Explication du Psaume 51
Explication du Psaume 51 Martin Luther
(1545)
Traduit du latin par J.-F. Nardin
(1842)

Source : avec autorisation de theotex.org — theotex@gmail.com

De sa nature et de son enfance, où il reçut une éducation très sévère, Martin Luther avait contracté une attitude craintive vis-à-vis de Dieu, qu’il imaginait constamment en colère contre ses péchés. Devenu Moine, ses angoisses religieuses s’accrurent jusqu’à l’amener au voisinage de la folie et du tombeau. Enfin brilla sur lui la grande vérité centrale de la Bible, celle qui fut à la base de la Réforme : La justification de l’homme auprès de Dieu, s’obtient par la foi seule, sans que les œuvres y apportent aucune contribution. Toute l’exégèse de Luther restera marquée par l’expérience dramatique de cette révélation ; ainsi c’est spontanément, que dans le psaume 51, il s’identifie avec David, roi adultère et assassin, mais pécheur brisé et repentant, qui ne plaide que la pure miséricorde de Dieu. La foi des croyants de l’Ancienne alliance se portait sur le Messie à venir, celle de ceux de la Nouvelle regarde au Messie déjà venu : Jésus-Christ ; les uns et les autres sont donc sauvés par lui de la même manière. Composé en latin en 1532, imprimé en 1545, ce livre du Réformateur sur le Psaume de la repentance de David n’est pas à proprement parler un Commentaire : il va au-delà du texte, en appliquant de manière spirituelle les pensées du psalmiste à la vie chrétienne. Luther explique l’Écriture comme il prêche, son Explication du Psaume 51, est en somme une collection de vingt sermons portant sur chacun des versets. Jean-Frédéric Nardin (1687-1728), qui l’a traduit en français, a été un prédicateur piétiste remarquable du pays de Montbéliard. La traduction du Psaume figurant en tête de Armand de Mestral (1815-1873), pasteur suisse ; celle placée à la fin, et en vers, de Clément Marot (1496-1544), fameux poète de la cour de Marguerite de Navarre.

