Cet élève de Polycarpe de Smyrne migre vers la fin des années 170 en Occident où il dirige la communauté chrétienne de Lyon, ville dont il est considéré par la tradition comme le deuxième évêque. Premier apologiste à réaliser une œuvre de théologie systématique en Occident, il est l'auteur d'une Réfutation de la prétendue gnose au nom menteur aussi connue sous le nom de Contre les hérésies.
Irénée compte au nombre des Pères de l'Église et est déclaré « Docteur de l'Église » avec le titre de « Docteur de l'unité » (Doctor unitatis) par le pape François en 2022. Vénéré comme saint, il est fêté le 28 juin dans l'Église catholique et le 23 août dans l'Église orthodoxe.
Ce texte mentionne entre autres l'existence d'un évangile de Judas. Jusqu'à la découverte de la bibliothèque de Nag Hammadi, il s'agissait de la principale source historique sur ce courant gnostique.
Il dresse également la liste de succession des évêques de Rome.
Introduction
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1. | Des Gnostiques. |
2. | La tradition catholique d'après Saint Irénée. |
3. | Notice sur Saint Irénée. |
Livre premier
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♦ | Avant-propos du premier livre. |
1. | Hypothèses de Valentin et de ses disciples. |
2. | Parmi tous les Æons, un seul, Unigenitus, autrement encore appelé Nus, engendré par le Propator, peut le connaître, le voir, le comprendre. |
3. | Sur quels textes de l’Écriture les hérétiques prétendent appuyer leurs chimériques inventions. |
4. | Création d’Achamoth ; ce monde est né de ses passions. |
5. | Formation de Demiurgos ; ce qu’il est ; sa qualité de créateur de tout ce qui existe hors du Plerum. |
6. | Les trois hommes des hérétiques ; inutilités des bonnes œuvres nécessaires aux seuls catholiques ; aucun désordre ne peut les souiller ; dissolution de leurs mœurs. |
7. | Achamoth doit passer dans le Plerum avec tous les hommes spirituels ; Demiurgos, dans l’état moyen, avec les hommes charnels ; la matière sera consumée par le feu. Blasphèmes contre l’incarnation du Christ, etc. |
8. | Mauvaise foi des valentiniens qui détournent les Écritures de leur véritable sens. |
9. | Interprétations impies. Réfutations. |
10. | Unité de la foi catholique. |
11. | Doctrine de Valentin ; en quoi elle est différente de celle de ses disciples, Secundus, Épiphanes et quelques autres. |
12. | Disciples de Ptolémée et de Corbasus. |
13. | De Marcus et de ses faux miracles. |
14. | Marcus s’efforce de faire accroire que la quaternité suprême descendue sur la terre sous la forme d’une femme est venue lui révéler des secrets inconnus. – Lettres énigmatiques. – Syllabes. – Sous-caractères employés pour faire croire à l’existence du Plerum et aux fables des Valentiniens. |
15. | Création des vingt-quatre éléments. Généalogie de Jésus. Le nom du Christ forme la première Ogdoade. Manifestation de la vérité. Réfutation. |
16. | L’unité et la dualité sont les principes de toutes choses. Nouvelle explication de la doctrine de Marcus. Exhortation de saint Irénée. |
17. | Comment Demiurgos procède à l’œuvre de la création. Imitation de l’Éternel. |
18. | Abus monstrueux que fait Marcus des prophètes. L’homme est l’image de l’Ogdoade. Le soleil est aussi la révélation extérieure de la quaternité. Preuves de la décade et de la duodécade. |
19. | Passages de l’Écriture que cite Marcus à l’appui de son système. |
20. | Marcus se sert d’écritures apocryphes ou de textes mutilés pour étayer sa doctrine. |
21. | Selon Marcus, la rédemption n’est nécessaire qu’à ceux qui veulent s’élever au sommet de la perfection. Le baptême de Jésus tient de la vie matérielle, celui du Christ de la vie spirituelle. |
22. | Croyance des véritables Chrétiens. Unité d’un Dieu. Les hérésiarques n’admettent ce principe que pour le rejeter ensuite ; c’est pourquoi ils seront un jour condamnés. |
23. | Simon le magicien est le père de toutes les hérésies. De ses prestiges ; de sa doctrine. Il se déclare le dieu le plus élevé, la puissance infinie. |
24. | De Saturnin et de Basilide. De leurs systèmes. La création n’est point due à Dieu, mais à sept anges. Absurdités de ces hérésiarques. |
25. | Carpocrate. |
26. | Cérinthe. – Les ébionites et les nicolaïtes. |
27. | Cerdon et Marcion. |
28. | De Tatien. – Des continents et de quelques autres hérésiarques. |
29. | Différentes sectes des gnostiques. – D’abord des borbéliotes ou borboriens. |
30. | Les ophites et les séthiens. |
31. | Des caïnites. |
Livre second
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1. | Il n’y a qu’un seul Dieu ; et il ne peut y avoir, soit au-dessus, soit au-dessous de lui, nul autre Dieu ; qu’on le nomme principe, Plerum, ou puissance. |
2. | Le monde n’a pu être créé par les anges, ou par quelque autre puissance, sans la volonté du Dieu suprême. – Il a été créé par Dieu, qui a employé à cette œuvre le ministère de son Verbe. |
