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Bible de Jérusalem – Romains 5

2. L’HOMME JUSTIFIÉ EN MARCHE VERS LE SALUT

La justification gage du salut.j

5 Ayant donc reçu notre justification de la foi, nous sommesk en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ,

j Thème de la seconde partie, 5-8: : le chrétien justifié, cf. 1-4, trouve dans l’amour de Dieu et le don de l’Esprit la garantie du salut. Les vv. 1-11, introduction de la section 5-8, sont tournés vers le futur, alors que les vv. 12-21 reviennent vers le passé pour souligner, en opposition à la figure d’Adam, le rôle unique du Christ, par qui toute grâce nous a été donnée en plénitude.

k Var. : « soyons ».

2 lui qui nous a donné d’avoir accès par la foi à cette grâcel en laquelle nous sommes établis et nous nous glorifions dans l’espérancem de la gloire de Dieu.

l La faveur de vivre dans l’amitié divine, l’« état de grâce ».

m L’espérance chrétienne est l’attente des biens eschatologiques : la résurrection du corps, 8.18-23 ; 1 Th 4.13s ; cf. Ac 2.26 ; 23.6 ; 24.15 ; Ac 26.6-8 ; 28.20, l’héritage des saints, Ep 1.18 ; cf. He 6.11s ; 1 P 1.3s, la vie éternelle, Tt 1.2 ; cf. 1 Co 15.19, la gloire, 5.2 ; 2 Co 3.7-12 ; Ep 1.18 ; Col 1.27 ; Tt 2.13 ; la vision de Dieu, 1 Jn 3.2s, en un mot le salut, 1 Th 5.8 ; cf. 1 P 1.3-5, de soi et des autres, 2 Co 1.6s ; 1 Th 2.19. Désignant d’abord la vertu qui attend ces biens, elle peut parfois désigner ces biens célestes eux-mêmes, Ga 5.5 ; Col 1.5 ; Tt 2.13 ; He 6.18. Jadis déposée en Israël, Ep 1.11-12 ; cf. Jn 5.45 ; 4.18, à l’exclusion des païens, Ep 2.12 ; cf. 1 Th 4.13, elle y préparait une espérance meilleure, He 7.19, qui est aujourd’hui offerte même aux païens, Ep 1.18 ; Col 1.27 ; cf. Mt 12.21 ; 15.12, dans le mystère du Christ, 16.25. Elle se fonde sur Dieu, 1 Tm 5.5 ; 6.17 ; 1 P 1.21 ; 3.5, son amour, 2 Th 2.16, son appel, 1 P 1.13-15 ; cf. Ep 1.18 ; 4.4, sur sa puissance, 4.17-21, sa véracité, Tt 1.2 ; He 6.18, et sa fidélité, He 10.23, à tenir ses promesses, qu’il a exprimées par les Écritures, 15.4, et l’Évangile, Col 1.23, et réalisées en la personne du Christ, 1 Tm 1.1 ; 1 P 1.3, 21. Aussi ne peut-elle décevoir, 5.5. Tendue par définition vers des biens invisibles, 8.24 ; He 11.1, elle s’appuie sur la foi, 4.18 ; 5.1s ; 15.13 ; Ga 5.5, He 6.11s ; 1 P 1.21, et se nourrit de la charité 5.5 ; 1 Co 13.7, les deux autres vertus théologales avec lesquelles elle a un lien étroit, 1 Co 13.13. L’Esprit Saint, le don eschatologique par excellence déjà possédé partiellement, 5.5 ; Ac 1.8, est sa source privilégiée, Ga 5.5, qui l’éclaire, Ep 1.17s, la fortifie, 15.13 et opère par elle l’unité du Corps, Ep 4.4. Fondée sur la justification par la foi au Christ, 5.1s ; cf. Ga 5.5, elle est pleine d’assurance, 2 Co 3.12 ; He 3.6, de réconfort, 2 Th 2.16 ; He 6.18, de joie, 12.12 ; 15.13 ; 1 Th 2.19, et de fierté, 5.2 ; 1 Th 2.19 ; He 3.6 ; elle ne se laisse point abattre par les souffrances présentes, qui comptent peu auprès de la gloire promise, 8.18, mais les supporte au contraire avec une « constance », 8.25 ; 12.12 ; 15.4 ; 1 Th 1.3 ; cf. 1 Co 13.7, qui l’éprouve, 5.4, et l’affermit, 2 Co 1.7.