Table des matières

Psaume 51

Introduction
  1. Le Psaume Miséricorde.
  2. L’utilité de ce Psaume.
  3. C’est un psaume pénitentiel.
  4. Il ne faut pas seulement s’arrêter au péché actuel ; car cela ferait qu’on oublierait la grâce et qu’on aurait recours aux bonnes œuvres.
  5. La fausse repentance des hypocrites.
  6. Le fruit qu’on retirera de l’intelligence de ce Psaume.
  7. La matière de ce Psaume, c’est le péché et la grâce.
  8. Le titre de ce Psaume.
  9. La racine du péché. L’énormité du péché de David.
  10. Une puissante leçon de la corruption de toute la nature.
  11. Comment nous devons profiter des péchés des saints.
  12. L’adultère de David a donné occasion à ce Psaume.
  13. Ce que c’est que le péché, selon ce Psaume.
  14. Les idées erronées que la nature se forme du péché.
  15. Quelle corruption est survenue par la chute.
  16. Les productions et les effets de cette corruption.
  17. L’impuissance de l’homme même dans les choses extérieures.
  18. Tout ce que la nature semble faire de bon, vient d’un fond corrompu.
  19. Nous ne sommes que pécheurs.
  20. Le péché originel et la source du mal sont ignorés de la raison.
  21. Ce que c’est que la connaissance du péché.
  22. L’homme pécheur est l’objet de la théologie.
  23. La connaissance de la grâce doit suivre la connaissance du péché.
  24. La connaissance véritable de soi-même et de Dieu constitue la pure théologie.
Verset 1
  1. Quand il dit : Ô Dieu ! David entend un Dieu manifesté, révélé et revêtu de promesses.
  2. Il ne s’agit pas d’un Dieu vague et considéré absolument et purement comme tel.
  3. Les sentiments que la nature a de Dieu, conviennent avec ce qu’en dit la loi, mais non avec ce qu’en enseigne la foi.
  4. Une doctrine céleste et cachée.
  5. Le sentiment du péché nous éloigne de Dieu, mais il faut prier au milieu même de la mer des péchés.
  6. Quels sont les pécheurs que Dieu hait et dont les prières sont inutiles.
  7. A ces pécheurs-là, impénitents, il faut faire sentir leur misère.
  8. Les pécheurs qui sentent leurs péchés ont droit à Dieu et à la prière, en vertu des promesses.
  9. Un conseil pour les consciences affligées. Quels pécheurs la doctrine évangélique console et relève.
  10. Dieu et l’homme pécheur sont deux choses bien éloignées ; il faut la foi pour les joindre.
  11. Les combats d’un pécheur sensible à ses péchés : il faut une grande violence pour prier au milieu du sentiment de ses péchés.
  12. Il faut prier quand on se sent le plus tenté au péché.
  13. Ceux qui diffèrent la prière quand ils sont tentés au péché, laissent fortifier Satan. Ce qu’il faut faire quand on est tombé dans le péché.
  14. Comment les pécheurs sensibles doivent prier.
  15. L’expérience apprend mieux que beaucoup de paroles.
  16. La miséricorde est le seul refuge du pécheur.
  17. Comment un fidèle garde les commandements de Dieu.
  18. Seul Christ a des mérites, et c’est par pure miséricorde qu’il nous y associe.
  19. Dieu ne veut point la mort du pécheur.
  20. Il nous faut aller résolument à Dieu, auprès de qui est le pardon.
  21. La multitude des compassions de Dieu.
  22. Les compassions de Dieu sont plus grandes que nos péchés.
  23. Il n’y a de saints que les sanctifiés en Jésus-Christ.
  24. Ce qu’il faut entendre par : « efface mes péchés. »
Verset 2
  1. La coulpe ôtée, il reste encore en nous des liens et des semences de péché.
  2. Une fois justifiés, nous avons toujours besoin de l’Esprit-Saint pour ne pas tomber dans le péché.
  3. L’évidence des restes du péché en notre chair doit nous pousser à réclamer comme David d’être lavé et purgé.
Verset 3
  1. Ce n’est pas la connaissance de nos péchés qui nous vaut le pardon, mais la pure miséricorde de Dieu.
  2. Ne pas reconnaître son péché est plus dangereux que de pécher grossièrement.
  3. David n’est pas seulement affligé de son péché actuel mais de sa nature corrompue.
Verset 4
  1. Un verset difficile.
  2. Comprendre l’étendue du péché dans la nature humaine, c’est comprendre que Dieu seul est juste ainsi s’explique le « afin que ».
  3. Les papistes et les pharisiens ne reconnaissent pas la corruption totale de l’homme.
  4. L’idée de pardon gratuit répugne à l’orgueil humain.
Verset 5
  1. Nous ne sommes pas pécheurs parce que nous péchons, mais nous péchons parce que nous sommes pécheurs.
  2. Le péché originel n’est pas aboli par le baptême.
Verset 6
  1. La vérité cachée s’oppose à l’hypocrisie du pécheur.
  2. Même si Dieu récompense souvent par des biens temporels une moralité relative, la vérité cachée est indispensable pour le salut.
  3. Pourquoi ce verset doit être aussi notre prière.
Verset 7
  1. Les cérémonies du clergé romain sont des singeries des rites de l’Ancienne alliance.
  2. Dans la Nouvelle Alliance nous n’avons qu’un sacrifice.
  3. David réclame ici une autre hysope que celle des purifications mosaïques.
  4. Ce que signifie plus blanc que neige.
Verset 8
  1. La foi vient de ce que l’on entend.
  2. L’efficace de la Parole ne dépend pas de la contrition.
  3. La vraie contrition.
Verset 9
  1. La doctrine de la justification doit être constamment méditée.
Verset 10
  1. Les dons de l’Esprit qui suivent la justification.
  2. Premier don : un cœur pur, un esprit bien remis.
Verset 11
  1. Deuxième don : la sanctification de la vie quotidienne.
Verset 12
  1. Troisième don : l’allégresse.
Verset 13
  1. Une œuvre de la foi : le témoignage.
Verset 14
  1. La réputation du croyant devant les hommes.
Verset 15
  1. Les sacrifices de louange.
Verset 16
  1. Déjà dans l’Ancienne alliance, les cérémonies avaient été déclarées sans valeur aux yeux de Dieu.
Verset 17
  1. Apprendre de l’Esprit de Dieu, à relever et à instruire les cœurs affligés.
Verset 18
  1. Les âmes affermies dans la saine doctrine sont des murs fortifiés de la Jérusalem spirituelle.
Verset 19
  1. Deux sortes de sacrifices.
Mis en vers par Clément Marot

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