3. | L’idée du Bythus et du Plerum des valentiniens, ainsi que du Dieu de Marcion, répugne naturellement à l’esprit. Celui qui a fait le monde est celui que notre esprit conçoit ; il est absurde de vouloir faire naître ce Dieu souverain de l’ignorance ou du péché. |
4. | Absurdité du système des hérésiarques, qui veulent faire provenir l’œuvre de la création du vide ou du péché. |
5. | Puisque le Père contient tout en lui, on ne peut admettre que l’œuvre de la création ait été faite par un autre que par lui. |
6. | Il ne se peut pas que les anges et le créateur du monde n’aient pas connu le Dieu suprême. |
7. | Absurdité du système d’après lequel les choses créées ne seraient que des images des Æons qui habitent le Plerum. |
8. | Qu’il est tout à fait invraisemblable de supposer que les objets de la création soient comme une ombre du Plerum. |
9. | Il n’y a qu’un seul créateur, qui est Dieu le Père ; cette croyance, qui est celle de l’Église, a été aussi celle de toute l’antiquité. |
10. | Insigne fausseté des hérétiques dans leur manière d’expliquer l’Écriture. – Que Dieu a tiré toutes choses du néant, sans aucune préexistence de la matière. |
11. | Les hérétiques, pour s’être détournés de la voie de la vérité, se sont précipités dans un abîme d’erreurs. – Motifs qui ont porté l’auteur à examiner leur système dans tous ses détails. |
12. | De la triacontade des hérétiques ; qu’il y a en elle à la fois trop, et trop peu. – De ce que dans leur système on admet les unions des êtres supérieurs entre eux, il s’en suit que Sophia n’a rien pu engendrer par elle-même et sans l’aide d’un époux. – On ne peut admettre en même temps l’existence de Logos et de Sigée. |
13. | L’hypothèse des premières créations, selon le système de nos adversaires, est contraire à la raison, et elle est insoutenable. |
14. | Que Valentin et ses adhérents ont puisé leurs doctrines dans les religions du paganisme ; il n’y a à cet égard que les mots de changés. |
15. | Les hérétiques ne donnent aucune raison des créations successives de leurs Æons. |
16. | Ou le créateur du monde a trouvé en lui-même le type de toutes ses créations, ou bien ce type lui a été fourni par quelque Dieu du Plerum : mais dans cette hypothèse celui-ci l’aurait reçu d’un autre, et ainsi de suite jusqu’à l’infini. |
17. | Examen de l’origine des Æons ; qu’elle est inadmissible, de quelque manière qu’on l’envisage. – Nécessité où sont nos adversaires de reconnaître que leur Nus et leur père suprême sont entachés d’ignorance. |
18. | Il est absurde de supposer que Sophia ait été plongée dans l’ignorance et dans la souffrance, ou qu’elle ait couru de grands périls pour s’être mise à la recherche du Père : on ne peut pas mieux supposer que son enthymèse se soit séparée d’elle pour revêtir une existence particulière et distincte. |
19. | Absurdité du système des hérétiques relativement à la semence divine. Qu’il est contre le bon sens de supposer que Demiurgos en aurait été le dépositaire, et que cependant il n’aurait été qu’un animal inintelligent, privé de la science des choses divines. Il n’est pas moins ridicule de supposer qu’une seule particule de cette semence divine aurait suffi pour les rendre, eux, qui ne sont que des hommes, des êtres spirituels et dont l’intelligence serait capable de tout comprendre. |
20. | Réfutation des prétendues concordances que les hérétiques veulent établir entre leur douzième Æon, livré à la souffrance et aux supplices, et le Christ crucifié ; ou avec le traître Judas. Qu’il ne saurait y avoir aucun rapport entre la passion du Christ et l’hypothèse chimérique des souffrances de cet Æon. |
21. | Que les douze apôtres ne peuvent être considérés comme étant le type des Æons. |
22. | Si le Christ a été baptisé à sa trentième année, ce n’a pas été afin que ses trente années fussent la figure des trente Æons. Ce n’est pas un an après son baptême qu’a eu lieu la passion du Christ. |
23. | Combien sont fausses et chimériques les inductions que les hérétiques prétendent tirer des nombres, des lettres et des syllabes. |
24. | L’existence de Dieu ne saurait dépendre d’un calcul de lettres, de syllabes et de nombres. Les nombres et toutes les choses créées sont au contraire soumis aux lois invariables de la vérité. Un seul et même Dieu est l’auteur de tout ce qui existe ; et nous ne devons pas nous perdre dans de stériles efforts pour pénétrer la nature de Dieu, qui est trop au-dessus de notre faible intelligence. |
25. | Qu’il vaut mieux être ignorant et simple, pourvu qu’on ait l’amour de Dieu, que d’être enflé d’une vaine science. Que l’on doit, dans les matières de religion, s’abstenir de questions inutiles ou qui ne sont propres qu’à satisfaire la curiosité. |
