31 Cependant les Églisesy jouissaient de la paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ; elles s’édifiaient et vivaient dans la crainte du Seigneur, et elles étaient comblées de la consolation du Saint Esprit.z
y « les Églises » texte occ. et antiochien ; « l’Église » texte alex.
z C’est la joie de la foi, 2.46. D’autres traduisent « elles croissaient par la consolation (ou par l’assistance ; ou grâce aux encouragements) du Saint-Esprit ».
32 Pierre, qui passait partout, descendit également chez les saints qui habitaient Lydda.
a Miracles analogues Lc 5.18-26 ; 13.11-13 ; Jn 5.1-14 ; 3.1-10 ; 14.8-10.
36 Il y avait à Joppé parmi les disciples une femme du nom de Tabitha, en grec Dorcas.b Elle était riche des bonnes œuvres et des aumônes qu’elle faisait.
b Littéralement « ce qui se traduit Dorcas » le nom signifie « gazelle ».
39 Pierre partit tout de suite avec eux. Aussitôt arrivé, on le fit monter à la chambre haute, où toutes les veuves en pleurs s’empressèrent autour de lui, lui montrant les tuniques et les manteaux que faisait Dorcas lorsqu’elle était avec elles.
43 Pierre demeura un certain temps à Joppé chez un corroyeur appelé Simon.
10 Il y avait à Césarée un homme du nom de Corneille, centurion de la cohorte Italique.
c Aux yeux de Luc, la conversion, cf. 3.19, de Corneille n’est pas un simple cas individuel. Sa portée universelle ressort du récit lui-même et de son insistance sur les visions de Pierre et de Corneille, et surtout du lien mis par l’auteur entre cet événement et les décisions du « Concile de Jérusalem », cf. 15.7-11, 14. Deux leçons distinctes semblent se dégager : 1° Dieu lui-même a montré que les païens devaient être reçus dans l’Église sans qu’on les astreigne aux prescriptions de la Loi, cf. 10.34-35, 44-48a ; 11.1, 15-18 ; 15.7-11, 14 ; et Ga 2.1-10 ; 2° Dieu lui-même a montré à Pierre qu’il devait accepter l’hospitalité d’un incirconcis on sent ici le problème des rapports entre chrétiens issus du judaïsme et chrétiens issus du paganisme, cf. 10.10-16, 28-29 ; 11.2-14 ; et Ga 2.11-21.
d Les expressions « craignant Dieu », 10.2, 22, 35 ; 13.16, 26, et « adorant Dieu », 13.43, 50 ; 17.4, 14 ; 18.7, qui équivalent à « pieux » ou « religieux », peuvent s’appliquer aux païens sympathisant avec le judaïsme.
3 Il eut une vision. Vers la neuvième heure du jour, l’Ange de Dieu — il le voyait clairement — entrait chez lui et l’appelait : « Corneille ! »
e Littéralement « sont montées en mémorial devant Dieu ». L’expression évoque le sacrifice de « mémorial », cf. Lv 2.2, 9, 16, auquel Tb 12.12 assimile la prière.
9 Le lendemain, tandis qu’ils faisaient route et approchaient de la ville, Pierre monta sur la terrasse, vers la sixième heure, pour prier.
f On a suivi le texte occ.
g Pierre est invité à s’affranchir de ses scrupules touchant la pureté légale, 11.9. Cf. Mt 15.1-20 ; Rm 14.14, 17. L’application est faite en 15.9 par la foi, Dieu a purifié le cœur des païens, bien que leur corps, n’ayant pas été circoncis, reste rituellement impur. Conséquence pratique Pierre ne doit plus craindre de frayer avec des incirconcis, 10.27-28.
17 Tout perplexe, Pierre était à se demander en lui-même ce que pouvait bien signifier la vision qu’il venait d’avoir, quand justement les hommes envoyés par Corneille, s’étant enquis de la maison de Simon, se présentèrent au portail.
h Le rôle de l’Esprit est parallèle à celui de l’Ange du Seigneur, cf. 8.26, 29.
i Var. « trois hommes », cf. 11.11.
26 Mais Pierre le releva en disant : « Relève-toi. Je ne suis qu’un homme, moi aussi. »
j Var. « je jeûnais et j’étais en prière ».
k Cette tournure impersonnelle, respectueuse de la majesté divine, évoque en même temps le ministère des anges ; cf. Mt 18.11, 14 ; Ap 5.8 ; 8.3 ; Tb 12.12.
