituelle du mystère divin, Col 2.2 ; cf. 1 Jn 4.7, de l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance, Ep 3.17-19 ; cf. 8.1-3 ; 13.8-12. Faisant habiter dans l’âme le Christ, Ep 3.17, et toute la Trinité, 2 Co 13.13 ; cf. Jn 4.15-23 ; 1 Jn 4.12, elle nourrit une vie des vertus théologales, cf. Rm 1.16 ; 5.2, où elle est la reine, 13.13, car elle seule ne passera pas, 13.8, mais s’épanouira dans la vision, 13.12 ; cf. 1 Jn 3.2, quand Dieu accordera à ses élus les biens qu’il a promis à ceux qui l’aiment, 2.9 ; Rm 8.28 ; Ep 6.24 ; 2 Tm 4.8 ; cf. Jc 1.12 ; 2.5.

2 Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien.b

b Dans ce verset « je ne suis rien » veut dire « être inexistant »; opposer 1.30.

3 Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.

4 La charité est longanime ;c la charité est serviable ; elle n’est pas envieuse ; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ;

c Aux vv. 4-7 la charité est définie par une série de quinze verbes. Elle est caractérisée non de façon abstraite, mais par l’action qu’elle suscite.

5 elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal ; 6 elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité. 7 Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.

8 La charité ne passe jamais.d Les prophéties ? elles disparaîtront. Les langues ? elles se tairont. La science ? elle disparaîtra.

d Paul oppose le moment présent (« à présent », v. 12) où les Corinthiens, de façon puérile (voir 3.1), donnent une importance exagérée aux charismes, et le futur (« alors », v. 12) où ils accordent la prépondérance aux vertus essentielles qui sont la foi, l’espérance et la charité.

9 Car partielle est notre science, partielle aussi notre prophétie. 10 Mais quand viendra ce qui est parfait, ce qui est partiel disparaîtra. 11 Lorsque j’étais enfant, je parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant ; une fois devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant. 12 Car nous voyons, à présent, dans un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face. À présent, je connais d’une manière partielle ; mais alors je connaîtrai comme je suis connu.

13 Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses,e mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité.

e La persistance de la foi et de l’espérance montrent que Paul ne pense pas ici à la vie après la mort. Le groupement des trois vertus théologales, qui apparaît chez Paul dès 1 Th 1.3 et lui est sans doute antérieur, revient souvent dans ses épîtres, avec des variations dans l’ordre : 1 Th 5.8 ; 13.7, 13 ; Ga 5.5s ; Rm 5.1-5 ; 12.6-12 ; Col 1.4-5 ; Ep 1.15-18 ; 4.2-5 ; 1 Tm 6.11 ; Tt 2.2. Cf. He 6.10-12 ; 10.22-24 ; 1 P 1.3-9, 21s. De plus on trouve ensemble foi et amour, 1 Th 3.6 ; 2 Th 1.3 ; Phm 5, constance et foi, 2 Th 1.4, charité et constance, 2 Th 3.5. Cf. 2 Co 13.13.

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