26. | Ce n’est pas au moyen des paraboles qui présentent plusieurs sens que l’on doit expliquer les choses obscures et ambiguës, mais bien plutôt en se servant des textes les plus clairs et les plus frappants que l’on peut trouver dans les divines Écritures. |
27. | Que ce n’est pas dans des paraboles, susceptibles de présenter plusieurs sens, qu’il faut chercher l’explication des choses obscures, mais bien dans les textes des Écritures, où tout est clair et manifeste. |
28. | Qu’il ne faut jamais, dans l’étude des mystères, perdre de vue la règle du vrai et la vraie connaissance de Dieu. Nous devons avoir une foi entière aux saintes Écritures, et nous abstenir d’aller à la recherche téméraire des choses qu’il faut abandonner à Dieu, et qui dépassent les bornes de notre intelligence. C’est là le défaut des hérétiques, de ne réserver rien à Dieu, mais de vouloir tout scruter. De là les erreurs énormes dans lesquelles ils tombent, ainsi que l’auteur le démontre. |
29. | Contradictions du système des hérétiques, d’après lequel certaines âmes après la mort seront admises dans le Plerum, tandis que d’autres iront habiter la région du milieu, et resteront séparées du corps. |
30. | L’auteur combat la prétention folle et impie des hérétiques, d’après laquelle ils prétendaient être eux-mêmes des êtres tout spirituels, tandis qu’ils relèguent leur Demiurgos dans la classe des animaux. |
31. | L’auteur rappelle sommairement tout ce qu’il a expliqué au long dans le cours de ce livre ; il démontre de nouveau que tous les arguments produits spécialement contre la doctrine des valentiniens peuvent s’appliquer en général à toutes les autres hérésies. |
32. | L’auteur réfute la doctrine impie des hérétiques, d’après laquelle toutes les actions seraient indifférentes en elles-mêmes, et justes ou injustes selon l’idée que s’en feraient les hommes ; il réfute encore une autre prétention de leur part, consistant à dire que leur âme est semblable à celle du Christ, et peut même lui être supérieure sous quelques rapports. |
33. | L’auteur démontre par un grand nombre de raisons l’absurdité du dogme qui admet la transmigration des âmes d’un corps dans un autre corps. |
34. | Les âmes, après la vie, conserveront le souvenir de leur existence et de leur union avec les corps, et elles demeureront immortelles, bien qu’elles aient eu un commencement. |
35. | Réfutation de l’erreur de Basilide et des gnostiques, qui prétendaient que les prophètes, en prédisant les choses futures, avaient été inspirés par différents dieux. |
Livre troisième
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♦ | Avant-propos. |
1. | Que les apôtres n’ont commencé de prêcher l’Évangile et n’en ont confié le dépôt à l’écriture qu’après avoir été fortifiés par les dons et les vertus de l’Esprit saint ; qu’ils ont proclamé un Dieu unique, créateur du ciel et de la terre. |
2. | Les hérétiques ne veulent reconnaître ni les saintes Écritures ni la tradition. |
3. | La tradition fondée par les apôtres s’est conservée dans l’Église par la succession des évêques nommés par eux ; ce que les hérétiques ne peuvent nier. |
4. | Que la vérité ne se trouve que dans l’Église catholique, seule dépositaire de la tradition et de la doctrine apostolique. Les hérésies sont nouvelles, et on ne peut en faire remonter l’origine aux apôtres. |
5. | Que le Christ et ses apôtres ont professé ouvertement, sans restriction, sans arrière-pensée, et sans craindre de blesser les opinions qui régnaient alors, le dogme d’un Dieu unique, créateur de toutes choses. |
6. | Le Saint-Esprit, dans l’ancien Testament, en parlant de la Divinité, a constamment désigné Dieu le père, et le Christ son fils. |
7. | L’auteur répond à une objection tirée d’un passage de saint Paul, dans son épître aux Corinthiens (IV – 5.) Et il fait voir que l’apôtre s’exprime souvent dans un langage figuré et par transposition de mots. |
8. | L’auteur répond à une autre objection tirée des paroles du Christ, rapportées dans l’évangile de saint Mathieu (Ch. VI, v. 24.) ; et il prouve qu’il n’y a que Dieu seul qui puisse être appelé Dieu, puisque seul il est sans commencement ni fin ; qu’aucune chose créée ne peut s’appeler ni Dieu ni Seigneur, puisque c’est Dieu qui a tout créé par le ministère de son Verbe. |
9. | C’est un même Dieu créateur de la terre et des cieux qui a été proclamé par les prophètes et ensuite par les évangélistes. Première preuve tirée de l’évangile de saint Mathieu. |
10. | Preuves tirées des évangiles de saint Luc et de saint Marc au sujet de la même question. |
11. | Que les mêmes preuves tirées des évangiles de saint Mathieu, saint Marc et saint Luc se retrouvent dans l’évangile de saint Jean. L’auteur conclut qu’il n’y a que quatre évangiles, qu’il ne saurait y en avoir ni plus ni moins ; et il établit la nécessité de ce nombre par des raisons mystiques. |