3 Que dis-je ? Nous nous glorifions encore des tribulations, sachant bien que la tribulation produit la constance, 4 la constance une vertu éprouvée, la vertu éprouvée l’espérance.

5 Et l’espérance ne déçoit point, parce que l’amour de Dieun a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné.o

n L’amour dont Dieu nous aime et dont le Saint Esprit est un gage, et, par sa présence active en nous, un témoin : cf. 8.15 et Ga 4.6. En lui nous nous adressons à Dieu comme un fils à son Père ; l’amour est réciproque. En lui également, nous aimons nos frères de l’amour même dont le Père aime le Fils et dont il nous aime (cf. Jn 17.26).

o L’Esprit Saint de la promesse, Ep 1.13 ; cf. Ga 3.14 ; Ac 2.33, qui caractérise la nouvelle alliance, 2.29 ; 7.6 ; 2 Co 3.6 ; cf. Ga 3.3 ; 4.29 ; Ez 36.27, n’est pas seulement une manifestation extérieure de puissance thaumaturgique et charismatique, Ac 1.8 ; il est aussi et surtout un principe intérieur de vie nouvelle que Dieu donne, 1 Th 4.8, etc. ; cf. Lc 11.13 ; Jn 3.34 ; 14.16s ; Ac 1.5 ; 2.38, etc. ; 1 Jn 3.24, envoie, Ga 4.6 ; cf. Lc 24.49 ; Jn 14.26 ; 1 P 1.12, fournit, Ga 3.5 ; Ph 1.19, verse, ici ; Tt 3.5s ; cf. Ac 2.33. Reçu par la foi, Ga 3.2, 14 ; cf. Jn 7.38s ; Ac 11.17, et le baptême, 1 Co 6.11 ; Tt 3.5 ; cf. Jn 3.5 ; Ac 2.38 ; 19.2-6, il habite dans le chrétien, 8.9 ; 1 Co 3.16 ; 2 Tm 1.14 ; cf. Jc 4.5, dans son esprit, 8.16 ; cf. 1.9, et même dans son corps, 1 Co 6.19. Cet Esprit, qui est l’Esprit du Christ, 8.9 ; Ph 1.19 ; Ga 4.6 ; cf. 2 Co 3.17 ; Ac 16.7 ; Jn 14.26 ; 15.26 ; 16.7, 14, rend le chrétien fils de Dieu, 8.14-16 ; Ga 4.6s, et fait habiter le Christ en son cœur, Ep 3.16. Il est pour le chrétien (comme pour le Christ lui-même, 1.4) un principe de résurrection, 8.11, par un don eschatologique qui dès à présent le marque comme d’un sceau, 2 Co 1.22 ; Ep 1.13 ; 4.30, et se trouve en lui à titre d’arrhes, 2 Co 1.22 ; 5.5 ; Ep 1.14, et de prémices, 8.23. Se substituant au principe mauvais de la chair, 7.5, il devient en l’homme un principe de foi, 1 Co 12.3 ; 2 Co 4.13 ; cf. 1 Jn 4.2s, de connaissance surnaturelle, 1 Co 2.10-16 ; 7.40 ; 12.8s ; 14.2s ; Ep 1.17 ; 3.16, 18 ; Col 1.9 ; cf. Jn 14.26, d’amour, 5.5 ; 15.30 ; Col 1.8, de sanctification, 15.16 ; 1 Co 6.11 ; 2 Th 2.13 ; cf. 1 P 1.2, de conduite morale, 8.4-9, 13 ; Ga 5.16-25, de courage apostolique, Ph 1.19 ; 2 Tm 1.7s ; cf. Ac 1.8, d’espérance, 15.13 ; Ga 5.5 ; Ep 4.4, et de prière, 8.26s, cf. Jc 4.3, 5 ; Jude 20. Il ne faut pas l’éteindre, 1 Th 5.19, ni le contrister, Ep 4.30. Unissant au Christ, 1 Co 6.17, il fait l’unité de son Corps, 1 Co 12.13 ; Ep 2.16, 18 ; 4.4.

