C.I. Scofield

Daniel 2.31

statue

♦ La vision décrit prophétiquement la succession des divers empires universels et leur destruction finale par Christ. Le Seigneur Lui-même appelle cette époque « le temps des nations » (voir Luc 21.24 ; Apocalypse 16.19, notes).

Les quatre métaux de la statue symbolisent quatre empires qui n'exercèrent pas nécessairement leur pouvoir sur toute la terre habitée, mais qui en avaient du moins la permission divine (v. 38–40) : ce sont les empires babylonien, médo-perse, grec (d'Alexandre) et romain. Cette dernière puissance se partage d'abord en deux (les jambes), les empires romains d'Orient et d'Occident, puis en dix (les orteils) (voir Daniel 7.26, note). Dans son ensemble, la statue donne une idée impressionnante de la grandeur et de la splendeur des grandes puissances terrestres.

La Pierre (Christ) détruit l'édifice international (dans sa forme finale) (Daniel 2.34–35) de façon subite et irrémédiable, et non pas par une suite de changements et de transformations graduelles. Après cet anéantissement, « la Pierre » devient une grande montagne (cp. Daniel 2.35, note) remplissant toute la terre (cp. Daniel 7.26–27). Or, une telle destruction de l'organisation politique mondiale ne s'est pas produite à la première venue de Christ. Au contraire, le Seigneur fut condamné à mort par ordre d'un fonctionnaire du quatrième empire, alors au zénith de sa puissance. Après la mort de Christ, cet empire s'écroula : sa partie occidentale en 476, sa partie orientale en 1453. Aucun autre empire mondial n'a succédé à Rome depuis lors. Effectivement, l'Écriture ne parle que de quatre dominations universelles devant précéder le retour et le règne de Christ. Dans cette vision n'apparaît pas le temps de l'Église, s'intercalant entre la première et la deuxième venue de Christ, comme le révèle le N.T.

La blessure mortelle, dont souffre le quatrième empire, sera guérie par la restauration de sa puissance (cp. Apocalypse 13.3) après l'enlèvement de l'Église. Pour le moment, l'autorité mondiale demeure entre les mains des nations ; l'écrasement final est encore à venir. Les détails du temps de la fin sont donnés en Daniel 7 et en Apocalypse 13–19. Il importe d'observer :

  1. que la puissance mondiale des nations s'écroulera sous un jugement soudain et catastrophique (voir Bataille d'Harmaguédon : Ésaïe 10.27 ; Apocalypse 19.17, note ; cp. Apocalypse 16.13–16).
  2. que l'instauration du « royaume des cieux » suivra immédiatement cet événement.

La destruction du système politique mondial précédera l'établissement du règne du Dieu des cieux sur la terre. Notons aussi qu'après « l'image » de Daniel 2.31 (litt.) annonçant le commencement de cette époque où l'autorité est confiée aux nations, la fin de ce temps est aussi marquée par une image (Apocalypse 13.14–15).

La « Pierre détachée sans le secours d'aucune main » ne représente donc pas l'Église, comme certains le pensent ; il n'est jamais dit que l'Église sera ici-bas l'instrument de la destruction des nations.

Note des éditeurs : À plusieurs reprises, l'auteur utilise dans ses commentaires le terme anglais Gentiles == gentils (substantif ou adjectif) pour désigner les peuples étrangers à Israël et leur pouvoir politique. Pour éviter de faire appel à un mot peu usité en français, nous avons traduit en employant les formes d'expression suivantes :

Remarquez que Segond traduit par nations l'expression Gentiles apparaissant en Luc 21.24 (temps des nations) dans la Version Autorisée Anglaise.