12. | Quelle a été la doctrine des autres apôtres sur la nature de Dieu. |
13. | Réfutation de l’erreur de ceux qui prétendent que, parmi les disciples du Christ, il n’y a que saint Paul à qui la vérité aurait été révélée. |
14. | Dans l’hypothèse où saint Paul aurait eu la révélation particulière de quelque mystère de la religion, ignoré des autres apôtres, comment supposer qu’il ne s’en fût pas ouvert à saint Luc, le compagnon assidu de sa vie et le confident de tous ses travaux ; et comment ce même saint Luc, à qui nous devons les chapitres les plus importants de l’histoire de l’Évangile, ne nous aurait-il pas également transmis ces révélations de saint Paul. |
15. | L’auteur combat les Ébionites qui rejetaient l’autorité de saint Paul, autorité d’autant plus grande qu’elle est corroborée par les écrits de saint Luc, qui doivent être admis dans leur entier. Après avoir dévoilé l’hypocrisie, les ruses et la vanité des gnostiques, il tire cette conclusion, que les apôtres et leurs disciples n’ont reconnu et enseigné qu’un seul et même Dieu, créateur du monde. |
16. | Qu’il est démontré par les écrits que les apôtres nous ont laissés, que Jésus-Christ n’est autre que le fils unique de Dieu véritablement Dieu et homme tout à la fois. |
17. | Les apôtres enseignent que ce n’est point le Christ ou le Sauveur qui est descendu sur eux, mais bien le Saint-Esprit. Explication de ce mystère. |
18. | L’auteur reprend son argumentation principale, et il établit, tant par les paroles de saint Paul que par celles de notre Seigneur, que le Christ et Jésus sont une seule et même personne ; que le Christ n’est pas seulement le fils de Dieu, mais qu’il s’est véritablement fait homme. |
19. | Que Jésus-Christ n’est point un homme né de Joseph ; comme Dieu, il a été engendré par le Père céleste, et comme homme, il est né de la sainte Vierge. |
20. | Dieu a fait voir, à l’occasion de la chute de l’homme, combien étaient infinies sa patience, sa bonté et sa miséricorde, et combien sa puissance pour le sauver était grande ; l’homme se rendrait donc coupable de la plus noire ingratitude, s’il ne lui témoignait pas sa reconnaissance pour le bienfait du salut. |
21. | Véritable sens d’un passage du prophète Isaïe (VII-12), faussement et méchamment interprété par Théodotien, par Aquila, par les ébionites et par les Juifs. – Importance de la version des Septante. – Nouvelle preuve que le Christ est véritablement né de la vierge Marie. |
22. | Que le corps du Christ a réellement été formé de la chair de la vierge Marie. |
23. | L’auteur soutient contre l’opinion de Tatien, qu’il a été conforme à la justice et à la miséricorde de Dieu qu’Adam ait obtenu le premier du Christ la grâce du salut. |
24. | L’auteur résume en peu de mots ses réfutations des diverses impiétés mises en avant par les gnostiques. Il oppose aux hérétiques flottant à tout vent de doctrine, l’unité, la perpétuité et l’indivisibilité de la doctrine de l’Église. |
25. | Que ce monde est gouverné par un Dieu unique dont la providence et la justice sont infinies, qui punit les méchants, récompense les bons et leur accorde le salut éternel. |
Livre quatrième
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♦ | Avant-propos. |
1. | Que le Christ, dans ses discours, a constamment professé un Dieu unique, Dieu le père, et que c’est là ce qu’il a enseigné à ses disciples sur ce point. |
2. | Les paroles de Moïse et des prophètes relatives au Christ démontrent que celui qu’il nommait son père, était le Dieu seul et unique, l’auteur de toutes choses. |
3. | L’auteur répond à quelques railleries dirigées contre lui par les gnostiques ; il leur prouve que, lors même que le ciel qui est le trône de Dieu, et la terre qui est son marchepied viendraient à cesser d’être, l’éternité ni l’immutabilité de Dieu n’en souffriraient aucune atteinte. |
4. | Réponse à une autre objection : l’auteur démontre que, lors même que la ruine et la destruction de Jérusalem qui est la cité du grand Roi aurait lieu, la suprême majesté et la toute-puissance de Dieu n’en recevraient aucune atteinte, puisque cela ne saurait avoir lieu que par un effet de la volonté de Dieu même. |
5. | L’auteur revient à son sujet principal, et il démontre que c’est un Dieu seul et unique qu’ont annoncé la loi et les prophètes, que le Christ a appelé son père, et qui s’est manifesté au monde, tant sous l’ancien que sous le nouveau Testament, par son Verbe, un avec lui et consubstantiel à lui. |
6. | Explication de ces paroles du Christ : Personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, dont les hérétiques cherchaient à corrompre le sens. Preuves que sous les deux testaments, la croyance à cet égard a toujours été la même, que le Père révèle le Fils, comme le Fils révèle le Père. |
