j 1° En son sens premier, la « chair » désigne la matière corporelle, 1 Co 15.39 ; cf. Lc 24.39 ; Ap 17.16 ; 19.18, qui s’oppose à l’esprit, 1.9 ; le corps objet de sensation, Col 2.1, 5, particulièrement d’union sexuelle, 1 Co 6.16 ; 7.28 ; Ep 5.29, 31 ; cf. Mt 19.5 ; Jn 1.13 ; Jude 7, d’où résultent la parenté et l’hérédité, 4.1 ; 9.3, 5 ; 11.14 ; cf. He 12.9. La « chair » sert ainsi, selon l’usage biblique de basar, à souligner ce qu’il y a de faiblesse périssable dans la condition humaine, 6.19 ; 2 Co 7.5 ; 12.7 ; Ga 4.13s ; cf. Mt 26.41, et à désigner l’homme dans sa petitesse devant Dieu, 3.20 et Ga 2.16 ; 1 Co 1.29 ; cf. Mt 24.22 ; Lc 3.6 ; Jn 17.2 ; Ac 2.17 ; 1 P 1.24. D’où, pour opposer l’ordre de la nature à celui de la grâce, l’usage des expressions « selon la chair ». 1 Co 1.26 ; 2 Co 1.17 ; Ep 6.5 ; Col 3.22 ; cf. Phm 16 ; Jn 8.15, « la chair et le sang », 1 Co 15.50 ; Ga 1.16 ; Ep 6.12 ; He 2.14 ; cf. Mt 16.17, et « charnel », 15.27 ; 1 Co 3.1, 3 ; 9.11 ; 2 Co 1.12 ; 10.4. — 2° L’Esprit étant le don spécifique de l’ère eschatologique, la « chair » en vient à caractériser l’ère ancienne par opposition à la nouvelle, 9.8 ; Ga 3.3 ; 6.12s ; Ph 3.3s ; Ep 2.11 ; cf. He 9.10, 13 ; Jn 3.6 ; 6.63 ; de même « selon la chair », 1 Co 10.18 ; 2 Co 11.18 ; Ga 4.23, 29 ; cf. 1.3s ; 2 Co 5.16, et « charnel », He 7.16 ; mais cf. 1 Co 10.3s. — 3° Paul insiste particulièrement sur la « chair » comme siège des passions et du péché, 7.5, 14, 18, 25 ; 13.14 ; 2 Co 7.1 ; Ga 5.13, 19 ; Ep 2.3 ; Col 2.13, 18, 23 ; cf. 1 P 2.11 ; 2 P 2.10, 18 ; 1 Jn 2.16 ; Jude 8, 23, vouée à la corruption, 1 Co 15.50 ; Ga 6.8 ; Cf. Jc 5.3 ; Ac 2.26, 31, et à la mort, 8.6, 13 ; 1 Co 5.5 ; 2 Co 4.11 ; cf. 1 P 4.6, au point de la personnifier comme une force du Mal, ennemie de Dieu, 8.7s, et hostile à l’Esprit, 8.4-9, 12s ; Ga 5.16s. Le Christ a brisé cette force en assumant la « chair de péché », 8.3 ; cf. 1 Tm 3.16 ; Jn 1.14 ; 1 Jn 4.2 ; 2 Jn 7, et en la tuant sur la croix, 8.3 ; Ep 2.14-16 ; Col 1.22 ; cf. He 5.7s ; 10.20 ; 1 P 3.18 ; 4.1. Unis à lui, cf. Jn 6.51s, les chrétiens ne sont plus « dans la chair », 7.5 ; 8.9, qu’ils ont crucifiée, Ga 5.24 ; cf. 1 P 4.1, et dépouillée par le baptême, Col 2.11 ; ou plus exactement, s’ils sont encore « dans la chair » tant qu’ils restent dans ce monde ancien, Ph 1.22, 24 ; cf. 1 P 4.2, ils ne lui sont plus asservis, 2 Co 10.3, mais la dominent par leur union au Christ, cf. Ga 2.20 ; Col 1.24.
14 En effet, nous savons que la Loi est spirituelle ; mais moi je suis un être de chair, vendu au pouvoir du péché.
n Il s’agit ici de l’homme sous l’empire du péché, avant la justification, tandis qu’au chap. 8:il s’agira du chrétien justifié, en possession de l’Esprit. Mais celui-ci, ici-bas, connaît aussi une division intérieure, Ga 5.17s.
u Le Noûs, entendement ou pensée de l’homme, est une notion grecque bien distincte du pneuma au sens d’Esprit surnaturel, 5.5, et même de l’esprit au sens biblique de partie supérieure de l’homme, 1.9. C’est le principe de l’intelligence, 1 Co 14.14, 15, 19 ; Ph 4.7 ; 2 Th 2.2 ; cf. Lc 24.45 ; Ap 13.18 ; 17.9, et du jugement moral, 14.5 ; 1 Co 1.10. Normalement rectifié, 7.23, 25, il se trouve cependant perverti, 1.28 ; Ep 4.17 ; 1 Tm 6.5 ; 2 Tm 3.8 ; Tt 1.15, par la « chair », Col 2.18 ; cf. 7.5, et doit être renouvelé, 12.2, dans l’esprit et par l’Esprit, Ep 4.23s ; cf. Col 3.10.
v Cette phrase semble être une addition (peut-être de Paul lui-même) qui serait mieux en place avant le v. 24.