34 Alors Pierre prit la parole et dit : « Je constate en vérité que Dieu ne fait pas acception des personnes,
l Terminologie cultuelle (cf. v. 4). Est agréable à Dieu un sacrifice irréprochable ou celui qui l’offre, Lv 1.3 ; 19.5 ; 22.19-27. Isaïe (Isa 56.7) avait annoncé qu’à la fin des temps les sacrifices des païens seraient agréables à Yahvé ; voir Ml 1.10-11. Cf. Rm 15.16 ; Ph 4.18 ; 1 P 2.5.
37 Vous savez ce qui s’est passé dans toute la Judée :m Jésus de Nazareth, ses débutsn en Galilée, après le baptême proclamé par Jean ;
m Les vv. 37-42 forment un résumé de l’histoire évangélique, cf. 1.21-22 ; 2.22, soulignant les points que Luc lui-même met en relief dans son évangile.
n Var. « le début ».
o « Ressuscité le troisième jour » la formule classique de la prédication et de la foi chrétiennes. Elle apparaît déjà dans le Credo embryonnaire de 1 Co 15.4, avec la précision « selon les Écritures ». La formule fait écho à Jon 2.1 (cf. Mt 12.40) ; voir aussi Os 6.2. On la retrouve dans Mt 16.21 ; 17.23 ; 20.19 ; 27.64 ; Lc 9.22 ; 18.33 ; 24.7, 46.
41 non à tout le peuple, mais aux témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec luip après sa résurrection d’entre les morts ;
p Add. occ. « et avons vécu familièrement en sa compagnie pendant quarante jours après sa résurrection d’entre les morts ».
42 et il nous a enjoint de proclamer au Peupleq et d’attester qu’il est, lui, le juge établi par Dieu pour les vivants et les morts.r
q Le « Peuple » par excellence, c’est le peuple d’Israël, 10.2 ; 21.28.
r Les vivants ceux qui seront en vie au moment de la parousie ; les morts ceux qui, déjà morts, ressusciteront alors pour le jugement. Voir 1 Th 4.13—5.10. — En ressuscitant Jésus, Dieu l’a établi dans sa dignité de souverain Juge, 17.31 ; Jn 5.22, 27 ; 2 Tm 4.1 ; 1 P 4.5 ; l’annonce de la Résurrection est donc en même temps pour les hommes une invitation au repentir, cf. 17.30-31.
44 Pierre parlait encore quand l’Esprit Saint tombas sur tous ceux qui écoutaient la parole.
s C’est « la Pentecôte des païens », analogue à la première Pentecôte, ainsi que Pierre le constate, v. 47 ; 11.15 ; 15.8.
t Les apôtres n’administraient généralement pas le baptême eux-mêmes, cf. 19.5 ; 1 Co 1.14, 17.
u D’après 11.2-3 (cf. 10.28), c’est ce séjour de Pierre chez des incirconcis, plus encore que l’autorisation de les baptiser, qui a semblé illégitime aux « Hébreux » de Jérusalem. Le même problème donna occasion à l’affaire d’Antioche, Ga 2.11s.
11 Cependant les apôtres et les frères de Judée apprirent que les païens, eux aussi, avaient accueilli la parole de Dieu.
v Texte occ. « Pierre donc, au bout d’un temps assez long, voulut se mettre en route pour Jérusalem. Après avoir parlé aux frères et les avoir affermis, il s’en alla, faisant par les campagnes d’abondants discours et instruisant les gens. Lorsqu’il arriva chez eux et leur annonça la grâce accordée par Dieu, les frères circoncis le prirent à partie. »
11 « Juste au même moment, trois hommes se présentèrent devant la maison où nous étions ; ils m’étaient envoyés de Césarée.
15 « Or, à peine avais-je commencé à parler que l’Esprit Saint tomba sur eux, tout comme sur nous au début.
w « Dieu » omis par occ. (c’est le Christ qui donne l’Esprit).
x Pierre s’explique sur le baptême accordé à un païen ; il ne répond pas au grief d’avoir accepté l’hospitalité d’un incirconcis, cf. v. 3, voir 10.1. D’après Luc, c’est Pierre, qui, au moins idéalement, a le premier agrégé des païens à l’Église, cela quelle que soit la portée du baptême de l’eunuque éthiopien, 8.26-39, et quelle que soit la chronologie de l’évangélisation d’Antioche, dont le récit est réservé pour la suite vv. 19s. Dans cette perspective, le Concile de Jérusalem, 15.5-29, apparaîtra un peu comme la suite ou la reprise des délibérations de 11.1-18.
18 Ces paroles les apaisèrent, et ils glorifièrent Dieu en disant : « Ainsi donc aux païens aussi Dieu a donné la repentance qui conduit à la vie ! »