7. | L’auteur revient à son sujet. Il démontre qu’Abraham a eu, par la révélation du Verbe, la connaissance du Père, et la prévision de l’avènement du fils de Dieu sur la terre. De là sa grande joie, en voyant le jour du Christ, où devaient s’accomplir toutes les promesses qui lui avaient été faites. Le bienfait de cette révélation d’Abraham s’est étendu sur toute sa postérité restée fidèle à sa foi ; mais les Juifs, qui n’ont pas voulu reconnaître le Verbe de Dieu, n’y ont eu aucune part. |
8. | Réfutation de l’assertion de Marcion et de ses disciples, qui prétendaient qu’Abraham n’avait pu être sauvé par le Christ ; car le Christ est venu pour délivrer non-seulement Abraham, mais encore toute sa race, non par l’abolition de la loi, mais par son accomplissement ; il ne la violait pas lors même qu’il opérait des guérisons miraculeuses le jour du sabbat. |
9. | L’ancien et le nouveau Testament n’ont l’un et l’autre qu’un même auteur, comme ils n’ont qu’un même objet, qu’un même but principal. |
10. | Que l’ancien Testament en général, et principalement dans cette partie qui est relative à la mission de Moïse, parle constamment du fils de Dieu, prédit son avènement sur la terre et sa passion ; et que ce livre tout entier a été inspiré par un seul et même Dieu. |
11. | Que les anciens prophètes et les justes sous l’ancienne loi ont eu connaissance de l’avènement futur du Christ, et que c’est pour cela qu’ils ont plus vivement désiré de le voir et de l’entendre ; que c’est par le Saint-Esprit qu’il s’est révélé dans les saintes Écritures, et a répandu dans le cours des siècles des grâces sur l’humanité, avec une abondance plus grande toutefois sous la loi nouvelle que sous l’ancienne. |
12. | Il est démontré que l’ancienne et la nouvelle loi n’ont qu’un seul et même auteur ; ce que le Christ a lui-même prouvé par le respect qu’il professait pour les traditions et les usages anciens qu’il a confirmés et consacrés par ses paroles, et en se désignant lui-même comme étant le dernier accomplissement de la loi de Moïse. |
13. | Le Christ, loin d’abolir l’ancienne loi, l’a, au contraire, accomplie et lui a donné une plus grande extension ; seulement il a débarrasse l’humanité des entraves de l’ancienne loi, afin qu’étant désormais plus libre par l’effet de cette confiance et de cet amour que des enfants ont pour leurs pères, elle s’avançât, en suivant les ordres de Dieu, dans les voies de la perfection. |
14. | Si Dieu a créé l’homme, s’il lui a tracé des règles pour le conduire à la vérité, s’il exige de lui la soumission à ses volontés, il l’a fait uniquement pour le salut de l’homme ; il n’avait pas besoin de l’homme, mais il s’est plu à le combler de ses bienfaits, par un pur effet de sa bonté. |
15. | Dieu s’était contenté d’abord de donner aux hommes les préceptes de la loi naturelle, ou le Décalogue pour règle de conduite ; mais les Hébreux s’étant ensuite livrés à toute sorte d’excès, il fallut, pour réprimer leurs débordements, leur imposer le joug de la loi mosaïque, et plus tard encore, pour amollir la dureté de leurs cœurs, les soumettre à d’autres lois particulières. |
16. | La circoncision, ni les autres cérémonies légales n’avaient point la vertu de conférer l’esprit de parfaite justice. Le Christ a aboli ces cérémonies, mais il a laissé subsister, en lui donnant une nouvelle vigueur, la loi du Décalogue, qui est obligatoire pour tous les hommes. |
17. | Dieu n’avait nullement besoin des sacrifices et des cérémonies de l’ancienne loi, et ils ne pouvaient par eux-mêmes donner aux hommes la perfection ni la vertu. À ces sacrifices abolis par le nouveau Testament a été substitué un sacrifice réel, dont les autres n’étaient que la figure, c’est-à-dire, le sacrifice du corps et du sang de notre Seigneur Jésus-Christ, qui est célébré par toute la terre. |
18. | L’Église catholique seule a le pouvoir d’offrir avec simplicité et efficacité le sacrifice de pureté et de vérité, c’est-à-dire l’Eucharistie, qui est le corps et le sang du Christ. |
19. | Les choses terrestres peuvent être les types des choses célestes ; mais on ne saurait prétendre, sans folie, que les choses célestes elles-mêmes puissent être les types d’un autre ordre de choses dont nous n’avons nulle idée, ou que le Dieu que nous connaissons soit le type de quelque autre Dieu inconnu. |
20. | Que c’est un seul et même Dieu, assisté du Verbe et du Saint-Esprit, qui a créé l’univers ; que nous pouvons le connaître et le comprendre, dès cette vie, quoiqu’il soit pour nous invisible ; nous le connaissons et le comprenons par ses œuvres, et nous pouvons le voir des yeux de l’esprit d’après tous les enseignements du Verbe à ce sujet. |
21. | Abraham et nous, n’avons qu’une seule et même foi ; les anciens patriarches ont confessé cette même foi tant par leurs paroles que par leurs actions. |