6 C’est en effet alors que nous étions sans force, c’est alors, au temps fixé, que le Christ est mort pour des impies ; — 7 à peine en effet voudrait-on mourir pour un homme juste ; pour un homme de bien, oui, peut-être osera-t-on mourir ; — 8 mais la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous. 9 Combien plus, maintenant justifiés dans son sang, serons-nous par lui sauvés de la colère. 10 Si, étant ennemis, nous fûmes réconciliés à Dieu par la mort de son Fils, combien plus, une fois réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie, 11 et pas seulement cela, mais nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ par qui dès à présent nous avons obtenu la réconciliation.

Adam et Jésus Christ.p

12 Voilà pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort,q et qu’ainsi la mort a passé en tous les hommes, situation dans laquelle tous ont péché ;r

p Le péché habite dans l’homme, 7.14-24 ; or la mort, châtiment du péché, est entrée dans le monde à la suite de la faute d’Adam, Sg 2.24 ; Paul en conclut que le péché lui-même est entré dans l’humanité par le moyen de cette faute initiale ; c’est la doctrine du Péché originel. Elle intéresse ici l’Apôtre par le parallèle qu’elle lui procure entre l’œuvre néfaste du premier Adam et la réparation surabondante du « dernier Adam », vv. 15-19 ; 1 Co 15.21s, 25. C’est comme « nouvel Adam », image en qui Dieu restaure sa création, 8.29 ; 2 Co 5.17, que le Christ sauve l’humanité.

q Le péché sépare l’homme de Dieu. Cette séparation est la « mort »:mort spirituelle et « éternelle » dont la mort physique est le signe, cf. Sg 1.13 ; 2.24 ; He 6.1.

r La proposition du v. 12d peut être interprétée comme une relative (à la suite de quoi) ou comme une circonstantielle causale (parce que, du fait que), voire consécutive (en sorte que). La traduction choisie ici rend compte de l’insistance avec laquelle Paul décrit le processus (temporel) à l’œuvre depuis le commencement : 1° péché d’un seul (vv. 12, 15, 17), 2° avec pour effet la mort de tous (vv. 12, 13, 17), 3° ensuite, la situation pécheresse (vv. 12d), 4° enfin, la venue de la loi mosaïque et son rôle (vv. 13, 20).

13 car jusqu’à la Loi il y avait du péché dans le monde, mais le péché n’est pas imputé quand il n’y a pas de loi ;

14 cependant la mort a régné d’Adam à Moïse même sur ceux qui n’avaient point péché d’une transgression semblable à celle d’Adam, figures de celui qui devait venir...

s « Figure », cf. 1 Co 10.6, ressemblante mais imparfaite. Aussi la comparaison, amorcée au v. 12 et interrompue par la longue parenthèse des vv. 13 et 14, se transforme-t-elle au v. 15 en un contraste.

15 Mais il n’en va pas du don comme de la faute. Si, par la faute d’un seul, la multitudet est morte, combien plus la grâce de Dieu et le don conféré par la grâce d’un seul homme, Jésus Christ, se sont-ils répandus à profusion sur la multitude.

t Cette « multitude » inclut tous les hommes, cf. v. 18 ; voir Mt 20.28.

16 Et il n’en va pas du don comme des conséquences du péché d’un seul : le jugement venant après un seul péché aboutit à une condamnation, l’œuvre de grâce à la suite d’un grand nombre de fautes aboutit à une justification. 17 Si, en effet, par la faute d’un seul, la mort a régné du fait de ce seul homme, combien plus ceux qui reçoivent avec profusion la grâce et le don de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus Christ.

18 Ainsi donc, comme la faute d’un seul a entraîné sur tous les hommes une condamnation, de même l’œuvre de justice d’un seul procure à tous une justification qui donne la vie. 19 Comme en effet par la désobéissance d’un seul homme la multitude a été constituée pécheresse, ainsi par l’obéissance d’un seul la multitude sera-t-elle constituéeu juste.

u Non pas seulement au Jugement dernier (la justification pour Paul est actuelle, cf. 5.1, etc.), mais à mesure que les hommes renaîtront en Jésus Christ.

20 La Loi,v elle, est intervenue pour que se multipliât la faute ; mais où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé :

v Les vv. 20-21 constituent la thèse (prothesis) que Paul entend défendre en ces chapitres. Il la reformulera avec des expressions très voisines en 6.1-15 ; 7.7 ; 8.1-2.

21 ainsi, de même que le péché a régné dans la mort, de même la grâce régnerait par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur.

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