22. | L’avènement du Christ sur la terre a eu pour objet non-seulement le salut de ceux qui vivaient alors, mais encore de tous ceux qui, soit avant, soit après sa venue, auront eu la foi. |
23. | Les patriarches et les prophètes n’ont reçu la mission d’être la figure du Christ que pour préparer les générations futures à recevoir la foi du Christ. La tâche des apôtres a donc été moins grande en ce qu’ils ont profité des travaux de ces premiers justes. |
24. | Qu’il a été moins difficile d’amener les Juifs à la foi que les gentils ; qu’ainsi les apôtres qui se sont consacrés à la conversion des gentils, se sont imposés une tâche plus rude. |
25. | Abraham et Thamar qui mit au monde deux jumeaux, étaient la figure de l’ancien et du nouveau Testament, bien que l’un et l’autre Testament eût pour objet le culte d’un seul et même Dieu. |
26. | Le Christ était dans les saintes Écritures comme un trésor caché, que son incarnation et sa passion ont manifesté au monde ; mais l’interprétation des Écritures et l’explication des règles de la foi n’appartient qu’aux évêques qui, dans la hiérarchie catholique, sont les successeurs légitimes des apôtres. |
27. | C’est par un effet de la providence de Dieu que le souvenir des iniquités de ceux qui vivaient sous l’ancienne loi nous a été transmis par la tradition, pour nous servir d’exemple et non point pour que nous nous croyions meilleurs que nos pères. Il ne faut pas en conclure que le Dieu dont l’action était visible dans l’ancienne loi, soit un autre Dieu que celui que nous a prêché le Christ. Nous devons plutôt craindre que ce même Dieu qui a puni les fautes de nos pères, ne se montre plus sévère encore pour les nôtres. |
28. | Il faut accuser de démence ceux qui méconnaissent la doctrine du Christ et s’exagèrent les effets de sa miséricorde, oubliant que si le nouveau-Testament est la source de plus de grâces, il exige aussi de nous plus de perfection. C’est en vain qu’ils s’efforcent de découvrir un autre Dieu que le souverain auteur de toutes choses. |
29. | Réfutation de l’argument des marcionites, qui s’efforçaient de faire considérer Dieu comme l’auteur du mal, parce qu’on lit dans l’Écriture qu’il frappa d’aveuglement Pharaon et ses ministres. |
30. | Réfutation d’une autre objection des marcionites, tirée de ce que les Hébreux auraient, par l’ordre de Dieu, dépouillé les Égyptiens. |
31. | Nous ne devons pas légèrement blâmer les anciens à l’occasion de certains faits dont l’Écriture ne les blâme pas ; il faut souvent y voir la figure des choses futures. Preuves de cette assertion tirées de l’inceste de Loth. |
32. | Qu’un seul et même Dieu est l’auteur des deux Testaments, comme nous l’avons démontré. Cette vérité nous est confirmée encore par le témoignage de l’ancien disciple des apôtres, qui nous a fourni déjà plusieurs preuves sur la tradition. |
33. | Pour être un véritable disciple de la religion du Christ, il faut reconnaître le même Dieu pour l’auteur de l’un et l’autre Testament ; il faut avoir sur tous les points la seule vraie foi que l’on ne trouve que dans le sein de l’Église catholique, tenir pour vrai tout ce que les prophètes ont annoncé sur le Christ et sur la liberté du nouveau Testament, et connaître la véritable interprétation des textes sacrés. |
34. | L’auteur prouve contre le système des marcionites, que tous les prophètes de l’ancienne loi ont été inspirés par un seul et même Dieu ; il tire cette preuve de ce que toutes les prophéties relatives soit au Christ, soit à la liberté apportée par le nouveau Testament, soit à la régénération de l’homme, se rapportent toutes uniquement au Christ, qui en a opéré l’accomplissement. |
35. | Erreur et folie des valentiniens et des gnostiques, qui veulent donner plusieurs sources aux inspirations prophétiques des Écritures : c’est une chimère de prétendre que les prophètes et même le Christ auraient reçu le don de l’inspiration, tantôt des puissances supérieures, tantôt des puissances moyennes du ciel, et tantôt de Demiurgos. |
36. | Que c’est un seul et même Dieu qui a envoyé les prophètes et ensuite son Fils sur la terre. |
37. | L’homme est libre ; il est donc doué de la faculté de choisir, ou du libre arbitre ; ainsi il ne faut point dire que parmi les hommes, il y en a qui sont naturellement méchants, d’autres naturellement bons. |
38. | Pourquoi l’homme n’a pas été créé parfait dès le commencement ? |
39. | L’homme a reçu la faculté de discerner le bien et le mal, afin de pouvoir suivre dans une pleine liberté et de sa propre volonté les commandements de Dieu, et avoir ainsi les moyens de se rendre plus parfait, et d’éviter le châtiment destiné à ceux qui enfreignent ces commandements. |
40. | Que c’est un seul et même Dieu qui punit les méchants et qui récompense les bons. |
41. | Ceux qui ne croient pas en Dieu, deviennent les enfants du démon, non pas par nature, mais par dégradation. – Résumé de ce livre, et sommaire du livre suivant. |
Livre cinquième
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♦ | Avant-propos. |
1. | Le Christ seul pouvait nous racheter et nous enseigner les choses divines ; mais pour opérer notre rédemption réelle, il a dû revêtir la chair dans le sein de la vierge par l’opération de l’Esprit saint. Réfutation des idées chimériques de Valentin et d’Ébion sur ce sujet. |
2. | Lorsque le Christ, dans son infinie bonté, a daigné nous visiter, lorsqu’il est venu nous rendre capables de parvenir au salut, en versant son sang véritable pour nous et en offrant son vrai corps dans l’Eucharistie, il l’a fait par amour pour sa propre créature. |
3. | Dieu manifestera sa puissance et sa gloire par la résurrection de nos corps, dont il fera des corps immortels après les avoir formés et pétris du limon de la terre, et en accordant dans le ciel une éternité de vie à ces corps qui n’avaient eu sur la terre qu’une existence et une durée passagères. |
4. | Erreur de ceux qui, en admettant un autre Dieu créateur du monde, en font une divinité impuissante et inutile, ou méchante et jalouse, si on admet que ce Dieu ne veut ou qu’il ne peut donner à nos corps la vie éternelle. |
5. | La longue vie des premiers patriarches, l’enlèvement d’Élie et Énoch dans le ciel avec leur corps mortel, l’exemple de Jonas, d’Ananias, d’Azarias et de Misaël, miraculeusement préservés de la mort, tout prouve évidemment que Dieu a la puissance de donner à nos corps une immortelle durée. |
6. | Le Chrétien, dans le séjour de l’immortalité, sera un homme entier et complet, composé d’un corps et d’une âme ; objet de l’amour du Verbe, il sera orné des dons du Saint-Esprit, dont nos corps sont ici-bas les temples, suivant le langage de l’Église. |
7. | Le Christ est ressuscité avec notre chair, d’où il résulte que nous devons ressusciter avec elle également. La promesse de résurrection qui nous a été faite ne pouvant d’ailleurs se rapporter aux esprits qui sont immortels de leur nature, cette promesse implique la résurrection des corps. |
8. | Les grâces de l’Esprit saint que nous recevons nous disposent à l’incorruptibilité, font de nous des hommes spirituel et nous éloignent des choses naturelles. – Ce qui faut entendre par les animaux purs et les animaux impurs dont il est parlé dans l’Écriture. |
9. | Comment on doit entendre ce passage de saint Paul, dont les hérétiques ont souvent abusé, lorsqu’il dit que la chair et le sang ne posséderont pas le royaume de Dieu. (Corinth. XV.) |
10. | Nouvelles preuves à l’appui de la proposition traitée dans le chapitre précédent, tirée de la comparaison de l’olivier sauvage, qui, par la greffe, change de qualité en gardant la même nature ; de même l’homme, s’il n’est greffé sur l’esprit ne peut ni produire de bons fruits, ni posséder le royaume de Dieu. |
11. | Ce qu’il faut entendre par les œuvres charnelles et par les œuvres spirituelles ; que la purification spirituelle n’a point d’effet sur la substance qui forme les corps, qu’elle est toute relative à notre conversion à une vie meilleure. |
12. | Différence de la vie et de la mort. C’est le souffle de vie et de l’esprit de Dieu qui vivifie. Comment la même chose que la mort a frappée est susceptible de revenir à la vie. |
13. | L’exemple des morts ressuscités par le Christ nous fournit une preuve sans réplique de la possibilité de la résurrection de nos corps ; et quant à nos âmes, ce qui prouve qu’elles sont capables de la vie éternelle, c’est que dès cette vie même elles peuvent recevoir l’esprit de Dieu. |
14. | C’est afin de sauver l’homme dans sa chair que le Verbe s’est revêtu de notre propre chair, et qu’il s’est fait le ministre de notre réconciliation avec Dieu. |
15. | Le Dieu qui a créé les corps est le Dieu qui les ressuscitera ; preuves de cette vérité tirées des passages d’Isaïe et d’Ézéchiel. |
16. | Puisque nos corps retournent naturellement à la terre après la mort, n’est-ce pas une preuve qu’ils en ont été tirés ? L’homme doit au mérite de la rédemption du Christ d’être redevenu la ressemblance de Dieu même. |
17. | Il n’y a qu’un seul Seigneur et qu’un seul Dieu, père et créateur de toutes choses, qui nous a aimés dans la personne de son Christ, qui nous a donné sa loi et nous a remis nos péchés, dont le Christ a prouvé qu’il était le Verbe et le Fils, en nous faisant trouver grâce devant son Père. |
18. | Tous les êtres créés sur lesquels le Père et le Verbe exercent leur empire, ont été tirés du néant par leur puissance et leur sagesse ; autrement, et si la création était le produit de quelque grande anomalie, ou de quelque révolte, le fils de Dieu, qui a reçu tout pouvoir du Père, n’aurait pas revêtu la chair de l’homme. |
19. | Rapports et rapprochements entre Ève désobéissante et prévaricatrice, et la vierge Marie devenue sa patronne. Résumé des différentes erreurs des hérésiarques. |
20. | Qu’il faut écouter avec docilité les pasteurs à qui les apôtres ont remis le gouvernement des Églises, dépositaires de la foi qui est une et invariable. Que l’on doit aussi éviter la société des hérétiques, et s’abstenir d’une curiosité indiscrète à l’égard des mystères de la foi. |
21. | Toutes les prophéties ont pour objet principal le Christ ; il fallait que ce Christ se fît homme, qu’il fût envoyé dans ce monde par l’auteur souverain de toutes choses, qu’il y fût tenté par le serpent, afin que ses promesses fussent accomplies et que sa victoire glorieuse sur l’ennemi de l’homme fût complète. |
22. | Les Écritures proclament un seul et véritable Dieu, celui que le Christ, son fils, annonce dans son Évangile ; c’est lui seul que nous devons adorer, c’est lui seul, et non le démon, qui est l’auteur de tout bien. |
23. | Le démon est le père du mensonge ; c’est par le mensonge qu’il a fait tomber dans le péché nos premiers parents, le sixième jour après la création ; la rédemption du péché par le Christ a eu lieu aussi un sixième jour. |
24. | Que le mensonge est l’occupation continuelle du démon. – Que nous devons obéir aux puissances temporelles, parce qu’elles ont été établies par Dieu et non par le démon. |
25. | Règne tyrannique de l’antéchrist. Son esprit de fraude, d’orgueil, d’après les prédictions de Daniel et de saint Paul. |
26. | Prédiction par saint Jean et Daniel de la chute de l’empire romain, et de la désolation qui précédera la fin du monde et le commencement du règne du Christ. – On réfute de nouveau les gnostiques qui veulent imaginer un Dieu le père autre que Demiurgos ; ils ne sont en cela que les organes de satan, puisque leurs œuvres sont autant de blasphèmes contre Dieu. |
27. | Du jugement dernier. Séparation des bons et des méchants. Admission des élus dans le ciel. Tourments éternels des damnés. |
28. | Marque distincte des élus et des réprouvés. – De l’apostasie qui doit avoir lieu lors du règne de l’Antéchrist, et qui précédera la fin du monde. |
29. | Toutes les choses créées ont été faites pour l’utilité de l’homme. Le cours des méchancetés, des ruses et des apostasies de l’Antéchrist a commencé dès le temps du déluge ; la cruelle persécution soufferte par Ananias, Azarias et Misaël, a été la figure de la tyrannie qu’il exercera sur la terre à la fin des temps. |
30. | Tout certain que soit pour nous le nombre du nom de l’antéchrist, cependant nous ne devons rien affirmer légèrement à ce sujet, parce que ce même nombre peut s’appliquer à beaucoup d’autres noms. Pourquoi la révélation du Saint-Esprit à ce sujet n’est pas entière. – Règne et destruction de l’antéchrist. |
31. | La mort, la résurrection et l’ascension de notre Seigneur Jésus-Christ nous fournissent la preuve que nos corps seront ressuscités. Les âmes des justes sont dans l’attente de cette résurrection, qui les mettra en possession de la gloire éternelle et du bonheur suprême. |
32. | Que les saints jouiront de la récompense de leurs travaux dans ce même corps avec lequel ils ont supporté toutes les tribulations de la vie ; outre que nous avons tous le pressentiment de cette destinée, elle a été formellement l’objet de la promesse faite par Dieu à Abraham et à sa postérité. |
33. | Nouvelles preuves à l’appui de la même proposition, tirées des promesses du Christ, quand il a dit qu’il boirait un jour avec ses disciples, dans le royaume du Père, du vin de la vigne ; quand il a parlé de récompense au centuple et de riches banquets, promesses dont la bénédiction de Jacob avait été la figure longtemps auparavant ; telle est d’ailleurs l’opinion de Papias et des anciens. |
34. | Nouvelles preuves à l’appui de l’opinion de l’auteur sur le règne futur des justes sur la terre, après la résurrection, tirées de plusieurs passages d’Isaïe, Ézéchiel, Jérémie et Daniel ; et de la parabole des serviteurs vigilants de l’Évangile, où le Christ dit qu’il les servira lui-même. |
35. | Que les prophéties dont on a fait usage dans le chapitre précédent ne peuvent s’entendre dans un sens allégorique des biens purement célestes ; il faudra donc qu’elles aient leur accomplissement dans la Jérusalem terrestre, après la venue de l’Antéchrist et la résurrection générale ; ce que nous démontrons par de nouveaux passages des prophéties d’Isaïe, de Jérémie et de l’Apocalypse de saint Jean. |
36. | Résurrection réelle et entière de l’homme. – Le monde sera renouvelé mais non pas anéanti. – Il y aura dans le séjour éternel des demeures différentes suivant le mérite de chacun ; mais tout y sera sous la dépendance de Dieu ; c’est ainsi qu’il sera tout en tout. |